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13 décembre 2020 7 13 /12 /décembre /2020 05:48

 Portraits des gagnants des élections à la Métropole et à la Ville de Lyo

 

Des listes « ni de droite, ni de gauche », menées par des cadres et des chefs d’entreprises et comptant surtout des candidat·es « issu·es de la société civile », ça ne vous rappelle rien ? C’était exactement le pitch d’En Marche en 2017. C’est aussi le mantra des écolos qui prennent le pouvoir à la fois à la Ville de Lyon et à la Métropole. Vu leurs profils et leurs idées, l’après-Collomb ne devrait pas trop chambouler le ronron bourgeois de la cité des gones.

Comme dans de nombreuses grandes villes françaises, les Verts et leurs alliés socialistes ont su surfer sur la montée des inquiétudes sur l’état de la planète pour conquérir le pouvoir. Dans l’agglomération, ils sont arrivés en tête à la fois à la Ville de Lyon, à celle de Villeurbanne et à la Métropole. Partis seuls au premier tour, les Verts ont obtenu entre les deux tours le soutien des listes de Nathalie Perrin-Gilbert et de Renaud Payre, les Guignol et Gnafron du socialisme à la lyonnaise.

Si on ne peut pas s’empêcher de célébrer ce qui ressemble à la fin de carrière de Gérard Collomb, il faut bien avoir en tête que le changement risque de se faire dans une continuité à peine perceptible compte tenu des programmes et des profils sociologiques et politiques des nouveaux élus.

Parce qu’on en a repris pour 6 ans, découvrons cependant un peu mieux les deux principaux gagnants de ces élections, Grégory Doucet, bientôt Maire de Lyon, et Bruno Bernard, probable futur Président de la Métropole.

NDLR : Pour bien comprendre la tendance politique et la classe sociale que représentent les nouvelles majorités municipales et métropolitaines, il faudra aller plus loin que ces deux portraits (même s’ils sont assez représentatifs).
Nous aurions pu nous attarder sur les profils des candidats dans les différents arrondissements ou circonscriptions métropolitaines. Par exemple, Fabien Bagnon, candidat des Verts pour la circonscription Lyon Centre incarne à merveille la composition sociologique et politique des nouveaux responsables. Ingénieur de l’INSA (comme Bruno Bernard), délégué syndical CFDT, connu pour avoir dirigé la principale association pro-vélo locale, mais aussi membre du cercle d’orientation des Colibris, le mouvement spiritualiste et individualiste de Pierre Rabhi.
Nous n’avons pas tout ce temps, et puis on aura 6 ans pour en reparler.

Au programme : relancer l’économie et la police

Les militant·es lyonnais·es l’ont diffusé en grande quantité ces dernières semaines : impossible de manquer le programme des Verts pour la Mairie et la Métropole. Sa première caractéristique est sans doute de ressembler très fortement à ceux des autres listes. Tout le monde promet une ville apaisée, solidaire, sûre et verte. Les écolos lyonnais ont été de toutes les alliances avec le PS de l’indéboulonnable maire sortant Gérard Collomb, avant son ralliement à La République en marche (LREM), leur candidat à la tête de la Métropole a lui-même été longtemps au PS, il n’est donc pas étonnant que tout cela se ressemble.

Sur la proximité évidente entre les programmes des Verts et ceux des alliances LR-LREM, l’analyse publiée par la Rotative sur les programmes tourangeaux pourrait très bien s’appliquer au cas lyonnnais.

Au programme, on retrouve des propositions sympathiques en faveur de la marche et du vélo, de l’alimentation de proximité et du fait de planter des arbres en ville (on retrouve des propositions comparables dans le programme des listes adverses). On trouve aussi des iniatives qu’on espère voir advenir, comme le RSA jeune, l’encadrement des loyers ou les limites posées à Airbnb. On trouve encore des engagements de façade sur la lutte contre les discriminations : avec un leader colibri et le patron de Sciences Po Lyon dans l’équipe, il va falloir nous convaincre qu’il s’agit d’autre chose que d’annonces consensuelles.

Mais en dehors de cela, aucune remise en cause du dogme de la croissance mais "une relance verte de l’économie". En pratique, ça veut dire des marchés publics teintés de préoccupations énergétiques mâtinées de novlangue du genre « agilité » [1] et une privatisation accrue de l’espace public au détriment des finances municipales en offrant gratuitement les terrasses aux débits de bouffe et de boisson.

La covid-19 étant passé entre les deux tours, quelques propositions démagogiques ont opportunément été inscrites dans le programme. La plus remarquable est probablement celle qui concerne la Fête des Lumières. Alors qu’on aurait pu tout simplement espérer se débarrasser de cette fête mi-catholique mi-disneyland pour touristes (au passage, comme tout le reste, le tourisme est devenu « éco-responsable »), les Verts proposent de s’en servir pour rendre hommage aux soignant·es. Dans le genre de foutage de gueule, ça se pose à peu près au niveau des médailles de Macron, vocabulaire martial de la "première ligne" compris.

Cette année la Fête des Lumières sera particulière, emplie d’émotions. Nous complèterons la programmation sur cinq jours et cinq nuits pour rendre hommage aux personnels soignants, celles et ceux qui auront été en première ligne pendant cette crise.
Programme Maintenant l’écologie pour Lyon, juin 2020

Un point particulier soulève l’attention en cette période de lutte contre les violences policières : le programme des Verts comprend un certain nombre de déclaration d’amour à la police. Les Verts et leurs alliés dits de gauche se sont largement convertis à la rhétorique sécuritaire, et là aussi, un programme de droite ou d’extrême-droite ne serait pas très différent. Une seule subtilité : les flics des Verts rouleront à vélo. C’est vrai que c’est toujours plus cool de se faire violenter par des policiers municipaux qui pédalent. D’ailleurs, le 15 avril 2020, ce sont 3 flics municipaux en VTT qui ont tué un jeune Afghan de 5 balles dans le corps à La Courneuve dans le 93... . Preuve en est s’il le fallait encore que ce ne sont pas des vélos qui changeront la police...

Dans le programme, ça commence tout de suite par affirmer que les gens attendent « objectivement » plus de sécurité (comprendre : plus de flics) et plus de tranquillité (comprendre : du silence et une ville où il ne se passe rien la nuit). D’où sort cette affirmation ? Qu’est-ce qui la rend objective ? L’objectivité sert ici uniquement à justifier la reprise des thèmes habituels de la droite. Alors que la mobilisation est massive contre les violences policières, il apparaît pourtant que si une peur existe objectivement, c’est bien celle de la police.

La question de la sécurité et de la tranquillité publique doit être abordée avec humilité et bienveillance pour s’engager sur un sujet qui répond à une attente objective des habitant·e·s. Le confinement a créé de nouveaux conflits, et un sentiment d’insécurité auxquels il nous faut répondre. La situation que nous vivons, si elle touche chaque citoyen·ne directement, touche aussi ceux qui sont en première ligne dans le cadre de leurs missions de service public : la police municipale de la ville de Lyon.
Programme Maintenant l’écologie pour Lyon, juin 2020

Là encore, c’est aussi la crise sanitaire qui sert de paravent au tournant sécuritaire, sans qu’on comprenne bien le sens de la phrase. Et une fois de plus, si le confinement a généré des craintes, c’est bien celle de la police, qui a tué pas moins de 12 personnes en deux mois.
Mais ça, les Verts et leurs alliés n’en ont cure. Comme tous les politiciens, ils participent et contribuent à la surenchère policière.

Nous renforcerons la présence quotidienne des policiers municipaux et nous leur donnerons davantage de visibilité et de mobilité. Cela passe par l’implantation dans tous les quartiers d’antennes de police municipale. (...)

Nous augmenterons les effectifs de la police municipale d’au moins 20 agents durant le mandat. De plus, afin d’adapter l’intervention des forces de police, nous renforcerons la brigade cycliste. En effet, nous devons repenser la mobilité dans la ville afin de respecter les règles de distanciation sociale, sans accentuer la pollution de l’air. Dans ce cadre-là, la police municipale doit également s’adapter, et adopter les modes de déplacements propres, rapides et habilités à se déplacer dans les zones restreintes aux véhicules à moteurs.
Programme Maintenant l’écologie pour Lyon, juin 2020

Le programme annonce donc la multiplication des commissariats municipaux, l’augmentation des effectifs et de nouveaux véhicules pour que les pandores puissent vous suivre n’importe où. En résumé, le programme des Verts en matière de sécurité est simple : Police partout (on vous laisse compléter chez vous) !

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La tranquilité vue par les Verts : avec képi

Grégory Doucet, le commercial-flic

Commençons par Grégory Doucet, qui devrait bientôt être intronisé maire de Lyon. Comme la quasi-totalité des candidats écologistes, c’est un cadre, et pas n’importe quel type de cadre puisqu’il est diplômé d’une école de commerce.

Après avoir joué les « expatriés » (ça veut dire « migrants » mais quand on est blanc et riche dans un pays pauvre) aux Philippines et au Népal, il est arrivé à Lyon il y a onze ans pour prendre la tête des opérations en Afrique de l’Ouest de l’ONG Handicap International, maintes fois critiquée, comme d’autres ONG de ce type, pour son paternalisme et son néocolonialisme.

C’est aussi à Lyon qu’a commencé sa carrière politique, notamment marqué par une présence à la 27ème place de la liste EELV conduite par Yannick Jadot aux élections européennes de 2019. Un Jadot avec lequel Doucet partage deux convictions : le fait de se dire « ni de droite, ni de gauche » et un amour manifeste pour la police et la surveillance.

