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16 décembre 2020 3 16 /12 /décembre /2020 05:45

Nouvelle agression fasciste à la Croix-Rousse à l’occasion d’une collecte de jouets pour Noël

 
Communiqué de l’Union Communiste Libertaire et Solidaires Rhône suite à l’attaque fasciste devant la librairie autogérée La Plume Noire à l’occasion d’une collecte de jouets pour Noël
 

Ce samedi 12/12, à la sortie d’une collecte solidaire de vêtements et de jouets organisée par l’association PESE dans les locaux de la librairie la Plume Noire, deux adhérents de l’association PESE (Pour l’Egalite Sociale et l’Ecologie) également syndiqués à Solidaires Rhône ont été agressés par un groupe de 7-8 militants d’extrême-droite.

Ayant visiblement repéré les lieux, les fascistes ont attendus que les 2 bénévoles soient seuls pour les rouer de coups (10 minutes auparavant, une dizaine de personnes étaient présentes dans la librairie).

L’attaque est loin d’être anodine :

- elle a été faite le jour d’une collecte de vêtements et de jouets organisée par une association en direction de familles démunies, en particulier les familles migrantes.
- le lieu ciblé qui accueillait la collecte, a déjà subi par le passé des menaces, des collages sur sa devanture et une attaque en 2016 par une vingtaine de fascistes.

Pour rappel, la ville de Lyon est toujours la base de plusieurs groupes fascistes dont Génération Identitaire qui a pignon sur rue avec un local ouvert au public (la Traboule) et une salle d’entrainement au combat de rue (l’Agogé).

Depuis 10 ans, nos organisations sont impliquées dans des collectifs luttant contre ces groupuscules et pour la fermeture de leurs locaux et nous continuerons à l’être malgré les intimidations et cette nouvelle attaque. La stratégie de l’extrême-droite ne change pas : agresser, faire peur y compris sur des membres d’une association mais nous restons déterminé.e.s à lutter contre ces militants de la haine.

Sous l’ère Collomb, les fascistes n’ont jamais été inquiétés et les fermetures de locaux l’ont été uniquement par la mobilisation des habitant.e.s. des quartiers concernés.

Combien d’attaques, combien d’agressions devront avoir lieu, combien de blessé-e-s devrons-nous dénombrer, pour qu’enfin des mesures soient prises contres ces groupuscules ? Ou peut-être devrons-nous attendre un.e mort.e ? Le laissez-faire envers ces militants d’extrême droite est insupportable.

De notre côté, nous continuerons à nous battre aux côtés des salarié.e.s, des exploité.e.s pour notre émancipation et la justice sociale à mille lieux des discours fascistes. Nous continuerons à mobiliser les salarié.e.s et les habitant·e.s des quartiers concernés contre ces menaces.

Face aux fascistes, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes et la solidarité de notre camp social.

Union Communiste Libertaire et Solidaires Rhône

 

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20 septembre 2018 4 20 /09 /septembre /2018 23:10

Depuis plusieurs années maintenant les mouvements et partis d’extrême-droite connaissent une résurgence dans toute l’Europe. Surfant sur les politiques ultralibérales, qui ont conduit des millions de personnes à la pauvreté, et profitant aussi de la situation migratoire, ces partis voient leur scores électoraux grimper en flèche.

Certains sont d’ores et déjà au pouvoir disposant d’une large majorité, ou bien ayant des Ministères importants dans des gouvernements de coalition avec les partis de droite. Italie, Hongrie, Autriche, Bulgarie, Finlande, Slovaquie, Pologne, les exemples se multiplient.

Certes tous n’ont pas le même visage, et ne s’apprécient d’ailleurs pas nécessairement, mais ces mouvements obligent à se questionner et à trouver les bonnes réponses. Les politiques austéritaires et ultralibérales en sont une. C’est sur ce terreau de la pauvreté que l’extrême-droite fait son lit et progresse inexorablement.

De nombreux articles ont déjà été consacrés à l’Italie, à la Hongrie où à l’Autriche, aussi j’évoquerai deux sujets qui ont, récemment, marqué l’actualité.

D’une part les élections suédoises, d’autres part les manifestations d’extrême-droite qui ont eu lieu en Allemagne sous forme de chasse aux migrants. Mais simplement pour montrer à ceux qui penseraient que l’extrême-droite prône les droits des travailleurs, l’Autriche, par la voix de son gouvernement alliant droite et extrême-droite vient, au mois de juillet dernier, de voter une loi augmentant la durée maximale légale du temps de travail.

Si la norme reste la journée de huit heures, et la semaine de quarante, la durée maximale passe, elle, de dix heures par jour et cinquante heures hebdomadaires, à douze heures par jour et soixante par semaine.

Suède : une montée freinée

Les élections suédoises se sont déroulées le dimanche 9 septembre dernier. Beaucoup craignaient une réelle percée de l’extrême-droite dans ce pays d’Europe du Nord qui, d’ordinaire, est montré en modèle pour les faibles scores de ces mouvements et la cohésion sociale qui y règne.

Les démocrates de Suède (SD), c’est le nom du parti d’extrême-droite suédois, espéraient atteindre entre 20 et 30% des suffrages. Mais au moment de la proclamation des résultats, celui des SD affichait un score bien plus bas, quoique relativement élevé et inquiétant.

En récoltant 17,6% des voix, les démocrates de Suède se placent ainsi en troisième position. Si les résultats sont moins élevés qu’escompté, ils marquent tout de même une réelle progression dans le paysage politique suédois puisqu’ils augmentent de 4,7 en terme de pourcentage et gagnent 14 sièges supplémentaires.

Devant eux les sociaux-démocrates, au pouvoir, conservent leur première place mais connaissent une baisse significative. Avec 28,4% ils enregistrent une baisse de 2,6% et perdent 12 sièges. De même pour les modérés (droite) qui recueillent 19,8% des voix, soit une baisse de 3,5% et une perte de 14 sièges.

Arrivé cinquième des élections, le Parti de gauche constitue la seule bonne nouvelle de ces élections suédoises. Un réconfort bien maigre pour les forces de gauche européennes, mais chaque petit pas est bon à prendre.

Certes le Parti de gauche ne recueille que 7,1% des suffrages exprimés, mais il progresse tout de même en gagnant 1,4% par rapport aux dernières élections, une augmentation qui se traduit par l’obtention de 8 sièges supplémentaires.

L’extrême-droite ne sera donc pas au gouvernement suédois, sauf énorme surprise. Mais sa position et son score important lui confèrent, de fait, une importance clé dans le paysage politique et au Parlement suédois.

