Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
11 juillet 2012 3 11 /07 /juillet /2012 14:07

En conclusion de sa "Conférence sociale", le gouvernement envisage déjà une mesure censée répondre à une préoccupation centrale des libéraux : diminuer le coût du travail. Il s'agirait de réduire les cotisations patronales pour les transférer vers la CSG, qui rappelons-le est un impôt touchant tous les revenus - ce qui la fait apparaître comme plus juste que la TVA par exemple -, et qui s'apparente à une cotisation sociale - prélevée sur le salaire brut, elle est affectée aux prestations sociales.

Cette mesure correspond parfaitement à l'orthodoxie néolibérale, ce qui la rend inefficace économiquement et injuste socialement. Les cotisations salariales représentent 30 % des cotisations sociales, les cotisations patronales 70  %. Les recettes de la CSG se répartissent tout autrement : 75 % proviennent des salaires, 15 % des retraites et allocations chômage et 10 % seulement sont versés par les revenus du capital. Ainsi, transférer vers la CSG le financement de la protection sociale revient à le faire peser à 90 % sur les salariés, les retraités et les chômeurs !

Le gouvernement demeure prisonnier d'un raisonnement libéral qui n'a jamais prouvé sa pertinence : le chômage serait dû à un coût du travail excessif ; en d'autres termes, pour créer des emplois, il faudrait diminuer les "charges sociales" des employeurs. En réalité, les cotisations sociales constituent un salaire indirect, qui contribue à l'activité économique et à l'emploi.

La Sécurité sociale financée par les cotisations a permis de consolider la condition des salariés, en faisant participer les employeurs à la couverture des besoins sociaux d'un pays développé : assurance maladie, allocations familiales, retraites, plus tard allocations chômage... Cette citoyenneté sociale a été l'un des piliers du plein-emploi et de la croissance durant les Trente Glorieuses.

Au contraire, un financement de la "Sécu" quasi-exclusivement par les contribuables affaiblirait leur pouvoir d'achat et aggraverait la récession et le chômage, conséquences inévitables des politiques d'austérité salariale. Plutôt que d'exonérer les employeurs de leurs responsabilités sociales, il serait plus judicieux d'explorer d'autres pistes : élargir l'assiette des cotisations patronales (en les faisant reposer aussi sur le capital, et pas seulement sur la masse salariale), ou encore taxer davantage les bénéfices non réinvestis afin de financer la protection sociale - qui sera de plus en plus coûteuse à l'avenir, ce qui est parfaitement légitime. Les employeurs ne sont pas seulement redevables envers leurs actionnaires. Ils doivent prendre leur juste part dans le financement de la protection sociale, qui doit reposer sur l'ensemble des richesses produites, et non sur les seuls salariés.

ERIC BARBOT

Partager cet article

Repost0

commentaires

B
Helas , nous ne sommes plus dans les trente glorieuses !<br /> le gouvernement Ayrault, n'est pas libéral et ne cherche pas à faire financer la secu par les salariés, la CSG vient en complement des cot.sociales.<br /> d'apres le PG , il faudrait elargit l'assiette des cot patronales en les faisant reposer sur le capital; mais c'est deja le cas puisque vous avancez le taux de 10% versé par les revenus du capitalà<br /> l'interieur de la CSG .<br /> les taux de cot.sociales(salariés/patrons)sont à prendre dans leur globalité (cot.soc./CSG)<br /> Annoncer que le gouvernement veut faire financer la protection sociale à 90%par les salariés est un mensonge!!!<br /> <br /> il est vrai que pour exister le PG , a fait le pari que le PS echoura...............<br /> <br /> nota: le SMIC, devrait etre appliqué pour les debutants sans diplome, le but etant ensuite de faire evoluer les carrieres . on ne doit pas rester au SMIC , toute sa vie !
Répondre

Recherche

Créer un blog gratuit sur overblog.com - Contact - CGU -