Ni de gauche, ni de gauche, un populisme vert ?

S’il a explicitement pris part au service d’ordre des marches climat dans un but électoraliste [2], Grégory Doucet aime à se dépeindre autrement qu’en politicien bon teint et à mettre en avant sa conversion à l’écologie. Dans les colonnes du journal libéral L’Opinion, Grégory Doucet raconte sa prise de conscience écologiste avec une pédanterie autosatisfaite et en frôlant au passage le point Godwin.

J’avais toutes les raisons de me réjouir mais je voulais sortir de ma zone de confort. Je me suis posé des questions presque kantiennes, du même ordre que celles que se sont posées les Français en juin 1940. Sur le climat et la biodiversité, il faut savoir choisir son camp .
Grégory Doucet, L’Opinion, 7 juin 2020

Par la dernière phrase, il signe son ralliement à ce qu’on pourrait qualifier de populisme vert, qui tient à fabriquer deux camps, différents des partitions politiques habituelles.

Interrogé mille fois sur son positionnement politique, le candidat écarte le clivage droite/gauche. « Il n’est pas ou plus suffisant », considère celui qui préfère distinguer « ceux qui intègrent dans les politiques publiques la finalité des ressources de la planète et les partisans du statu quo et du conservatisme ».
Grégory Doucet, Médiacités, 24 juin 2020

Ceux qui sont pour protéger la planète et ceux qui s’en foutent : c’est la partition que les Verts version Jadot ou Bayou essaient d’imposer afin de promouvoir leur écologie dépolitisée et compatible avec le capitalisme néolibéral. Ces deux camps devraient se substituer à la logique de classe ou à la partition droite/gauche, forcément dépassées selon une petite musique néolibérale.

Le problème, c’est que ce dépassement fait l’impasse sur toute considération matérialiste, comme si l’engagement pour la planète était uniquement affaire de conviction, et comme si chacun·e avait la même capacité d’action, indépendamment de sa classe sociale, de sa place hiérarchique, de son lieu de vie ou de ses revenus, comme si surtout chacun portait une responsabilité égale dans les dérèglements environnementaux et climatiques actuels, comme si les intérêts de classe n’étaient pas directement liés aux enjeux environnementaux (spoiler : les classes dominantes ont intérêt à pouvoir exploiter les ressources naturelles le plus longtemps possible, et les moyens de faire en sorte que ce soit le cas).

L’autre problème, c’est que Grégory Doucet n’en a lui-même pas toujours eu grand chose à foutre de l’environnement. Il n’a en effet pas jugé utile de rencontrer les associations agréées de protection de l’environnement, et celles-ci regrettent aussi qu’aucune mesure concrète en faveur de la biodiversité ne figure dans le programme des Verts.

Bon flicaillon

C’est que, pour convaincre qu’il pouvait être maire, Grégory Doucet a décidé de se focaliser sur un autre enjeu : celui de la sécurité. Il ne s’est en effet pas contenté de son programme, mais a décidé d’en faire des tonnes, en bon petit caporal, façon Manuel Valls greenwashé [3]. On l’a ainsi vu reprendre mots pour mots un discours d’extrême droite en allant faire sa retape électorale à la Guillotière pour dénoncer notamment « harcèlement de rue, zone de deal, rodéos urbains » qui feraient la spécificité du quartier.

En ciblant la Guillotière, Grégory Doucet et ses sbires ont souhaité faire leur beurre sur le stéréotype raciste qui associe quartier d’immigration et insécurité. Si l’hégémonie des discours d’extrême droite n’était pas inquiétante, il y aurait de quoi en rire : il faut n’avoir jamais mis les pieds à la Guillotière pour défendre l’idée qu’il s’agirait d’une zone de non droit où ont lieu des « rodéos urbains ». [4]. Mais qu’importe pour Doucet : la démagogie raciste, c’est à la mode et ça peut rapporter des voix. Le candidat local du RN ne s’y est pas trompé et a salué publiquement (dans les colonnes de Lyon Mag) le discours de Doucet le lendemain de sa visite de la Guillotière sur le thème de sécurité.

Europe Ecologie Les Verts : parti sécuritaire !

Les candidats Europe Ecologie Les Verts aux élections municipales et métropolitaines appelaient mercredi 11 mars à une marche sécuritaire à la Guillotière. Alors qu’ils n’avaient réussi à reunir que eux mêmes (cinq personnes), des habitant.e.s du quartier les ont invité à passer leur (...)

 13 mars

 

Grégory Doucet n’est pas un Vert solitaire sur le plan sécuritaire. Son ton très droitier, censé témoigner de sa stature d’édile responsable (c’est qu’il s’agirait pas de passer pour un humaniste ou un gauchiste...) correspond globalement au discours d’EELV à l’échelle nationale, qui défend les caméras de vidéosurveillance et l’armement de la police municipale. Au plan local, la rhétorique de l’insécurité a été reprise par Béatrice Vessillier à Villeurbanne et par Bruno Bernard, tête de liste pour l’élection métropolitaine.

Bruno Bernard, le petit patron

Bruno Bernard sent encore moins le neuf que son comparse à la mairie. Il est en effet le fils d’un notable socialiste, Roland Bernard, qui fut maire d’Oullins de 1977 à 1990 et sénateur du Rhône entre 1986 et 1995. C’est d’ailleurs ce même Roland Bernard qui lança Gérard Collomb en 1977. Bon sang ne saurait mentir : biberonné à la social-démocratie sauce Mitterand, Bruno Bernard a logiquement d’abord été adhérent du PS, au côté de Gérard Collomb, jusqu’en 1996, avant de prendre sa carte chez les Verts en 2002. Sa carrière de politicard commence en 2008 dans une alliance Verts-PS à Villeurbanne.

Ingénieur de formation, jeune retraité, il a fondé puis dirigé une entreprise de désamiantage qui emploie 25 salariés et réalise 3 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. Alors qu’on ne sait pas grand chose sur ses convictions politiques (en-a-t-il seulement ?), il aime rappeler dès qu’il le peut son statut d’entrepreneur.

Entreprise, pragmatisme, entreprise, pragmatisme, ad. lib.

C’est bien, ça, un entrepreneur, ça fait startup nation et ça témoigne de qualités de gestion exceptionnelles. En effet, comme le confiait un de ses proches chez les Verts à Lyon Capitale, il semble désormais établi que diriger une entreprise ou une collectivité territoriale c’est grosso modo la même chose.

Gérer une collectivité, ce n’est pas très loin de gérer une entreprise, il faut des compétences en ressources humaines, en administration et en finances... Il a ce profil. Bien plus qu’un intellectuel de telle ou telle cause environnementale qui serait incapable de gérer une collectivité. C’est un gage de sérieux.
Jean-Charles Kohlhaas, candidat EELV à Oullins et dans la circonscription Lones et coteaux, Lyon Capitale, 12 mars 2020

Macron, Philippe et leurs députés godillots ne parlent pas autrement. C’est même exactement avec ce discours qu’ils ont construit leur succès électoral et qu’ils s’assurent encore des soutiens dans la presse nationale : il faudrait faire confiance aux patrons et aux managers pour résoudre tous nos problème, car, comme chacun le sais, pour bien gérer il suffit d’avoir l’œil vissé sur la comptabilité afin de s’assurer que tout est rentable. C’est d’ailleurs avec cet argument-là qu’on détruit méticuleusement les services publics depuis des années... Une ville ? Ça se gère comme un boîte ! Une école ? Ça se gère comme une boîte ! Un hôpital ? Aussi, pardi !

Je sens que mon discours prend avec les entreprises. Elles ont vu que je suis pragmatique et qu’elles pourront continuer à travailler.
Bruno Bernard, Lyon Capitale, 12 mars 2020

Rappelons que la Métropole qu’il va probablement présider est, entre autres compétences sociales, responsable du versement du RSA, des maisons métropolitaines du handicap ou encore des collèges de l’agglomération... du coup savoir que Bruno Bernard va gérer tout cela en petit patron, ça ne nous rassure pas vraiment.

Essayons donc de trouver une trace d’engagement écologiste chez Bruno Bernard. On a beau écumer les journaux et les sites internets, on ne trouve aucune trace de ses prises de position. Dans la presse il explique cela par la nécessité d’être « modéré » pour gagner et avoue clairement préférer les jeux d’appareils aux débats d’idées. C’est d’ailleurs pour ça qu’il est connu au sein de son parti.

Bruno s’est occupé des élections de tout le monde lors de son passage au niveau national, il dispose d’une bonne connaissance des aspects logistiques et des négociations particulières.
Bertrand Artigny, président du groupe Europe Écologie - Les Verts à la Métropole, Challenges, 11 mars 2020

Langue de bois bio

Ses compères de parti qui le qualifient d’« écolo pragmatique » (il ne s’agirait pas de passer pour un rêveur, mais bon avec son profil général y avait peu de chance) et le décrivent aussi comme un bourrin qui s’intéresse plus aux fins qu’aux moyens [5]. Lui vante sa volonté de dialoguer avec tout le monde, une leçon qu’il dit avoir tiré de... son expérience de patron. Entre le patronat et le pragmatisme, on tourne vite en rond avec Bruno Bernard, dont la pauvreté langagière ressemble à s’y méprendre à celle du premier parlementaire LREM venu.