Reste à savoir comment le Parti social-démocrate arrivera à gérer cette situation et de quels soutiens il disposera afin de former un gouvernement.

Allemagne : des manifestations qui inquiètent

En Allemagne, depuis quelques semaines se déroulent des manifestations dans les villes de Chemnitz et de Köthen. Des manifestations peu communes qui prennent des allures de chasse à l’homme. Les chasseurs ? Les groupuscules d’extrême-droite, mais aussi le parti d’extrême-droite allemand Alternativ fur Deutschland (AfD). Les cibles ? Les migrants fuyant la guerre, mais aussi les militants de gauche.

Ce qui unit ces milliers de personnes qui manifestent c’est cette obsession sécuritaire et cette volonté commune de chasser les migrants cherchant refuge en Allemagne. Il faut toujours un bouc-émissaire aux problèmes d’un pays. Et l’Allemagne a, par le passé, déjà connu de telles pensées. Les boucs-émissaires n’étaient alors pas les migrants, mais les juifs, les tziganes et les communistes.

Pour rappel, ces manifestations ne sont pas seulement le fait de quelques néonazis, mais aussi celui de l’AfD. Un parti qui, aux dernières législatives allemandes, avait recueilli 12,6% des suffrages, disposant ainsi de 92 députés au Bundestag. La question sécuritaire est celle utilisée par les organisateurs pour faire descendre les gens dans la rue.

Mais c’est aussi la politique de la chancelière Angela Merkel (au pouvoir depuis 2005), de son parti la CDU, et avant eux des politiques libérales menées par le Parti social-démocrate allemand, qui sont grandement responsables de l’appauvrissement des travailleurs allemands.

Le schéma est le même, l’appauvrissement des travailleurs entraîne la colère. Une colère qui ne se témoigne plus, dans les votes, par des votes à gauche, mais par des voix données à l’extrême-droite. Parce qu’il est bien plus facile de taper sur celui qui est plus pauvre que soi, sur celui qui est au chômage, qui a une couleur de peau différente ou une confession différente, que de remettre en question le système actuel et tout ce qu’il implique.

Diviser pour mieux régner, cette phrase a été prononcée des milliers de fois, et s’est vérifiée à chaque fois. Car pendant que les manifestants chassent les réfugiés, les banques et les grandes fortunes allemandes et européennes peuvent continuer leur politique et leur appauvrissement généralisé sans que personne ne dise rien.

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26 mai 2018 6 26 /05 /mai /2018 23:20

Massacre colonial pour “un jour de gloire”

52 morts et 2400 blessés dont 1200 par balles. C’est le dernier bilan de la sanglante journée du 14 mai 2018 dans la bande de Gaza. Mais pour Netanyahou, c’est un “jour glorieux”.

 

Lors de la cérémonie d’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem, il a remercié Donald Trump avec des trémolos dans la voix. “Quel jour glorieux ! Souvenez-vous toujours de ce moment, c’est un jour historique. C’est un grand jour pour Jérusalem et pour l’État d’Israël. Un jour qui restera dans nos mémoires pour des générations et des générations”. Cette journée restera dans les mémoires, en effet, mais pour ce qu’elle est vraiment : un nouveau massacre colonial.

Déversant un déluge de feu sur des manifestants palestiniens désarmés, l’appareil répressif israélien s’est surpassé dans l’horreur. Où sont ses laudateurs habituels, toujours prompts à répéter le laïus officiel sur cette vertueuse armée israélienne pénétrée d’impératifs moraux et soucieuse d’épargner les civils ? On ne les entend guère, ils rasent les murs. Quand les courageux pionniers de l’idéal sioniste se livrent à un pogrom en direct, ces imposteurs fielleux et abonnés aux plateaux-télé ont la mine basse et le regard chafouin.

Mais peu importe. D’autres se mettent à l’ouvrage, bien décidés à maquiller la scène de crime. Hypocrites, les médias français prennent le relais, nous expliquant du bout des lèvres que “les tensions sont vives” et qu’il y a des “affrontements à la frontière”. Quel sens de l’euphémisme ! On se demande bien, d’ailleurs, de quelle frontière il s’agit, car Israël n’en a aucune.

La bande de Gaza est un morceau libéré - et assiégé - de la Palestine historique. Lorsque ses habitants veulent se rendre dans une autre région de la Palestine, ils rentrent chez eux, tout simplement. Parler de frontière, c’est faire comme si l’occupation était légale, c’est joindre le mensonge à la justification du forfait colonial.

Cette journée du 14 mai est la plus meurtrière depuis la guerre de l’été 2014 contre Gaza. Mais une fois de plus, dès qu’il s’agit de nommer l’oppression subie par les Palestiniens, les mots sont démonétisés, vidés de leur substance, frappés par une censure invisible. On connaît la rengaine : “Israël a le droit de se défendre”, les colonies sont des “implantations », les résistants des “terroristes”, le mur de séparation “un mur de sécurité”, Israël une “démocratie”, les manifestants de Gaza des “provocateurs” et des “extrémistes”. Dans cette novlangue invasive, les expressions apparemment les plus anodines sont trompeuses.

Au nom de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, par exemple, appelle “toutes les parties à agir avec la plus grande retenue, afin d’éviter des pertes de vies humaines supplémentaires”. On savait déjà que l’UE ne servait à rien, mais il faut avouer que cette inutilité finit par se voir de très loin.

Dans le même registre, “la France, elle, appelle l’ensemble des acteurs à faire preuve de responsabilité afin de prévenir un nouvel embrasement au Proche-Orient”, déclare le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.

Sournoises à l’excès, ces formules laissent entendre que deux peuples s’affrontent sur le champ de bataille, alors qu’il s’agit de la révolte d’un peuple colonisé contre le colonisateur. Elles font comme si le conflit provenait d’une double intransigeance et qu’il suffisait, au fond, de ramener à la raison les forces antagonistes pour rétablir la paix.

On sait ce que signifie cet angélisme de façade : il s’agit d’obtenir la reddition de ceux qui protestent contre l’occupation. D’une lutte de libération, cette rhétorique lénifiante fait une obscure querelle. Son artifice, dans le meilleur des cas, consiste à renvoyer dos-à-dos l’occupant et l’occupé, comme si les responsabilités étaient partagées.

En attendant, la débauche de violence de l’occupant fait renaître l’atmosphère sanguinaire des pires massacres coloniaux. Enracinée dans les esprits par une idéologie raciste, la diabolisation du Palestinien autorise toutes les transgressions. Des citoyens israéliens s’installent sur les miradors pour assister en direct aux tirs à balles réelles sur cibles humaines.