En politique comme en entreprise, l’important est de discuter avec tout le monde. Y compris quand on peut avoir des points de vue différents. Il faut comprendre ces points de vue, pour les intégrer ou les faire changer.
Bruno Bernard, Challenges, 11 mars 2020

Marteler le mot « entreprise » en permanence ne suffit cependant pas à convaincre tous les patrons. L’un d’eux, vendeur de montres et de luxe et soutien de Gérard Collomb, ayant carrément réussi à comparer la probable victoire d’EELV à Lyon à l’arrivée au pouvoir d’Hitler (si, si). Et l’on constate là que si Bruno Bernard s’acharne à répéter à qui veut l’entendre que les patrons n’auront qu’à se féliciter de son arrivée au pouvoir, c’est probablement parce que, les connaissant bien, il sait à quel point ils sont débiles.

Du vieux avec du vieux

Comme nous avons la prétention d’être un peu moins bêtes que des chefs d’entreprise pro-Collomb, nous savons lire entre les lignes et l’on comprend bien que ce que Doucet, Bernard et leurs copin·es nous préparent n’a rien de radical. Collomb est peut-être mort (politiquement), mais la continuité de sa gestion néolibérale sera assurée par ses "pragmatiques" successeurs. À nous de ne pas nous laisser berner par leur teint mentholé.

Les écologistes atteré·es

 

P.-S.

Les Écologistes atterré·es est un collectif lyonnais composé d’hommes et de femmes engagé·es depuis trois décennies dans les luttes écologistes locales et nationales. Nous militons pour une écologie sociale bien éloignée de l’écologie néolibérale et individualiste prônée par EELV et ses alliés.

Notes

[1« Les entreprises seront choisies selon leur trajectoire climat (par exemple leurs plans de réduction énergétique, de gestion des déchets, si leurs investisseurs financent l’économie fossile) et selon l’agilité et la démocratie des organisations. »

[2Comme en témoigne cette déclaration à l’Opinion : « Cette génération avait besoin qu’on lui fasse une place mais la méfiance envers les partis politiques était forte, il a fallu travailler là-dessus ».

[3Le greenwashing, aussi nommé écoblanchiment ou verdissage, est un procédé de marketing ou de relations publiques utilisé par une organisation (entreprise, administration publique nationale ou territoriale, etc.) dans le but de se donner une image de responsabilité écologique trompeuse.

[5Exemple dans Challenges du 11 mars 2020 avec les propos de Béatrice Vessillier, qui vante une fois de plus ses qualités de chef d’entreprise : « C’est quelqu’un qui a le souci du résultat, qui ne s’embarrasse pas des choses accessoires et va droit au but. Ça a un côté quelquefois un peu frontal, mais c’est efficace. (...) Bruno a rencontré beaucoup d’acteurs économiques pour prouver que la transition écologique, c’est de l’activité locale. De nombreuses politique de proximité démontrent qu’on tricote bien économie et écologie : que ce soit la rénovation des bâtiments, les investissements dans les infrastructures de transports en commun, dans les aménagements cyclables… »

 Proposer un complément d'info

  • Le 30 juin à 11:37, par Les écologistes atteré·es

    Bruno Bernard annonce dans la presse le nom de sa vice-présidente : Emeline Baume de Brosses

    La « vague verte » ça voudrait donc dire (encore) des bourgeois·es et des nobles aux commandes ?

  • Le 29 juin à 11:59, par Les écologistes atteré·es

    Extrait du discours de victoire de Grégory Doucet hier :

    « L’écologie n’est pas l’ennemie de l’économie, c’est sa meilleure alliée. »

    Les choses sont encore plus claires ainsi. Le petit manager Doucet ne nous surprendra pas en bien.

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10 décembre 2020 4 10 /12 /décembre /2020 03:23

Il aura fallu attendre plus de 2 semaines de lutte des salariés de l’établissement de Villeurbanne en grève totale, les nombreuses démarches auprès des élus locaux, des députés de l’assemblée nationale, et aussi du ministère de l’économie pour que notre direction concède de revenir discuter des propositions alternatives de l’intersyndicale.

M. Eric Chaussin, nouvellement responsable des activités HVS, et décideur de l’avenir des salariés de Villeurbanne a enfin pris le temps de les rencontrer ce lundi 7 décembre à Lyon en aparté de la réunion avec les représentants de l’Intersyndicale.… Si les débats ont été positifs, avec des avancées, le bilan global sur les suppressions reste très négatif avec encore potentiellement 171 suppressions d’emplois.

Seulement 72 postes seraient sauvés, dont l’ensemble des postes GCB. La direction a donc revu sa copie et ce qui était impossible hier semble devenir possible aujourd’hui. Elle a donc décidé qu’il y avait un avenir pour nos disjoncteurs de générateurs à Villeurbanne ! Mieux encore, elle souhaite développer une activité commerciale dédiée, engager une campagne de redesign de la gamme et relancer le projet FKG1 Néo qui était suspendu, avec dès 2021 une campagne d’essais Également, elle souhaite relancer les investigations sur la moyenne tension avec les ampoules à vide, proposition que nous avions faite l’année dernière…

En termes d’emplois, cela va se traduire par le maintien de 84 emplois pour l’activité GCB à Villeurbanne.

Nous avons insisté sur le fait qu’il y a actuellement de nombreux intérimaires et prestataires qui doivent se traduire par des créations de postes, limitant les dégâts dans le cadre du PSE. La direction a confirmé que CEME en Italie serait l’usine qui produirait les disjoncteurs LT en Europe.

Tout ses indicateurs de performances en 2019 sont meilleurs que ceux de Villeurbanne ! Comparaison facile, quand on sait que Villeurbanne est engagé dans des projets de restructuration et de suppressions d’emploi depuis plus de 18 mois…

Difficile aussi de comparer des usines qui ne produisent pas les mêmes produits avec les mêmes exigences technologiques et contractuelles… Une concession qui n’est pas encore confirmée, serait le maintien de 2 postes en ingénierie client et 2 postes de chargés d’affaires pour maintenir des compétences à Villeurbanne pour les disjoncteurs LT. Concernant ARC, la direction souhaite également conserver une activité prototypage pour les disjoncteurs LT spéciaux de type GL HVDC, GL314BPS et GL g3 qui permettrait de maintenir 5 postes de production supplémentaires.

Ceci reste aussi à confirmer. Les décisions sur ces options seront annoncées le 15 Décembre lors de la réunion du CSEC

Après plus de 2 semaines de gréve totale Et l’intervention du ministère de l’économie suite à notre RdV à Bercy ? 

La direction est revenue discuter des propositions intersyndicales Alternatives industrielles Villeurbanne  Coordination des Syndicats CGT  GRID Solutions

Contact : Délégué Syndical Central : serge.paolozzi@ge.com  Villeurbanne : nadir.bennat@ge.com  Aix les Bains : anthony.gros@ge.com Saint Priest : michel.le‐brusq@ge.com  Massy : yves.leveque@ge.com Villeurbanne le 8 Décembre 2020  Les discussions pour service ont été stériles, la direction campant sur ses positions En argumentant que la rentabilité était sa seule préoccupation ! Pourtant, Service est une activité profitable aujourd’hui.

Nos propositions de relocalisation à Villeurbanne permettaient d’accroitre les résultats de l’unité service de Saint Priest tout en préservant les compétences et l’emploi. La direction de service à fait le choix de la rentabilité maximum au détriment des salariés sans écouter nos arguments, et négligeant les difficultés et incohérence de la mise en œuvre du transfert à Aix : nous le déplorons !

Deux petites concessions ont été faites par la direction de Service : - Revoir le nombre de suppressions de postes pour les superviseurs de Chantier - Négocier des conditions particulières de télétravail pour les postes transférer à Aix les bains et offrir la possibilité de bureaux partagés sur le site de Villeurbanne.

Avec une fréquence de déplacement sur Aix à définir en fonction des métiers et des impératifs de service (difficulté possible pour les chargés d’affaires) Face à la décision de la direction de ne pas maintenir une activité LT à Villeurbanne, nous avons proposé d’utiliser le magasin actuel pour créer un magasin Service France sur le site de Villeurbanne Plusieurs avantages à cette solution : ‐ S’exonérer d’utiliser un sous-traitant comme DHL dont les coûts sont élevés ‐ Utiliser le magasin LT de AHT actuel qui sera vide dans quelques mois ‐ Utiliser les surfaces au sol disponibles de l’établissement ‐ Réduire les frais fixes de Villeurbanne, puisque qu’il y aurait une refacturation à Service des capacités utilisées ‐ Utiliser la navette actuelle entre AASI et Aix pour expédier les pièces à Aix et donc éviter qu’elle ne parte à vide (pas de frais supplémentaire !) ‐ Surtout sauver des emplois sur le site de Villeurbanne avec cette activité magasin Service France Mme BENEDETTO, s’est montré intéressée par cette proposition et s’est engagée à l’étudier et revenir vers nous en fin de semaine.

Nous avons également rappelé à M. Eric Chaussin que le contenu social du PSE était bien en dessous de ce qui avait été négocié il y a seulement quelques mois. Nous avons insisté pour qu’il intervienne et que le livre 1 soit revu en conséquence pour démarrer la négociation du mercredi 9 décembre.

Il est indispensable que la direction intègre dans le livre 1 ce qui a été négocié précédemment, pour : o Les mesures d’âge o La prime de volontariat o La prime de licenciement o Le congé de reclassement o La création d’entreprise o La prime mobilité Des propositions alternatives doivent encore être prise compte La partie sociale doit être revue à la hausse Des mesures d’âges doivent éviter des licenciements Restons tous mobilisés !