Quel beau spectacle ! Après tout, les héros de “Tsahal” excellent dans leur spécialité. Flinguer des civils, hommes, femmes et enfants confondus, c’est quand même plus facile que vaincre le Hezbollah au Liban-Sud ou aller chercher le combattant palestinien, à la baïonnette, dans les ruelles obscures de Gaza.

“Nos soldats défendent nos frontières”, déclare Netanyahou. Va-t-il également proclamer l’époustouflante victoire de sa vaillante armée ? Déjà, durant l’été 2014, le bombardement massif et meurtrier d’un immense camp de réfugiés était censé relever, dans la novlangue sioniste, du paradigme de la victoire militaire.

Comme si le bilan de ce bain de sang perpétré à distance pouvait s’apparenter à celui d’une guerre remportée à la loyale, sur un champ de bataille, face aux soldats d’une armée digne de ce nom, l’Etat-colon se vantait de ses turpitudes. Aujourd’hui encore, comme un serial killer de série B, il se regarde dans le miroir, fasciné par sa propre image mortifère.

Bruno GUIGUE

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25 mai 2018 5 25 /05 /mai /2018 15:20

Différents collectifs qui luttent contre l’implantation des locaux fascistes et plus globalement de l’extrême-droite dans nos villes organisent une mobilisation nationale le samedi 26 mai. Des manifestations auront lieu à Strasbourg, Marseille, Lille, Bordeaux...
A Lyon, rendez-vous à 14h30 place des Terreaux.

Contre le danger fasciste, occupons le terrain de la lutte !

 

De l’Aube Dorée grecque à l’AfD allemande, du Jobbik hongrois au FN français, l’Europe connaît aujourd’hui une offensive inédite de l’extrême-droite fasciste. Encouragée par les politiques réactionnaires, racistes, antidémocratiques et antisociales des différents gouvernements européens, et du gouvernement Macron en premier lieu, les nouveaux fascistes s’attaquent aujourd’hui conjointement aux migrant.es qui tentent de passer les mers et les cols, aux étudiant.es qui se mobilisent contre le tri social à l’université (à Montpellier, Strasbourg, Paris ou Lille), aux non-blancs, personnes LGBTIQ+ ou militants politiques et syndicaux, à l’image du local lyonnais de la CNT mis à sac le 30 mars dernier.

À l’instar du mouvement Bastion social apparu récemment, les locaux fascistes se multiplient dans nos villes et nos quartiers. Paris, Lyon, Marseille, Lille, Strasbourg, Chambéry, Bordeaux et combien d’autres villes ou territoires sont aujourd’hui confrontées au quotidien à la présence toujours plus menaçante de ces groupes.

Gonflés à bloc par le très raciste projet de loi "Asile et Immigration" du sinistre Collomb, les identitaires continuent leur campagne contre les exilé.e.s avec leur flotte "anti-migrants" à l’été 2017 ou plus récemment leur blocage sauvage du col de l’Echelle. Bastion social quand à lui, ouvre au même moment à Lyon, Chambéry, Marseille, Strasbourg et Aix-en-Provence des locaux qui prétendent discriminer racialement les sans-domicile.

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Ces différents groupes, au-delà de leurs spécificités, entretiennent tous des liens directs et indirects avec le parti qui fédère et organise massivement les fascistes depuis plus de 40 ans : le FN. Le parti frontiste, qui offre à tous ces groupes la perspective d’une prise de pouvoir à court ou moyen terme, constitue aujourd’hui un danger mortel pour tou.tes les exploité.es et les opprimé.es. N’ayant jamais rompu ni avec sa filiation avec le fascisme historique ni avec les groupuscules les plus violents (comme le GUD ou le Bastion social), le FN est cependant devenu une force électorale de premier ordre puisqu’il a totalisé un record historique de 10,6M en mai 2017.

La période que nous vivons sera déterminante quant à la possibilité pour des groupes fascistes d’acquérir durablement une présence dans nos villes, à nos frontières et comme force électorale.

C’est pourquoi occuper le terrain de la lutte pour la fermeture des locaux fascistes, la dissolution des groupes criminels et contre les apparitions publiques du FN doivent être des priorités dans la lutte pour les droits sociaux et démocratiques.


Alors que Macron et son gouvernement répriment toujours plus durement les migrant.es, les étudiant.es mobilisé.es, les Zadistes, les quartiers populaires et les grévistes, il laisse agir, voire encourage le passage à l’acte des groupes fascistes. Partout où ils le font, ils rencontrent néanmoins une opposition déterminée, radicale et unitaire, la nôtre. Il ne tient donc qu’à nous de mettre en place une riposte antifasciste à la hauteur du danger.

C’est pourquoi nous appelons à faire du 26 mai une journée nationale de mobilisation antifasciste contre le développement du FN, des groupes et des locaux fascistes.

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Et voici l’appel local du collectif pour la fermeture du Pavillon Noir

 

Toutes et tous ensemble, Fermons le local néo-nazi du Bastion Social ! Et tous les locaux fascistes !

 

Depuis de nombreuses années, l’extrême-droite radicale a choisi Lyon comme son terrain de jeu favori pour lancer et/ou renforcer son emprise sur la politique française.

Les ouvertures de locaux et les créations de groupuscules se sont multipliées depuis 2010 :

  • - Local « la Traboule » (2010) et la salle de sport réservé aux blancs « l’Agogé » (2016) par Génération Identitaire (mouvement à l’origine de nombreuses actions « coups de poings » contre les migrant.e.s et les demandeurs/ses d’asile) ;
  • - Local officiel de l’Action Française (groupuscule royaliste) en 2016 ;
  • - Local « la Maison Bleue » du Parti Nationaliste Français (mouvement réactivé suite à la dissolution de 2 groupes fascistes lié au meurtre de Clément Méric)
  • - Local « le Pavillon noir » du Gud- Bastion Social (2017) ;
  • - Présence d’une section locale d’Alliance Vita (intégristes religieux) et une présence des réactionnaires religieux ;
  • - Ouverture prévue en septembre 2018 d’un établissement de formation pour cadres d’extrême droite par Marion Maréchal Le Pen
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La présence de ces groupuscules et l’ouverture de leur locaux au public favorisent le développement de leurs thèses racistes, sexistes, LGBTphobes et permettent la coordination d’actions violentes qui ont déjà conduit à de nombreuses agressions physiques et le saccage de locaux militants sur Lyon.
Et malgré tout cela, la Mairie Centrale et la Préfecture restent étonnamment silencieuses sur ces questions (aucune prise de position claire depuis 2010). Les seules positions prises sont de mettre dos à dos les antifascistes et les fascistes.