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8 octobre 2018 1 08 /10 /octobre /2018 23:20

 Hypothèses et certitudes

, par  Danielle Bleitrach , popularité : 100%
  •  
  • trois raisons, la première est qu’il ne supporte plus l’autisme de celui qu’il a fait roi… un peu léger, mais pas tout à fait si l’on ajoute deux raisons tout à fait pertinentes… Le ministre de l’intérieur surveille les élections, les trafique, les gère et sait bie des choses sur la question, Gérard Collomb sait que c’est la débâcle et il ne lui reste plus qu’à tenter de sauver les meubles à Lyon.

La troisième raison est qu’il vaut mieux passer pour un incapable que finir comme un Claude Guéant et là on voit ressurgir une fois de plus Benalla et les barbouzes. Macron est en train de perdre pied, ce qui ne l’empêche pas d’accélérer le rythme de ses « réformes », le sauve qui peut du capital, c’est pourquoi il est essentiel que le 9 octobre, nous soyons trés nombreux.

I – Gérard Collomb se barre parce qu’il risque de perdre la mairie de Lyon et il n’est pas le seul dans ce cas.

Ce qui rend compliqué le choix du futur ministre de l’intérieur. Celui-ci est le maître des élections, il faut donc un individu qui sache faire… Un politique mais vu l’état du vivier, il faut qu’il ait un patrimoine clean… Et qu’il ne soit pas comme Collomb inquiet sur l’état de son fief ? D’où la nomination du premier ministre par interim, du jamais vu…

Résumons la situation dans cette folle nuit… telle que l’aurait parodié un romancier du XIX e siècle

A trois heures du matin, Macron au bord de la crise de nerf accepte la démission de Collomb qui part faire la misère aux Lyonnais.

A trois heures trente, à lyon, le maire par interim, Képénékian,signe sa démission… Dans le train Collomb se réjouit ! « Qui vont-ils trouver pour assurer les élections à cette bande de brêles ? Arrivera-t-il à temps pour sauver la mairie que ce pauvre Kepénékian ne tient plus… Il a un rire triste, qui Macron va-t-il pouvoir nommer ? Le Drian ? Surveiller le front breton est déjà une difficile affaire ? Ce gros rat restera-t-il dans un navire en perdition ? »

A trois heures trente du matin, Macron réveille Edouard Philippe et lui dit ‘Tu es aussi ministre de l’intérieur », l’autre qui est mal réveillé bredouille « Pour ce à quoi je sers ! » il se rendort aussitôt en se demandant où il ira ne rien foutre demain à Matignon ou à Bauveau ? .Pendant que l’agité de l’Elysée inventera une nouvelle manière de foutre le bordel…

A quatre heures dans la même matinée, les policiers du ministère font la fête : « maintenant qu’on est débarrassé de cette nullité si on allait arrêter l’ennemi public numéro un. Sitôt dit , sitôt fait…

Imaginons que « le maître de l’horloge » qui ne dort plus aille jusqu’au bout de ses délires : à quatre heures trente, on peut imaginer qu’en proie à ses obsessions et à ses désirs de reconquêtte d’un public populaitre, Macron veuille absolument prendre une photo enlacé avec le braqueur… Mais les policiers l’ont planqué et Macron erre dans le Val d’Oise à la recherche d’un délinquant à enlacer… en vain…

Benalla lui manque, il est à Londres, mais que fait-il là-bas ? Et c’est la que l’affaire devient rocambolesque et explique pourquoi Collomb s’est tiré…

Déjà lors de l’audition sur l’affaire benalla Collomb avait déjà choisi « il vaut mieux passer pour un imbécile que pour un délinquant et finir comme Guéant »… Il a très vite compris que les hauts fonctionnaires étaient prêts à lâcher la Macronie et divulguer les dossiers… celui-ci est de taille :
 »

II- Benalla poursuit avec et sans le président sa vocation de Barbouze.

Sarkozy orfèvre en la matière a déclaré que Macron finirait mal. Au nom de qui Alexandre Benalla est-il chargé de récupérer les restes ? On peut tout craindre de ce genre de contact, y compris l’utilisation des attentats ? Un ministre de l’intérieur ne peut pas se trouver pris là-dedans.

Benalla et le sulfureux Alexandre Djouhri se sont vus à Londres, voici selon l’AFP, cité par le Nouvel Observateur qui en effet explique aussi le sauve qui peut de Gérard Collomb.

L’entrevue se voulait confidentielle : l’ancien conseiller d’Emmanuel Macron a rencontré l’homme d’affaires sulfureux de la Sarkozie.

Finalement contacté par « Libération », Alexandre Benalla dément avoir rencontré Alexandre Djouhri et « affirme s’être rendu à Londres pour rencontrer le propriétaire du club de Chelsea, le milliardaire russe Roman Abramovitch ». Sauf que… Roman Abramovitch, faute de renouvellement de visa, n’a pas mis les pieds au Royaume-Uni depuis six mois, comme le souligne un journaliste de « Libération », en citant cet article publié sur « Courrier international ».

On savait déjà qu’Alexandre Benalla avait déjà fait un tour en Eurostar. L’ex-conseiller d’Emmanuel Macron avait été épinglé « en compagnie d’un individu fiché S, proche du sulfureux homme d’affaires Alexandre Djouhri », le 5 septembre, justement. Les observations de la police aux frontières, consultées par « le Canard enchaîné », indiquaient que l’attitude des deux hommes, aperçus ensemble en gare de Saint-Pancras à Londres, « laisse entendre qu’ils se connaissent. Ils discutent ensemble », lit-on.

Ce fiché S, c’est bien Lucas P., « dont la mère partage des bureaux en Suisse avec Alexandre Djouhri », explique « Libération ». Selon les informations du quotidien, le signalement de Lucas P. « serait lié à ses connexions avec un marchand d’armes nigérien, Aboubakar H., qui se trouve également être son voisin à Paris ». Il y a quelques mois, Lucas P. avait été contrôlé au Niger avec 50.000 euros en espèces, qu’il devait rapatrier en France pour le compte de l’homme d’affaires. Lucas P. aurait été fiché à cette occasion au moment de son audition par la direction nationale des enquêtes douanières.

Guéant a reçu Djouhri 59 fois à l’Elysée : « Il ne m’a jamais parlé de ses affaires »

« Détournements de fonds publics » et « corruption »


Alexandre Djouhri, personnage clé de l’enquête, en France, sur le financement libyen présumé de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, est en attente de son extradition depuis Londres. Selon la justice britannique, l’intermédiaire français, âgé de 59 ans, doit être entendu les 16 et 17 octobre à Londres par les juges d’instruction en charge de cette enquête qui a valu en mars à Nicolas Sarkozy d’être mis en examen pour « corruption passive ».

Convoqué à plusieurs reprises par la justice française, l’homme d’affaires, résident suisse, avait été arrêté en janvier à l’aéroport londonien d’Heathrow, en vertu d’un mandat d’arrêt européen émis par les juges, notamment pour « détournements de fonds publics » et « corruption ».

« J’ai toujours dit que j’étais prêt à m’expliquer », a assuré Alexandre Djouhri dans un communiqué transmis le 27 septembre dernier à l’AFP, dans lequel il s’attaque aux magistrats français en dénonçant des méthodes selon lui déloyales. « Le parquet national financier est incapable d’apporter la moindre preuve à la justice anglaise. »

Le nom d’Alexandre Djouhri, un proche de Claude Guéant, ex-ministre de Nicolas Sarkozy, est apparu dans l’enquête notamment en raison de la vente suspecte en 2009 d’une villa située à Mougins, sur la Côte d’Azur, à un fonds libyen géré par un dignitaire du régime de Kadhafi.

Il est soupçonné d’en avoir été, derrière plusieurs prête-noms, le véritable propriétaire et de l’avoir cédée à un prix surévalué, ce qui aurait pu permettre de dissimuler d’éventuels versements occultes.

L’audition d’Alexandre Benall chez les juges d’instruction prévue, elle, le 27 septembre à Paris a été reportée, avaient annoncé les avocats de l’ancien conseiller d’Emmanuel Macron. Ils n’ont pas précisé à quelle date Alexandre Benalla, mis en examen depuis fin juillet notamment pour des violences et pour son ingérence dans l’action de la police le 1er-Mai à Paris, serait entendu par les juges.

(Avec AFP)

Ce qui est sûr est que ce monde là est en pleine décomposition et qu’il a fallu très peu de temps pour que le nouveau monde exhale une odeur encore plus putride que l’ancien…

 

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4 octobre 2018 4 04 /10 /octobre /2018 23:20

Gérard Collomb est de retour ! Rentrez les gones et les fenottes dans les chaumières, Gégé a décidé de revenir dans son duché pour vider les stocks de rosette et de beaujolais.

 

 

Gégé, nouveau roi de la quenelle ?

Quand on parle du vieux Gégé, un peu sénile, tout le temps en train de se promener avec des hommes politiques pas trop recommandables et un peu trop amoureux de la bouteille, en France, généralement on parle de Gérard Depardieu jouant de la Balalaïka avec Poutine au coin du feu.

Mais à Lyon, aussi local que la rosette ou la cervelle de canut, pour nous, cette figure douteuse et paternaliste du bon vieux Gégé n’est autre que notre « ancien » ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. C’est que les deux hommes se ressemblent plus qu’on ne pourrait le croire. Bien entendu Depardieu reste le plus rocambolesque des deux avec ses déclarations d’amour pour Kim Jong-un, mais depuis hier, tout a changé.