Les liens avec le Front National de certains de ces groupuscules sont avérés alors que d’autres sont en relation directe avec la frange néo-nazie la plus violente.

En dépit de ce triste constat, le combat antifasciste n’a pas cessé ! En 2011, un local néo-nazi à Jean Macé a pu être fermé grâce à la mobilisation populaire.
Unissons nos forces en 2018 pour montrer que Lyon et ses habitant-e-s seront au cœur de la lutte contre ces groupuscules !

Manifestation festive et populaire
Samedi 26 mai 14h30 - Place des Terreaux

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17 mai 2018 4 17 /05 /mai /2018 23:19

Appel à soutien pour un antifasciste lyonnais le vendredi 18 mai

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Le 11 avril dernier à Lyon, une attaque fasciste, dirigée par une trentaine de membres du Bastion Social sur cinq militant-es antifascistes a fait plusieurs blessé-es. Un militant antifasciste a été arrêté. Il risque aujourd’hui d’être incarcéré en détention préventive. Rassemblement le vendredi 18 mai à partir de 10h devant le palais de justice des 24 colonnes, 1 Rue du Palais de Justice, Lyon 5e.

  • Le procés du 18 mai est bien maintenu

    Vendredi 18 mai à partir de 10h rendez-vous tou.te.s devant le palais de justice des 24 colonnes (1 rue du palais de justice Lyon 5e) pour soutenir toute la journée, le camarade antifasciste victime d’une agression par une trentaine de fascistes le 11 avril dernier pendant un concert. Le camarade risque la détention préventive pendant 1an en attente de son jugement. Ce dernier passera ce vendredi 18 mai avec les 6 fascistes dont Steven Bissuel, arrêtés lors de l’agression. On appelle à un soutien massif de dénoncer cette mascarade et acharnement politique envers le camarade antifasciste.

  • Report du procès en appel

    Le procès en appel, initialement prévu ce vendredi 18 juin, est reporté, très probablement à la semaine suivante. Le rassemblement de soutien est donc reporté de même. La nouvelle date sera annoncée sur Rebellyon.info.

 

Le 11 avril dernier à Lyon, une attaque fasciste, dirigée par une trentaine de membres du Bastion Social dont son président Steven Bissuel et son trésorier, sur cinq militant-es antifascistes, a fait plusieurs blessé-es. Un militant antifasciste a été arrêté. Il risque aujourd’hui d’être incarcéré en détention préventive.

Ces cinq militant·es antifascistes participaient à un concert dans le bar RockNEat (Lyon 9e) estampillé "no fascism, no sexism, no racism". Après avoir été repérés par cinq membres du Bastion, ils et elles ont décidé de quitter le concert quand ils et elles ont constaté que le vigile et le patron du bar ne voulaient pas réagir et virer les fascistes (« c’est des clients comme les autres »).

À la sortie du bar, les militants du Bastion avaient eu le temps de s’organiser et c’est une trentaine de fascistes qui les attendaient armés de barre de fer, casques, bombes lacrymogenes et tazer. Les cinq antifascistes se sont defendu-es comme ils et elles le pouvaient. Un membre du public venu les aider est reparti avec les pompiers : 16 points de suture au crâne.

Arrivée sur place rapidement, la police a alors arrêté huit fascistes ainsi qu’un des cinq camarades antifascistes. En arrivant au commissariat, ce dernier a subi des violences policières ainsi que des insultes (« sale antifa de merde ») de la part de l’OPJ qui l’interrogeait et d’autres policiers présents. Résultats : une fracture du nez ; et une plainte d’un policier pour… « violences » (en effet la police doit justifier les insultes, les humiliations et la fracture du nez). Enfin, la police essaye aussi de lui rajouter les dégradations que le local du Bastion Social le "Pavillon Noir" à subi la même semaine.

Au jour d’aujourd’hui, le parquet a fait appel de la décision du juge de la liberté et de la détention qui a finalement relaché le camarade et celui-ci risque une détention préventive en attendant son procès. En effet la police et la justice ne le considèrent pas comme victime d’une attaque mais comme l’agresseur. Il est donc convoqué à la Cour d’appel vendredi 18 mai, en même temps que les 5 fascistes qui l’ont agressé, qui sont en liberté. Aucun témoignage de client du bar ou de gens ayant vu la scène n’a pour l’instant été pris en compte par la justice (ne parlons pas de la police).

Un appel au boycott du Bar Le RockNEat, situé au 32 Quai Arloing, Lyon 9e, circule sur la toile.
Dès maintenant nous demandons le maintien en liberté du camarade antifasciste et l’abandon de toutes les poursuites à son encontre.

Pour en savoir plus sur cette attaque voir le communiqué de la GALE. Un pot commun a été ouvert afin d’assurer les frais de justice, accessible ici.

Nous vous appelons toutes et tous à venir le soutenir lors de son procès en appel devant le tribunal des 24 colonnes (1 Rue du Palais de Justice, 69005 Lyon) vendredi 18 mai à partir de 10h. Comme toujours dans ce contexte, il est préférable de venir groupé·es afin de limiter les risques de nouvelles agressions par les fascistes.

FASCISTES HORS DE NOS VI(LL)ES !

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16 mai 2018 3 16 /05 /mai /2018 23:20

Massacre colonial pour “un jour de gloire”

52 morts et 2400 blessés dont 1200 par balles. C’est le dernier bilan de la sanglante journée du 14 mai 2018 dans la bande de Gaza. Mais pour Netanyahou, c’est un “jour glorieux”. Lors de la cérémonie d’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem, il a remercié Donald Trump avec des trémolos dans la voix.

“Quel jour glorieux ! Souvenez-vous toujours de ce moment, c’est un jour historique. C’est un grand jour pour Jérusalem et pour l’État d’Israël. Un jour qui restera dans nos mémoires pour des générations et des générations”. Cette journée restera dans les mémoires, en effet, mais pour ce qu’elle est vraiment : un nouveau massacre colonial.

Déversant un déluge de feu sur des manifestants palestiniens désarmés, l’appareil répressif israélien s’est surpassé dans l’horreur. Où sont ses laudateurs habituels, toujours prompts à répéter le laïus officiel sur cette vertueuse armée israélienne pénétrée d’impératifs moraux et soucieuse d’épargner les civils ? On ne les entend guère, ils rasent les murs. Quand les courageux pionniers de l’idéal sioniste se livrent à un pogrom en direct, ces imposteurs fielleux et abonnés aux plateaux-télé ont la mine basse et le regard chafouin.