Car avec l’âge, c’est indéniable, notre bon Gégé local devient un champion du troll toute catégorie, un empereur des cons, un champion du monde !

Il faut dire que niveau troll, cela faisait longtemps que ce bon vieux Gégé n’était pas allé si fort en une seule journée. Et pourtant, durant l’affaire Benalla de cet été, son jeu de vieux sénile jouant au ping pong des responsabilités avait été du grand art.

Le fameux « c’est pas moi, c’est lui », suivi d’une grande absence à l’Assemblée nationale à base de « J’ai poney ! » pour finir devant le sénat par assumer : « Moi les quenelles, je les fait par douzaine » (Nos sources ne sont pas sûres que ces citations soient bien réelles, mais au final c’est surtout ce qu’on a retenu.). Mais là, ce mardi 2 octobre, ce bon Gégé a décidé de toucher le soleil sur sa route du retour.

 

 

Car voilà qu’en une journée, ce bon vieux Gégé a réussi à troller Macron, ce qui nous fait bien rire, mais au passage c’est toute notre belle ville qui voit le retour de la bête comme inévitable. Il n’y a aujourd’hui que les grands restaurateurs locaux et les vendeurs de beaujolais qui se réjouissent, car pour ce qui est des lyonnais, c’est surtout le retour du népotisme, de la corruption, des expulsions de squat, de la chasse aux étrangers, des magouilles, des coups de matraque, etc.

Bien entendu, même à Paris, Gégé n’a jamais été bien loin et Georges Képénékian, capo local, n’était pas trop mauvais pour jouer à la baudruche et faire passer les directives du padrino. Qui ça me dîtes vous ? Mais Georges Képénékian pardi ! Vous savez le mec dont personne ne connaît le nom, un maire aussi visible que le dahu ou le croquemitaine, oui notre maire de Lyon.

Il faut dire que les directives étaient claires de la part de Collomb : Ne JAMAIS faire de bruit, ne jamais apparaître nulle part, ne prendre aucune décision marquante, être invisible, en somme n’être personne pour être sur que dans la tête de tous les lyonnais, il n’y ai qu’un seul et unique maire de Lyon : le vieux Gégé.

Cette réalité fait qu’aujourd’hui, l’annonce du retour du Mathusalem local ne surprend personne. L’annonce de la démission de Georges Képénékian pour remettre les clefs de la ville à Collomb, non plus.

C’est qu’il y a une chose de sûr avec Gégé, c’est qu’il sait se placer. Le cumul des mandats est pour lui un sport où il excelle et il sent les plans pourris à 10.000. Et s’il y a bien un navire qui commence à prendre l’eau, c’est assurément le gouvernement. Il avait su prendre ces distances avec le Parti Socialiste dès que le président Hollande a commencé à sentir le gouda pas frais.

Aujourd’hui il décide de quitter le navire Macron pour pouvoir assurer sa réélection lyonnaise en 2020. Mais là où c’est grandiose, c’est dans le timing et dans la mise en application de son plan de retour. Il aurait pu partir dans le calme et la retenu toute « républicaine » d’un ministre de l’intérieur qui est censé représenter l’ordre dans l’État ; mais non, le vieux Gégé est rancunier.

Un vieux pachyderme du P.S.ça n’oublie rien, il se souvient bien qu’en pleine affaire Benalla, Macron l’avait cordialement lâché. Du coup, voilà le retour de bâton du vieux briscard des coups pourris, Gérard Collomb annonce quitter son poste moins d’une semaine avant le G6 des ministres de l’Intérieur, se déroulant à Lyon les 8-9 octobre.

Quel pied de nez grandiose ! Pendant que les chefs d’états des plus grandes puissances mondiales se marrent, leurs ministres de l’Intérieur ne peuvent que prendre acte qu’ils seront la semaine prochaine à Lyon, accueillis par Gérard Collomb, maire de la ville, alors que ministre, le bougre les avaient invités peu de temps avant, tous frais payés par le gouvernement, dans le stade de son ami Jean-Michel Aulas.

Autant vous dire que pour le gendarme Flageolet qui prendra le poste de ministre de l’Intérieur aura bien l’air d’un parachuté de dernière minute. Dans la ville d’un autre, dans la chemise d’un autre, il devra représenter un président champion de la terre et de l’écologie, mais surtout champion du recyclage ministériel.

Après faut le comprendre le vieux Gégé, à son âge, de tels rendez-vous internationaux, c’est du boulot quand même. Organiser de tels événements, ce n’est pas aussi facile que donner un blanc-seing à tous les fachos, flics, CRS, adjoints au cabinet du président, baceux de France pour matraquer du gauchiste et de l’étranger.

 

 

Il faut dire que le Gégé il commence a plus être trop frais. S’il était un poisson des Halles Paul Bocuse, ça ferait longtemps que les bourgeois du 6e n’iraient plus y faire leurs courses.

Et pourtant jadis, il défendait la retraite à 60 ans le bon Gégé, comme quoi pour se faire élire à un poste, il peut mentir comme un arracheur de dent d’éléphant. Bien que des arracheurs de dent d’éléphant, on en a plus des masses depuis que Gégé et ses copains ont menacé d’euthanasie les derniers éléphants locaux, mais bon je m’égare.

La retraite, en voilà une belle avancée sociale, une victoire arrachée (une obsession) à grand coup de dynamite à la France vichyste et aux patronats collaborateurs. Un droit fondamental et inaliénable qu’il serait pour notre bon Gégé d’appliquer à sa propre personne, car à 71 ans il commence à marquer le poids des années.

Il faut dire qu’en cumulant parfois jusqu’à trois mandats et six fonctions, notre bon Gégé arrive à être dans le Top 10 des plus gros cumulards français. Un exploit qui fatigue ce bon vieux Gégé qui fait peine à voir. On ne peut donc que lui souhaiter, pour sa propre santé et celle de tous les lyonnais, une bonne retraite à lui. On te l’offre avec grand plaisir.

 

 

Mais bon, peut être qu’après tout, Gégé n’arrivait plus à tenir le coup avec ces 14.910 € de salaire de ministre, et souhaite tout simplement récupérer son salaire de maire-député-président de la métropole-sénateur-duc-oenologue-flics de notre bonne vieille capitale des Gaules 

20 000 € par mois : salaires, pensions et indemnités diverses, les revenus plaqués or de Gérard Collomb

Les revenus des élu·es sont complexes et autorisent beaucoup de cumuls souvent peu connus. Un système dont a su profiter l’omnipotent maire de Lyon. Une petite enquête qui donne le tournis.

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20 avril 2018 5 20 /04 /avril /2018 23:20

« On ne peut pas prodiguer des soins de qualité avec les moyens qu’on nous donne »

Le 20 février marquait les 30 jours de grève du personnel des urgences de Lyon Sud. Les salarié·es dénoncent des conditions de travail et d’accueil des patient·es qui se dégradent et demandent davantage de moyens humains et matériels. Nous sommes allés à leur rencontre lors du rassemblement organisé devant la direction des Hospices Civils de Lyon.

M. et S. sont deux salariées des urgences et de l’unité d’hospitalisation de courte durée (UHCD) de Lyon Sud. L’UHCD est un service tampon où les patient·es sont hospitalisé•es jusqu’à 48h s’il n’y a pas de lit disponible dans les services où ils doivent être pris en charge après les urgences. J. est infirmière contractuelle du service des urgences d’Édouard Herriot en attente d’être titularisée depuis 2 ans.

Les grévistes demandent l’ouverture de postes de brancardier·es, d’agent·es hospitalier·es et d’aides soignant·es pour accueillir les patient·es dignement. Pour l’instant la direction est restée sourde à leurs revendications.

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Vous êtes en grève depuis combien de temps ?

On attaque la cinquième semaine de grève à Lyon Sud et cela fait une quinzaine de jour qu’à Édouard Hérriot on a rejoint le mouvement.

Qu’est-ce que cela implique d’être en grève quand on travaille aux urgences ?

On est là mais on est réquisitionné·es automatiquement. On fait les mêmes soins. On essaie de ralentir mais vu l’afflux des patient·es, on ne peut pas. Donc on travaille normalement. On est payées, seuls celles et ceux qui ne sont pas réquisitionné·es perdent leurs jours. C’est le service minimum. Comme on est rarement en sureffectif, on est quasiment toutes et tous réquisitionné·es systématiquement.

Comment a commencé la grève ?

Il y a eu une grosse épidémie de grippe et ça a été le ras-le-bol général. Des patient·es ont attendu six heures, huit heures, peut-être même plus. On n’avait pas de lits pour les recevoir alors que des personnes âgées en auraient eu besoin.

L’affluence a été très importante pendant les fêtes avec l’épidémie de grippe et de gastro. Mais on avait déjà avant des problèmes d’accueil. Quand on n’a pas de lit sur l’hôpital, on sait que toutes les personnes qui vont arriver vont stagner aux urgences sans avoir la possibilité d’avoir un parcours de soin fluide. Ce sont des personnes qui vont rester des heures, qui vont attendre avant d’être prises en charge et ensuite encore attendre parce qu’on n’arrive pas à les intégrer dans les services de l’hôpital.

On demande des lits en aval pour désengorger les urgences. On est à plus de 100 passages par jour. À Lyon Sud, on accueille 33 000 personnes par an alors qu’on est censé pouvoir en accueillir seulement 11 000. On n’a donc pas du tout les locaux et le personnel adaptés. On se retrouve dans une situation où on ne sait pas comment faire.