Mais peu importe. D’autres se mettent à l’ouvrage, bien décidés à maquiller la scène de crime. Hypocrites, les médias français prennent le relais, nous expliquant du bout des lèvres que “les tensions sont vives” et qu’il y a des “affrontements à la frontière”.

Quel sens de l’euphémisme ! On se demande bien, d’ailleurs, de quelle frontière il s’agit, car Israël n’en a aucune. La bande de Gaza est un morceau libéré - et assiégé - de la Palestine historique. Lorsque ses habitants veulent se rendre dans une autre région de la Palestine, ils rentrent chez eux, tout simplement. Parler de frontière, c’est faire comme si l’occupation était légale, c’est joindre le mensonge à la justification du forfait colonial.

Cette journée du 14 mai est la plus meurtrière depuis la guerre de l’été 2014 contre Gaza. Mais une fois de plus, dès qu’il s’agit de nommer l’oppression subie par les Palestiniens, les mots sont démonétisés, vidés de leur substance, frappés par une censure invisible.

On connaît la rengaine : “Israël a le droit de se défendre”, les colonies sont des “implantations », les résistants des “terroristes”, le mur de séparation “un mur de sécurité”, Israël une “démocratie”, les manifestants de Gaza des “provocateurs” et des “extrémistes”. Dans cette novlangue invasive, les expressions apparemment les plus anodines sont trompeuses.

Au nom de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, par exemple, appelle “toutes les parties à agir avec la plus grande retenue, afin d’éviter des pertes de vies humaines supplémentaires”. On savait déjà que l’UE ne servait à rien, mais il faut avouer que cette inutilité finit par se voir de très loin. Dans le même registre, “la France, elle, appelle l’ensemble des acteurs à faire preuve de responsabilité afin de prévenir un nouvel embrasement au Proche-Orient”, déclare le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.

Sournoises à l’excès, ces formules laissent entendre que deux peuples s’affrontent sur le champ de bataille, alors qu’il s’agit de la révolte d’un peuple colonisé contre le colonisateur. Elles font comme si le conflit provenait d’une double intransigeance et qu’il suffisait, au fond, de ramener à la raison les forces antagonistes pour rétablir la paix.

On sait ce que signifie cet angélisme de façade : il s’agit d’obtenir la reddition de ceux qui protestent contre l’occupation. D’une lutte de libération, cette rhétorique lénifiante fait une obscure querelle. Son artifice, dans le meilleur des cas, consiste à renvoyer dos-à-dos l’occupant et l’occupé, comme si les responsabilités étaient partagées.

En attendant, la débauche de violence de l’occupant fait renaître l’atmosphère sanguinaire des pires massacres coloniaux. Enracinée dans les esprits par une idéologie raciste, la diabolisation du Palestinien autorise toutes les transgressions. Des citoyens israéliens s’installent sur les miradors pour assister en direct aux tirs à balles réelles sur cibles humaines.

Quel beau spectacle ! Après tout, les héros de “Tsahal” excellent dans leur spécialité. Flinguer des civils, hommes, femmes et enfants confondus, c’est quand même plus facile que vaincre le Hezbollah au Liban-Sud ou aller chercher le combattant palestinien, à la baïonnette, dans les ruelles obscures de Gaza.

“Nos soldats défendent nos frontières”, déclare Netanyahou. Va-t-il également proclamer l’époustouflante victoire de sa vaillante armée ? Déjà, durant l’été 2014, le bombardement massif et meurtrier d’un immense camp de réfugiés était censé relever, dans la novlangue sioniste, du paradigme de la victoire militaire. Comme si le bilan de ce bain de sang perpétré à distance pouvait s’apparenter à celui d’une guerre remportée à la loyale, sur un champ de bataille, face aux soldats d’une armée digne de ce nom, l’Etat-colon se vantait de ses turpitudes. Aujourd’hui encore, comme un serial killer de série B, il se regarde dans le miroir, fasciné par sa propre image mortifère.

Bruno GUIGUE

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1 mai 2018 2 01 /05 /mai /2018 23:20

Mutiler les corps pour mieux frapper les esprits

Une goutte de sueur glisse le long de sa tempe. Elle ne trahit aucune émotion : en ce printemps, la chaleur est déjà bien présente. L’esprit aux aguets, l’œil rivé au viseur, il a tout loisir de dévisager ceux qui composent la foule nombreuse. Il aime ce sentiment qui mêle, à la fois, quiétude et puissance.

Viser le haut du corps, c’est plutôt la mort. Viser les membres inférieurs, c’est plutôt la mutilation.

Faire partie de l’élite a toujours été son rêve de gosse : « tireur d’élite », telle est sa mission. Il est le premier rempart face à cette horde hostile et bruyante.

La munition est déjà engagée dans la chambre de son fusil Imi Galil Sniper. Elle attend son heure de gloire, elle attend sa cible. C’est une question de minutes, d’une heure peut-être. Il lui appartient de choisir l’instant.

Il est serein : le droit est de son côté, il ne peut en douter. La force est de son côté : non seulement, la force militaire, mais la force du droit. Le droit à cette terre ancestrale, à se défendre, à protéger ses conquêtes, ses colonies, le droit à l’impunité grâce à des pays alliés et complices qui sont membres permanents au Conseil de sécurité de l’ONU. Tout est légal, que cela soit létal ou non. Bien sûr, tout l’art consiste à jongler avec les limites de la légalité.

Il esquisse un sourire, lui qui aurait pu embrasser une carrière, comme sa mère, dans la chirurgie, il œuvre, à sa manière, à l’amélioration, à la promotion de la chirurgie réparatrice, reconstructrice. Ses yeux brillent car, en un instant, tout peut basculer à quelques centaines de mètres. La vie, la liberté comme la possibilité de se mouvoir peuvent être rompues irrémédiablement comme le plus bel objet en cristal se brise en heurtant le sol.

La balle est prête : il sait que le trou d’entrée sera réduit, que l’orifice de sortie sera démesuré. Que les blessures sur les tissus mous, les os pulvérisés seront difficilement réparables, qu’il faudra des années de soins (1). Il sait tout cela, il sait que la balle est des plus vulnérantes. Peu lui chaut, seule compte sa mission.

La vie est faite de choix, il a fait celui de servir son État, de servir le sionisme.

La multitude en face semble s’agiter, l’effervescence renaît : c’est sûrement le moment propice. Cette cible mouvante qui s’ignore, ce porte-drapeau désarmé, ne connaît pas encore la souffrance qui va devenir, immanquablement, son quotidien.