On a commencé à tirer la sonnette d’alarme en 2012 et depuis la situation n’a fait qu’empirer.

Dans quel sens cela s’est dégradé ?

On nous a enlevé du personnel et les locaux ne sont plus du tout adaptés. Le service d’accueil des urgences a été refait mais d’une manière inadaptée. Avec les restructurations successives des services on a perdu des postes, des postes de cadres, de « faisant fonction », d’aides-soignantes et d’infirmières.

On nous demande de faire plus avec moins. On a moins de personnel avec une augmentation de la population, son vieillissement et donc plus d’hospitalisations nécessaires.

Dans le service des urgences d’Édouard Hérriot, la moitié du personnel sont des contractuels depuis au moins 4 ou 5 ans et qui attendent toujours leurs stages de titularisation d’une durée de un an. Des étudiant·es sont obligé·es de rester travailler jusqu’à 1h du matin ...

Quelles sont vos conditions de travail ?

Dures ! C’est dur pour tout le monde, on craque, anciens comme nouveaux. Hommes, femmes, infirmier·es, médecins ou aide-soignant·es, on est dans une situation où on est un peu dégoûté·es. On ne veut pas travailler dans ces conditions-là donc on a décidé de se souder pour dire que ce n’est plus possible.

Parfois j’ai honte. Lorsque je passe devant des patient•es en baissant la tête parce que je sais qu’ils vont me demander quelque chose mais que je n’ai pas le temps de leur donner ne serait-ce qu’un verre d’eau.

Des patients âgés, parfois de plus de 90 ans, restent plusieurs heures sur des brancards, il y a alors des risques d’escarres. Parfois on ne peut plus accompagner des incontinents aux toilettes, on manque même de couvertures ...

« On en arrive maintenant à de la maltraitance institutionnelle »

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Quelles sont vos revendications ?

Nous demandons plus de lits et plus de personnel pour une prise en charge correcte des patient·es car aujourd’hui on tombe dans la maltraitance.

Vous avez le sentiment d’être écouté·es ?

Non ! Enfin, on nous dit qu’on nous comprend mais on n’a aucune réponse. On a eu plusieurs rendez-vous avec la direction générale de l’hôpital. À court terme rien ne nous est proposé. À long terme, leur solution c’est la réunion de tous les services d’urgences. Mais on a besoin de solutions maintenant. Que fait-on de nos patient·es ?

On ne peut pas prodiguer des soins de qualité avec les moyens qu’on nous donne. Cela va à l’encontre de nos valeurs soignantes, de pourquoi on s’est engagé·es.

« C’est dur pour tout le monde, on craque, anciens comme nouveaux »

Article écrit dans le cadre du collectif d’entraide à la rédaction :
Photo : Z. / Entretien : M. / Retranscription : C.

 

P.-S.

Les réponses des infirmières à nos questions se recoupant, nous avons choisi de mutualiser les propos récoltés, sans préciser qui parlait à quel moment, le consensus entre tous les grévistes autour de la dégradation de leurs conditions travail étant très fort

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19 avril 2018 4 19 /04 /avril /2018 23:20

Depuis nombre d’années, les gouvernements s’attèlent au démantèlement de l’hôpital public, avec la nouvelle ministre de la santé venant de la société civile, ancienne experte pour l’industrie pharmaceutique, le mouvement s’accélère. Entre fermetures de lits, suppressions de postes, gèle des salaires, l’hôpital public se meurt.

Début février notre ministre de la santé, Agnès Buzyn, accompagnée du Premier ministre, annonçait que le gouvernement allait lancer un grand plan de « modernisation » de l’hôpital public. Le budget alloué pour ce projet de sabotage du service public hospitalier s’élève à 100 millions d’euros. Il faut rappeler que le gouvernement, peu de temps avant mais en catimini cette fois, annonçait une énième cure de rigueur budgétaire de 1,2 milliards d’euros pour les hôpitaux.

Agnès Buzin veut aussi accroitre la médecine et la chirurgie ambulatoire (soins administrés sans hospitalisation), à hauteur de 55% d’ici 2022 pour la première et 70% pour la deuxième, afin de fermer des lits et supprimer des postes, alors que le nombre de personnel au sein des hôpitaux publics est déjà nettement insuffisant.

Le but est que l’hôpital soit de moins en moins un service public et tende à devenir une entreprise à but lucratif qui doit augmenter sa productivité et faire du chiffre. Ces dernières années, a été imposé le « lean management », une nouvelle forme d’encadrement qui prétant faire disparaître les soi-disants « temps morts ».

En réalité, ce temps était, jusqu’à présent, consacré à la présence auprès des patient-e-s. Il est donc clair que la priorité, pour le gouvernement, n’est pas la qualité des soins administrés aux patient-e-s, mais bel et bien la rentabilité financière.

Depuis de nombreuses années, les gouvernements successifs, démantèlent l’hôpital public :

  • Suppression chaque année de plusieurs centaines de postes
  •  
  • Fermeture de lits continuelle
  •  
  • Création des ARS (agence régionale de santé ex ARH créée dans les années 2000) dont la mission est de surveiller et sanctionner les hôpitaux qui dépenseraient « trop d’argent »
  •  
  • Mise en place de la T2A , « tarification à l’activité » (grille tarifaire de remboursement d’un acte de médecine, de chirurgie quel que soit le lieu de l’intervention). Pourtant, un acte ne coutera pas le même prix s’il est pratiqué à Paris, Perpignan ou Lille, ce qui, de fait, met les hôpitaux de certaines régions davantage en déficit que d’autres, et sont donc sanctionnés par l’ARS pour « mauvaise gestion » qui impose des coupes budgétaires pour palier à ce même déficit qu’elle a créée par la T2A.
  •  
  • Suite à une tribune signée par plusieurs centaines de médecins demandant sa suppression, et aux mouvements de grèves qui prennent de l’ampleur dans les hôpitaux, le président a prétendu vouloir revoir la TA2 .

A côté de cela, les pouvoirs publics encouragent le développement et l’installation de nouvelles cliniques privées qui pratiquent la surfacturation des soins à la charge des patient-e-s, alors que les soins ne sont pas de meilleures qualités dans le privé que dans le public. Ils sont même souvent, bien au contraire, de qualité inférieure dans le secteur privé.

Par exemple, à Lyon les accouchements dans le secteur privé, sont surfacturé 500€ à la charge des patientes. De plus, les établissements hospitaliers privés ne pratiquent que les actes qui sont rentables pour eux laissant les autres aux hôpitaux publics.


L’hôpital public a la vocation de soigner toutes les personnes, quel que soit leur revenu, leur situation administrative et leur pathologie. Mais comment assurer cette mission d’utilité publique quand les gouvernements baissent sans cesse les budgets alloués au service public hospitalier, ferment des lits, suppriment des postes, gèlent sans cesse les salaires (plus d’une année sur 2 depuis 20 ans) et favorise le secteur privé qui fait de la santé une vulgaire marchandise.


Le gouvernement avait annoncé que tout allait changer, que les « professionnels de la politiques » allaient laisser la place à la soi-disant « société civile » qui serait plus apte à diriger le pays connaissant mieux la « vie réelle ». Notre ministre de la santé, Agnès Buzyn qui, dès les premiers mois de son arrivée au pouvoir, a mis en place les 11 vaccins obligatoires (3 auparavant) n’est pas seulement une spécialiste en hématologie.

Elle a longtemps été très proche des grands groupes pharmaceutiques, comme Novartis [1] , pour lesquels elle a travaillé en tant qu’experte. Elle a même fait partit des personnes qui ont combattu l’obligation faîtes aux experts, après le scandale du Médiator [2], de déclarer tout lien d’intérêts avec les laboratoires.

A ce propos, les "visiteurs médicaux", VRP de l’industries pharmaceutiques auprès des professionnel-le-s de santé en libéral, ainsi que des services hospitaliers privés et publics appliquent des techniques commerciales agressives et envahissantes pour imposer leurs nouveaux médicaments toujours présentés comme plus « performants », mais qui sont, avant tout, toujours plus chers, au détriment des patient-e-s et de la Sécurité Sociale.

Il y a encore peu de temps ces mêmes visiteurs, employés des laboratoires, avaient le droit d’offrir des avantages en nature (voyages, vacances, cadeaux, ...) aux médecins, chefs de services, ... pour leurs "bonnes commandes". Ces méthodes ont été supprimées il y a peu mais ne nous leurrons pas, d’autres stratégies pour récompenser les "bons acheteurs" ont vu le jour (paiement de colloques dans de grands hôtels, de pots de départs / de repas de jour de l’an fait par de grands traiteurs, ...).

Plusieurs milliards d’euros sont en jeu, donc tout est permis pour se remplir les poches. Il est intolérable de voir un médicament passé à moins de 5 € lorsqu’il tombe dans le domaine public alors qu’il a couté plus de 900 € pendant ses 20 ans d’exploitation (durée des brevets). L’objectif officiel de l’industrie pharmaceutique est de soigner mais son but réel est de s’enrichir en rackettant la Sécurité Sociale.

Ceci explique l’intérêt de ces grosses industries et laboratoires pharmaceutiques à placer, à tout prix, des produits nouvellement brevetés. D’ailleurs, ces dernières années dans les pharmacies et les hôpitaux certains médicaments, peu rentables pour l’industrie, ont très souvent été en rupture durant plusieurs semaines voire plusieurs mois, ce qui a obligé les pharmacies et hôpitaux à acheter, en remplacement, d’autres médicaments, nouvellement brevetés et donc beaucoup plus chers.