Son index effleure la détente, le métal est tiède.

En cette belle journée, donner la mort à cette distance serait largement possible.

Mais tuer n’est pas le plus utile : blesser, mutiler, en période de guerre participe à l’atteinte du moral de l’ennemi, il le sait. Il sait aussi qu’en d’autres lieux, cette atteinte aux membres inférieurs s’appelle la « jambisation » (2) : il arrive à la mafia de recourir à ces « messages » qui s’adressent à la concurrence.

Toujours le même principe : il s’agit de mutiler les corps pour mieux frapper les esprits.

La vie, le temps semblent comme suspendus malgré la clameur au loin.

Il se rappelle avoir lu : « la balle dum-dum est interdite depuis plus d’un siècle. Mais il existe toujours des munitions qui s’inspirent de son principe : elles prennent de l’expansion dès lors qu’elles pénètrent dans un milieu plus dense que l’air et causent donc d’énormes blessures à l’intérieur du corps, blessures en tout cas sans proportion avec le but recherché, à savoir la mise de l’adversaire hors combat.

Les progrès technologiques et scientifiques en matière d’armement font qu’il n’est pas du tout illusoire de penser qu’un jour ou l’autre apparaissent de nouvelles munitions provoquant ‘‘ subrepticement ’’ des effets dum-dum indésirables, c’est-à-dire des souffrances inutiles et sans justification militaire. »(3)

Il sourit des épithètes « indésirables », « inutiles ».

La déflagration vient de déchirer le temps. À 800 m/s, la balle vient de déchirer l’espace. Un corps tombe, un panache de poussière se soulève, le drapeau s’affale à ses côtés. Le gamin, ce Gavroche palestinien, est promptement emmené par les siens.

En voilà un de plus qui n’aura pas les moyens physiques de commettre un attentat, et qui restera une charge pour son entourage, durant toute son existence.

En son for intérieur, il se réjouit du concept formidable de « guerre préventive ».

Il n’a aucun doute, il n’a aucun scrupule. Pourquoi en aurait-il ? Chaque balle tirée le rapproche, un peu plus, de son aïeul, qui fut un membre actif du groupe Stern et qui crut en l’avènement de « l’homme supérieur ». (4)

PERSONNE

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30 avril 2018 1 30 /04 /avril /2018 23:20

Ahed Tamimi : une chanson est née (Counterpunch)

Un ami d’outre-mer m’a envoyé l’enregistrement d’une chanson. Une chanson arabe, avec une douce mélodie arabe, chantée par un chœur féminin arabe, accompagné à la flûte.

Ça donne ça :

Ahed,
tu es la promesse et tu es la gloire
debout comme l’olivier de notre terre
du berceau au sépulcre
ta dignité restera sans tache

Patrie, plantée en nous,
ancrage pour chaque vaisseau
nous sommes la terre et tu es la marée

blonde, à la riche crinière
pure, de la pureté du sanctuaire
‎tu enseignes aux générations
comment se rebelle le peuple oublié

Patrie, plantée en nous,
ancrage pour chaque vaisseau
nous sommes la terre et tu es la marée

tes yeux bleus sont le phare
d’une patrie qui étreint
toutes les civilisations dans son sein
tu as uni le proche et le lointain
incendié les cœurs d’une étincelle
ton front haut est un sommet
il aiguise en nous toutes les ardeurs
tu as illuminé les ténèbres
et de tes mains délicates
ébranlé le monde
par trop de bravoure
Tu as rendu la gifle au profanateur
Et le respect à la nation

La génération palestinienne actuelle a décidé de baisser la tête jusqu’à ce que la tempête passe. La génération palestinienne à venir pourra agir d’une façon complètement différente.

La veille de mes 15 ans, j’ai rejoint un groupe clandestin (ou « terroriste ») qui combattait le régime colonial britannique. Près de 80 ans plus tard, je me souviens de chaque chanson de cette époque, mot pour mot. Des chansons comme « nous sommes des soldats inconnus sans uniformes » et beaucoup d’autres. Après cela, j’ai écrit un hymne pour ma compagnie.

Je ne suis pas un poète. Loin de là. Mais j’ai écrit quelques chansons dans mon temps, y compris « les renards de Samson », un hymne à mon unité de commando dans l’armée israélienne. Alors je connais la puissance d’une chanson. En particulier, une chanson sur l’héroïsme d’une jeune fille de 16 ans.

Dès l’instant où j’ai vu la scène où Ahed Al-Tamimi boxait la face d’un capitaine de l’armée israélienne, j’ai compris que quelque chose d’important était arrivé.

Lord Acton, le politicien britannique a écrit : « le pouvoir tend à corrompre, et le pouvoir absolu corrompt absolument. » j’ajouterai : « Coloniser un autre peuple tend à vous rendre stupide, et une longue occupation vous rend totalement stupide. »

Dans ma jeunesse, alors que j’étais déjà membre de l’organisation clandestine anti-britannique, je travaillais dans le bureau d’un avocat britannique, dont beaucoup de clients étaient des représentants de l’administration britannique. Je me suis souvent demandé : « comment est-ce possible qu’un peuple aussi intelligent puisse se comporter aussi bêtement ? »

Ce sont des gens gentils, qui traitaient poliment même un petit employé comme moi. Mais ils n’avaient aucune alternative : l’occupation pousse l’occupant à se comporter stupidement.

Cela fonctionne ainsi : pour maintenir longtemps un régime d’occupation, l’occupant doit croire dans la supériorité de sa « race » et dans l’infériorité de ses sujets, qui sont vus comme des créatures primitives. Sinon, qu’est ce qui leur donnerait le droit d’assujettir un autre peuple ? C’est exactement ce qui nous est arrivé.

Au moment où j’ai vu la scène à la télévision, j’ai su que quelque chose de capital avait eu lieu. Le peuple palestinien a maintenant une héroïne nationale. La jeunesse palestinienne a maintenant un modèle à imiter.

Le public israélien s’est habitué à l’occupation. Il croit qu’il s’agit d’une situation normale, que l’occupation pourra durer toujours. Mais l’occupation n’est pas une situation normale, et un jour, elle arrivera à sa fin.

Dix mille britanniques ont gouverné des centaines de millions d’indiens, jusqu’à ce qu’un homme décharné appelé Gandhi soit allé récolter du sel sur la côte en s’opposant à la loi. La jeunesse indienne s’est levée et la domination britannique tomba comme une feuille d’un arbre en Automne.