L’État, qui orchestre la mise à mort de l’hôpital public et le démantèlement de la Sécurité Sociale dissimule à peine sa connivence avec l’industrie pharmaceutique.


La colère gronde dans les services hospitaliers et pas seulement aux urgences, les personnel-le-s des autres services aussi sont toujours moins nombreu-ses-x et surchargé-e-s au détriment des patient-e-s. Les retours sur repos sont monnaie courante, les plannings sont sans cesse modifiés, les locaux et les matériels sont en piteux état.

Et les autorités annoncent encore leur volonté de « faire des économies » en fermant des lits, en supprimant des centaines de postes (encore 200 à Lyon pour 2018), en gelant les salaires pour plusieurs années. L’injonction est de faire plus avec moins, transformer le soin en une activité bassement rentable en le vidant de son sens et traiter les patient-e-s comme de machines à réparer et non plus comme des personnes dont la santé est un droit fondamental.

Une lutte a commencé aux Hospices Civils de Lyon depuis la mi-janvier avec la grève illimitée à l’hôpital de Lyon Sud rejoint par quasi toutes les urgences de Lyon. Espérons que ce ne soit qu’un début car l’enjeu est très grave et la colère légitime. Mobilisons-nous pour un autre hôpital public autre que celui de l’argent !!

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6 mars 2018 2 06 /03 /mars /2018 00:20

Un collaborateur parlementaire vient de quitter l'équipe du député macroniste Bruno Bonnell (proche de Gérard Collomb), en affirmant avoir travaillé pendant plusieurs mois sans contrat de travail ni rémunération. De septembre à décembre, il a labouré pour son élu la 6e circonscription du Rhône, qui recouvre le territoire de la commune de Villeurbanne. Sa situation interroge sur la présence de “bénévoles” dans les équipes de députés.

C'était l'une des têtes de gondole de la Macronie lors des législatives de juin. Le profil idéal du serial entrepreneur qui crée des emplois par milliers (« plus de 5 000 » en 35 ans, selon lui) dans le numérique, phosphore sur la « disruption généralisée » et accompagne Emmanuel Macron depuis le début de sa marche vers l’Élysée. À 59 ans, Bruno Bonnell, embarqué dans l’aventure macroniste depuis Lyon par le ministre de l'intérieur Gérard Collomb, tombeur de l'ancienne ministre socialiste Najat Vallaud-Belkacem dans la 6e circonscription du Rhône, qui recouvre le territoire de la commune de Villeurbanne, devait incarner cette Assemblée nationale new age qui renoue avec le monde de l'entreprise, les « start-up » et la « french tech ».

 

Le député Bruno Bonnell est peu présent dans les débats parlementaires depuis le début du quinquennat. © Youtube / LREM Le député Bruno Bonnell est peu présent dans les débats parlementaires depuis le début du quinquennat. © Youtube / LREM

 

Huit mois plus tard, les perspectives sont moins glorieuses. Comme beaucoup d’autres, le néoparlementaire est rentré dans le rang du pléthorique groupe de La République en marche (LREM). « Je crois qu'être député, c'est beaucoup plus complexe et fatigant que chef d'entreprise », admettait-il dès juillet, dans les colonnes du Parisien. Ses statistiques à l'Assemblée nationale ne le contredisent pas. D'après l'observatoire citoyen « Nos députés », Bruno Bonnell touche le fond du classement dans plusieurs catégories : il fait partie des « 150 députés les moins actifs » en termes de présence dans l'hémicycle et d'interventions. Même dans sa commission, celle des affaires étrangères, il peine à imposer ses talents d'ex-chef d'entreprise « dont les opérations couvraient le monde entier » : le site de l'Assemblée nationale ne recense que deux interventions de lui depuis le début de la législature.

Surtout, le député-entrepreneur, qui fut dans le passé sanctionné par l'Autorité des marchés financiers et a niché deux de ses sociétés dans le paradis fiscal du Delaware, est rattrapé par un problème de gestion d'un de ses assistants. À la fin du mois de janvier, Hadj Djennas, militant En Marche! de 36 ans et collaborateur parlementaire du député, a claqué la porte en affirmant avoir travaillé plusieurs mois durant sans contrat de travail ni salaire. À Mediapart, il explique avoir « travaillé de septembre à décembre en circonscription pour assurer l'ancrage local du député ». Hadj Djennas a représenté Bruno Bonnell dans des manifestations publiques, rencontré des associations ou rédigé des mails. Mais la question de son statut n'a, selon lui, jamais été tranchée.

Des missions régulières au service du député

Chargé de mission dans le secteur de l'assurance, Hadj Djennas, engagé dans la campagne législative de Bruno Bonnell, n'a pas « besoin d'argent » quand il pose les termes de sa « collaboration » avec le nouveau député, à partir du mois de septembre. « Le plus important pour moi, explique-t-il, c'était d'avoir la protection d'un contrat de travail, notamment en cas d'accident, et de disposer d'un statut de collaborateur parlementaire pour crédibiliser mes actions. » Avant d'entrer en fonctions, le Marcheur propose par écrit au député de travailler avec un contrat léger, même de quelques heures par semaine, selon un document consulté par Mediapart. Il reformule sa demande en septembre. Puis de nouveau – par écrit – en octobre et fin décembre. « À chaque fois, il a éludé ou reporté le sujet, sans remettre en cause la qualité de mon travail », défend l'ex-assistant.

 

Le député Bruno Bonnell représenté par le collaborateur Hadj Djennas. © Publication Facebook Le député Bruno Bonnell représenté par le collaborateur Hadj Djennas. © Publication Facebook

 

Les frontières entre militantisme, bénévolat et salariat sont parfois incertaines. Mais Bruno Bonnell, qui s'est refusé à tout commentaire, n'a pas voulu éclaircir auprès de Mediapart les contours de sa collaboration avec Hadj Djennas : « Son statut était celui que nous avons défini ensemble », s'est-il contenté de répéter malgré nos relances. A-t-il considéré que les missions de son assistant étaient, dans la continuité de la campagne, purement bénévoles ? Seule indication : dans sa déclaration d'intérêts, mise à jour le 22 septembre 2017 auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, le député ne fait état que de deux contrats d'assistant parlementaire sur son enveloppe de 10 581 € par mois, sans mention d'Hadj Djennas. La suppléante du député, Chafia Tifra, confirme de son côté que le militant était engagé dans la campagne législative, mais refuse de préciser ses conditions de travail après l'élection.

Pourtant, pas plus tard que le 24 janvier dernier, elle a elle-même valorisé la place d'Hadj Djennas dans le travail parlementaire. Devant quelques dizaines d'invités réunis dans le centre culturel et de la vie associative de Villeurbanne à l'occasion des vœux 2018 du député Bonnell, la suppléante présentait ainsi son équipe : « À Paris, Bertrand assiste Bruno [Bonnell] pour le travail législatif et les relations au Parlement. En transversal, Véronique œuvre dans le domaine du numérique. » Et en circonscription, « Anne-Sophie coordonne tout ce travail parlementaire et est aux manettes. Elle est assistée (...) sur le terrain de Jean-Éric et Hadj, collaborateurs parlementaires qui connaissent parfaitement Villeurbanne et qui ont pour mission d'organiser notre action dans tous les quartiers ».

Comme les autres assistants (« Bertrand », « Véronique », « Anne-Sophie » et « Jean-Éric »), tous rémunérés par le député selon Hadj Djennas, ce dernier a d'ailleurs été invité par Bruno Bonnell à Paris à la veille des vacances de décembre. « Visite à l'Assemblée nationale avec mes collaborateurs », a commenté le député en direct sur son profil Facebook, en y accolant une photo de Hadj Djennas au milieu de l'hémicycle. D'autres publications du député montrent que le collaborateur a effectivement été actif. Il représente publiquement le député au forum des réfugiés, lors d'une visite de quartier ou à l’inauguration du nouveau local de l’association d’aide au logement des jeunes. À chaque fois, sous une casquette de « collaborateur parlementaire ».

 

Hadj Djennas avec Bruno Bonnell en visite à l'Assemblée nationale fin décembre © Facebook Bruno Bonnell Hadj Djennas avec Bruno Bonnell en visite à l'Assemblée nationale fin décembre © Facebook Bruno Bonnell

 

La question du statut ambigu de certains assistants avait déjà été posée en début de quinquennat. En plein débat sur la loi de moralisation de la vie publique, la députée LREM de la 8e circonscription de Gironde, Sophie Panonacle, avait publié une offre d'emploi pour recruter son assistant parlementaire dans laquelle elle révélait que son conjoint était aussi son directeur de cabinet « bénévole ». L'affaire avait suscité une polémique, certains élus y voyant un moyen de contourner l’interdiction des emplois familiaux au Parlement.

Mais en l'absence de clarification du statut d'assistant parlementaire, le sujet est aussi d'ordre juridique : dans la mesure où le lien de subordination entre le député et son collaborateur serait établi, une telle relation de bénévolat n'est-elle pas susceptible de se voir requalifiée en contrat de travail ? Le cas d'Hadj Djennas pourrait faire jurisprudence à l'Assemblée. Son avocat, Me Michel Nicolas, vient en tout cas d'engager une tentative de résolution amiable du litige avec Bruno Bonnell, faute de quoi il engagera une procédure aux prud'hommes.