La même stupidité s’empara de tous les agents de l’occupation qui ont eu affaire à Ahed Al-Tamimi. Les officiers de l’armée, les procureurs et les juges militaires.
Si nous étions des occupants avisés – un oxymore – nous aurions laissé Ahed retourner chez elle depuis longtemps. Mais nous continuons à la garder enfermée. Elle et sa mère.

Certes, il y a quelques jours, l’armée a réalisé sa propre idiotie. Avec l’aide de l’avocate (juive) dévouée de Ahed, Gabi Lasky, un « compromis » a été obtenu. Plusieurs charges ont été abandonnées et Ahed n’a été condamnée qu’à « seulement » huit mois de prison.

Elle sera libérée dans trois mois. Mais c’est trop tard : la photo de Ahed est déjà gravée dans l’esprit de chaque palestinien garçon ou fille. Ahed, la jeune fille couverte de cheveux blonds, ses yeux bleus scintillant comme un phare, Ahed la sainte. Ahed la libératrice.

La Jeanne D’Arc palestinienne, le symbole national.

L’histoire de Ahed Al-Tamimi a eu lieu en Cisjordanie. Mais elle a résonné jusque dans la bande de Gaza.

Pour la plupart des israéliens, la bande de Gaza est quelque chose d’autre. Il ne s’agit pas de territoire occupé. Ça ne nous concerne pas.

Cependant, la situation de la bande de Gaza est encore pire qu’une occupation directe. La bande est complètement encerclée. Au Nord et à l’Est, il y a Israël, à l’Ouest la mer, où la marine israélienne tire sur tout sauf les bateaux de pêche près du rivage. Le sud appartient à l’Égypte, qui se comporte encore pire que les israéliens et qui est en étroite coopération avec eux.

La situation dans la bande de Gaza est aussi proche de l’enfer qu’il est possible. La nourriture est au niveau de la subsistance, l’électricité seulement 2 à 4 heures par jour, l’eau est polluée. Le travail est extrêmement rare. On n’autorise à sortir que ceux qui sont le plus gravement malade.

Pourquoi ? Ceci est dû au démon qui sévit dans le gouvernement israélien : le démon démographique.

En Palestine historique, sur la terre entre la Méditerranée et le Jourdain, vivent près de 13 millions de personnes, avec approximativement une moitié de juifs et une autre d’arabes, avec un léger avantage en faveur des arabes. Les chiffres sont incertains, mais il y a à peu près 3 millions d’arabes en Cisjordanie, 2 millions dans la bande de Gaza et 1,5 millions de citoyens arabes israéliens. Le taux de natalité arabe est supérieur à la moyenne juive.

Ces chiffres perturbent le sommeil de nombreux responsables israéliens, surtout les politiques. Ils cherchent les moyens de changer cet équilibre. Ils ont eu l’illusion, à un moment, que si la situation à Gaza devenait insupportable, les gens émigreraient. Mais cela ne se fit pas. Les palestiniens sont devenus très tenaces.

Alors une nouvelle mode a vu le jour : ignorons simplement ces salopards. Imaginons simplement que la bande de Gaza a sombré dans la mer, comme un politicien israélien l’a invoqué dans une prière. Pas de bande. Deux millions de palestiniens de moins.

Mais la bande est là. Certes, Gaza est gouverné par le parti islamique Hamas, alors que la Cisjordanie est gouvernée par l’OLP d’Abu Mazen, et l’hostilité entre les deux est féroce. Cela arrive dans presque tous les mouvements de libération de l’histoire. Dans notre cas, l’organisation s’est divisée pour former la Haganah (’’Défense’’) qui appartenait à la direction sioniste officielle, et l’Irgoun (’’Organisation’’, diminutif de l’Organisation militaire nationale).

Ensuite, l’Irgoun s’est divisé, et le Lehi ("Combattants pour la Liberté d’Israël"), encore plus extrême, appelé le "Stern Gang" par les Britanniques, était né. Ils se détestaient tous les uns les autres.

Cependant, parmi les gens, il n’y a pas du tout de différences. Ce sont tous des palestiniens. Ahed est l’héroïne de chacun d’entre eux. Peut-être que son exemple a joué un rôle dans ce qui s’est passé la semaine dernière.

Pendant un certain temps, la bande de Gaza était restée calme. Il y eut même une sorte de modus vivendi entre le Hamas et Israël. Les israéliens se sont félicité de leur intelligence. Et puis c’est arrivé.

Soudain, comme venue de nulle part, la population de Gaza s’est levée. Hamas l’a rassemblée vendredi près de la frontière, sans armes. Une campagne prolongée de résistance passive devait commencer.

Quand on m’a demandé ce qui allait se passer, j’ai dit que l’armée israélienne allait tirer pour tuer. C’est simple : les israéliens ne savent pas gérer une résistance passive. Ils tirent pour la transformer en résistance violente. Ça, ils savent le gérer. Avec plus de violence.

Et c’est exactement ce qui s’est passé vendredi dernier, le premier jour de la campagne : des snipers étaient postés le long de la ligne, avec ordre de tirer sur les « meneurs » – quiconque qui se démarque. Dix-huit manifestants non-armés furent tués, près de mille ont été blessés par balles.

Si certains ont pu penser que le monde démocratique allait se lever pour condamner Israël, il se sont tristement trompés. Ce qui a été révélé est l’incroyable emprise du gouvernement israélien et son organisation sioniste sur les institutions et les organes de presse mondiaux.

A quelques petites exceptions près, les atroces nouvelles n’ont même pas été publiées, ou alors comme des faits mineurs.

Mais cela ne peut pas durer longtemps. Les manifestations de Gaza se poursuivront, surtout les vendredis (jour saint des musulmans), jusqu’au 15 Mai, le jour de la Nakba (catastrophe), qui commémore la fuite de masse / l’expulsion de la moitié du peuple palestinien de ses foyers. Les drapeaux palestiniens envahiront les écrans du monde.

Ahed sera encore en prison.

Uri Avnery

URI AVNERY est un écrivain israélien et militant pour la paix avec Gush Shalom. Il a contribué au livre de CounterPunch : The Politics of Anti-Semitism (La Politique de l’Antisémitisme)

Traduction Vagabond (chanson traduite de l’arabe)

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16 avril 2018 1 16 /04 /avril /2018 23:20

Abby Martin interviewe le journaliste et auteur Max Blumenthal sur la situation actuelle en Palestine et l’occupation israélienne. Cet épisode évoque ce qu’il y a derrière la rébellion d’aujourd’hui, la domination croissante de l’idéologie d’extrême droite et ultra-raciste en Israël, les témoignages oculaires de l’après-guerre à Gaza et la peur du gouvernement israélien face à la résistance palestinienne.