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27 janvier 2018 6 27 /01 /janvier /2018 00:20

Pour empêcher ces squats dans les nombreux bâtiments vides qu’elle possède, la collectivité va mettre en œuvre un système de vidéosurveillance.

 

Ce lundi, une majorité d’élus de la Métropole ont confié au groupe Securitas les « prestations de télésurveillance et interventions sur les bâtiments et immeubles inoccupés de la Métropole de Lyon ». Un marché estimé à 1,8 million d’euros pour une durée de deux ans reconductible une fois.

Il s’agit d’un accord-cadre. Il comprend notamment, selon le texte de la délibération votée :

« – la mise en œuvre d’un dispositif complet de vidéosurveillance composé de caméras vidéo, d’une centrale d’alarme, clavier, sirène, transmetteur etc.,

– la programmation et la mise en service des centrales vers le prestataire de vidéosurveillance,

– la gestion des alarmes et des évènements par une station de télésurveillance,
– les interventions d’un agent mobile pour la réalisation de levée de doute et la prise des mesures de sauvegarde ».

« Des conventions d’occupation plutôt que de la vidéosurveillance »

Les élus écologistes, qui font pourtant partie de la majorité, ont voté contre la mise en place de la vidéosurveillance.
Dans son intervention, Bertrand Artigny, élu écologiste du 5e arrondissement, souhaiterait que ces bâtiments vides, plutôt que d’être vidéosurveillés, soient confiés à des associations pour y loger des personnes en grande précarité :

« De nombreuses associations (telles qu’Antenne Logement, Alynea et d’autres) sont aujourd’hui à la recherche de locaux pour loger même temporairement des personnes en situation difficile. Nous pourrions dès lors mettre en œuvre avec ces associations des conventions temporaires pour accueillir des migrants ou des sans-abris, notamment les familles qui sont encore sous tente sur l’Esplanade Mandela ».

Sur les mêmes arguments, les trois élus Gram menés par la maire du 1er arrondissement, Nathalie Perrin-Gilbert, ont également voté contre la délibération.

Le président de la Métropole a tenu à répondre ces interventions.
Pour David Kimelfeld, il n’y a pas de « contradiction » entre sa politique sociale menée et la lutte contre les squats.

« Un certain nombre de ces bâtiments portent des projets de logements ou d’équipements publics, comme un collège. Par ailleurs, des bâtiments ont déjà été conventionnés avec la préfecture. »

Après ses rues parmi les plus vidéosurveillées, Lyon va ajouter une nouvelle zone de développement pour les caméras : les bâtiments vides.

 

 

Le squat du 12 de la rue Bodin, un bâtiment que la Métropole est en train d’acquérir

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8 janvier 2018 1 08 /01 /janvier /2018 00:20

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Monsieur le Préfet,

A Villeurbanne, nous comptons plusieurs dizaines d’enfants scolarisés dans les écoles Ernest-Renan, Jean Zay, Lakanal, Nigritelle Noire mais aussi le collège Môrice Leroux. Cette liste est loin d’être exhaustive. Des parents d’autres écoles font remonter de nouveaux cas régulièrement.

Des parents et enseignants de ces écoles sont mobilisés, la coordination des parents d’élèves de Villeurbanne également. Bien souvent, ces collectifs font appel à la générosité pour payer des nuits d’hôtel aux familles concernées… Les sommes dépensées peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros par école… Quand la générosité financière ne suffit plus, il arrive que des locaux soient occupés par les collectifs pour abriter les enfants sans toit et leur famille.

Dans un article récent du quotidien Libération daté du dimanche 26 novembre, un enseignant s’exprimait ainsi au sujet des enfants sans toit de Lyon : « Quand un enfant arrive le matin trempé, qu’il n’a visiblement pas mangé, qu’il ne veut pas sortir en recréation et demande à se reposer, qu’il a parfois de la fièvre et n’a pas été́ soigné, l’important, ce n’est pas d’apprendre… Humainement, ce n’est pas possible de faire classe comme si de rien n’était. Et le soir, au moment de mettre le manteau, on ne lui dit pas « fais bien tes devoirs » quand on sait qu’il dort dehors. »

Cette situation est d’autant plus intolérable que la loi stipule qu’un hébergement d’urgence doit être proposé à ces familles. Il s’agit bien d’une compétence de l’Etat.

C’est pourquoi nous vous demandons, Monsieur le Préfet, de mettre en œuvre tous les dispositifs nécessaires pour répondre à l’urgence sociale et humanitaire dans laquelle se trouve ces familles. Nous avons bien noté que vous avez commencé à prendre des mesures avec l’activation du plan Grand froid, en particulier avec l’ouverture de plusieurs gymnases dans l’agglomération.

Cependant, nous souhaitons que le déploiement des moyens humains et financiers se poursuive, pour ouvrir autant de places que de besoin, et pour rechercher des solutions d’hébergement pour les familles mais aussi un accompagnement social. Pourquoi ne pas réquisitionner les logements vides dans les bâtiments publics ? Les solutions sont à élaborer avec d’autres partenaires, notamment les communes et nous savons que la ville de Villeurbanne est mobilisée sur cette question.

Elle a œuvré auprès de l’évêché pour l’hébergement de plusieurs familles dans une église dans le quartier Flachet. Mais cela ne permet pas de gérer toutes les situations : d’autres familles sont toujours sans toit. C’est nécessairement une action sous votre impulsion qu’il faut engager pour trouver des solutions en partenariat.

Comptant sur votre engagement républicain pour le respect et la dignité des familles, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de notre entière solidarité avec les mesures que vous pourrez prendre pour aider les enfants et familles sans toit.

Pour les élus municipaux du groupe

Rassemblement citoyen EELV-FdG, Villeurbanne

Olivier Glück

 

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6 janvier 2018 6 06 /01 /janvier /2018 00:20

 

écoleprivé

éponse au vœu – L’argent public à l’école publique !

Monsieur le maire, chers collègues,

Comme nous l’avons vu tout à l’heure, les écoles privées n’en ont jamais assez. Elles n’hésitent pas à multiplier les recours pour réclamer toujours plus aux collectivités locales. Si elles peuvent le faire, c’est uniquement sous le couvert des lois anti-laïques Carle et Debré.

Ces lois contournent l’esprit de la loi de 1905. De mon point de vue, les écoles privées ont le droit d’exister mais dans un cadre bien précis, celui de la loi de 1905 : la séparation de l’église et de l’état. L’état ne doit pas financer les écoles confessionnelles. La loi Debré de 1959 est une attaque sans commune mesure de la loi de 1905 puisqu’elle le permet en reconnaissant à l’enseignement privé confessionnel une mission de service public.

Ainsi, à côté de l’édifice public de l’éducation nationale, un des piliers de notre République, l’état participe à l’élaboration d’un autre édifice concurrentiel qui acte la division absolue de l’enseignement en France. Depuis, d’autres lois comme la loi Carle ont permis d’avancer vers ce qui est nommé une « parité » entre écoles privées et écoles publiques, ce qui est contraire à la loi de 1905.

Les fossoyeurs de l’école publique n’en ont pas fini. Un décret passé inaperçu et publié au J.O. du 7 décembre 2017 prélève 20 millions sur les crédits de l’enseignement du second degré pour les répartir entre enseignement scolaire et supérieur. Si 5 millions passent d’une caisse à l’autre de l’éducation nationale et 5 millions de l’éducation nationale vers l’enseignement supérieur, 10 millions sont prélevés sur les crédits de l’enseignement secondaire public et versés à l’enseignement privé. Et pour quelles raisons svp ?

Au-delà de la remise en cause de la laïcité, les fossoyeurs de l’école publique s’appuient également sur la mise en concurrence des établissements scolaires par divers moyens comme par exemple l’assouplissement de la carte scolaire. Une fois la mise en concurrence enclenchée, la marchandisation de l’éducation est en marche. Il s’agit là d’un marché immense que les libéraux veulent s’accaparer depuis de nombreuses années. Pour cela, on met en concurrence les établissements puis on diminue les moyens dans le public, on décrie le système éducatif en montrant qu’il est de moins en moins bon grâce à des classements bidons…

Et pourtant, même s’il y a des choses à améliorer, nous avons un des systèmes éducatifs les plus performants au monde.  J’enseigne à l’étranger chaque année et j’en reviens bouleversé et transformé à chaque fois. Le projet de suppression du bac à lauréat vise à mettre les lycées en concurrence. Le fameux « Plan étudiant » qui ne résout en rien le manque de places à l’entrée de l’Université et instaure la sélection va mettre en concurrence les Universités et les étudiants dans l’accès à l’enseignement supérieur… La marchandisation est en marche…

Donc les collectivités et l’état financent de plus en plus les écoles privées tout en diminuant les dotations publiques. Ainsi, il y a moins de moyens pour l’école publique, les enseignants en sont découragés, les parents mécontents, et certains parmi ceux qui le peuvent finissent par quitter l’école publique en espérant trouver mieux dans le privé. Bien sûr, généralement ceux qui partent ne sont pas les moins bons élèves…

Et le niveau de l’école publique se dégrade encore… Ouvrez les yeux ! De quelle société voulez-vous ? L’école ne doit pas trier les enfants. L’éducation, le savoir, les connaissances constituent le seul bien commun qui plus on le partage plus il grandit, plus tout le monde s’enrichit de ce savoir commun. Chaque parent est libre de faire ce qu’il veut mais l’argent public doit aller à l’école publique.

Je vous remercie pour votre attention.

Olivier Glück

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