Max Blumenthal est un journaliste primé et auteur de best-seller du New York Times. Il a écrit deux livres sur la Palestine, Goliath : vie et haine dans le Grand Israël, et il a dernièrement publié La guerre des 51 jours : ruine et résistance à Gaza.

Transcription :

Abby Martin : Aujourd’hui, je suis avec Max Blumenthal, journaliste d’investigation et analyste sur Israël et les luttes en Palestine. Il est l’auteur du livre Goliath (consacré à la vie en Israël), récompensé (par un Prix en 2014) et d’un exposé publié récemment sur la guerre de 51 jours (en 2014 à Gaza). Ses reportages de terrain à Gaza pendant et après l’opération Bordure protectrice ont documenté la réalité terrifiante des crimes de guerre israéliens.

J’ai voulu savoir ce qu’il avait découvert durant ses reportages de guerre et comment cela se rattache à l’insurrection actuelle en Palestine. Max, pouvez-vous expliquer ce qui se passe actuellement, et que les gens appellent une troisième Intifada ?

Max Blumenthal : Cela ne s’inscrit cadre pas avec ce qu’on considère comme une Intifada, à savoir un soulèvement national dirigé par des factions politiques. Ce que nous voyons est la rébellion complètement désorganisée d’une génération de jeunes qui ont grandi après les accords d’Oslo, qui ont établi les bases d’une solution à deux Etats et du processus de paix parrainé par les Etats-Unis.

Ils ont grandi dans cette réalité, une réalité de séparation, d’exclusion, ils ont été témoins de la destruction de la base palestinienne, de toutes les institutions de la vie palestinienne, surtout à Jérusalem-Est, tout cela a été complètement éradiqué. En Cisjordanie, il ne reste plus que l’infrastructure de l’Autorité Palestinienne et des ONGs et ils n’ont que très peu d’opportunités et d’espoir devant eux.

L’occupation s’est enracinée et resserrée, ils ont observé l’assaut de 51 jours dans la bande de Gaza, et ils se sont sentis impuissants. Ils ont vu le leadership palestinien de facto à Ramallah, l’Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas, coordonner la sécurité avec leur occupant, et retourner leurs forces palestiniennes contre eux, en menant des raids par exemple à l’Université de Beir Zeit.

Et cette génération a donc décidé d’agir d’elle-même. Cela se construit depuis longtemps mais maintenant que cette génération de Palestiniens est parvenue à un âge mature, ils s’en prennent à leurs occupants, ils sortent et manifestent dans les points de friction de l’occupation.

Par exemple, au checkpoint de Beit El à al-Bireh, à l’extérieur de Ramallah, il y a des manifestations régulières, ils jettent des pierres et des cocktails Molotov sur des soldats lourdement armés. Autour de Naplouse, qui est un haut lieu du terrorisme perpétré par les colons, et surtout à Hébron, où les colons, les colons les plus radicaux d’Israël-Palestine sont incrustés dans la vieille ville et terrorisent et traquent régulièrement les Palestiniens. Ils mènent des attaques, des attaques au couteau à l’intérieur de la ligne verte, ce qui constitue une action symbolique, et ce qu’ils font, c’est qu’ils adressent un message : « Tant qu’on sera occupés, vous paierez un prix, vous ne serez pas en sécurité et vous ne mènerez pas une vie normale. »

Comme l’a dit Netanyahou récemment, « Nous sommes destinés à vivre par l’épée. » Mais à Tel Aviv, à Haïfa, dans toutes les villes à l’intérieur d’Israël où vit la majorité de la population juive, ce sera comme si on était en Europe, ou, comme l’a dit Ehud Barak, ancien Premier ministre et ministre de la défense, « Nous serons une villa dans une jungle. »

Et lorsque de jeunes Palestiniens entrent dans la villa, armés des couteaux, de pierres, de tout ce qu’ils peuvent avoir, ils rappellent aux Israéliens ceci : « Vous savez, vous n’êtes pas une villa dans une jungle. Vous êtes la jungle dans notre villa. Vous êtes au Moyen-Orient, et vous ne pouvez pas simplement ériger un mur et prétendre que nous ne sommes pas là. »

Abby Martin : Pourquoi la mosquée Al-Aqsa est-elle centrale dans cette lutte politique ?

Max Blumenthal : Premièrement, Jérusalem a été séparée de la Cisjordanie et de Ramallah. Grâce aux accords d’Oslo... les accords d’Oslo ont fourni la base à un régime de séparation, qui s’est manifesté dans le mur de séparation qui sépare Jérusalem-Est occupée de la Cisjordanie. Les Israéliens ont entrepris de détruire toutes les institutions-clés palestiniennes à Jérusalem-Est, comme Orient House, qui était censé être le futur site du gouvernement palestinien qui gouvernerait depuis la capitale Jérusalem-Est. Tout cela a été déplacé de l’autre côté du mur, à Ramallah. Puis chacune des autres institutions s’est mise à s’effondrer. Il ne restait plus que la mosquée Al-Aqsa, symbole du nationalisme palestinien à Jérusalem.

Pour moi, il s’agit bien plus de lutte nationaliste palestinienne que de religion. Mais dans la société israélienne, dans la société juive israélienne, on a vu un développement dans lequel les nationalistes religieux sont montés en puissance. Ils réorientent vraiment la société vers une direction à dominante théocratique. Et pour eux, la mosquée Al-Aqsa est un symbole, car c’est le Mont du Temple, il y avait censément des temples juifs là-bas il y a 1300 ans.

Et ils visent à reconstruire le temple, en tant que symbole du remplacement d’Israël comme Etat dirigé par une loi civile par un Etat théocratique plus ouvertement juif, ce que j’appelerais JISIL [Daech juif], l’Etat Juif en Israel et au Levant. La Knesset, et beaucoup de ministres dans le gouvernement de Netanyahou sont des nationalistes religieux.

La pression exercée sur Al-Aqsa augmente, la pression sur Jérusalem augmente, et le conflit tel qu’il est prend une dimension religieuse et commence à ressembler à un clash des civilisations au lieu d’une lutte pour les droits et le territoire. La mosquée Al-Aqsa a presque été complètement encerclée par des colons israéliens, et ils ont accompli cela par la force brute, en expulsant les Palestiniens de leurs maisons et en les remplaçant par des nationalistes religieux.

Ils ont construit des tunnels sous la mosquée Al-Aqsa, qui de fait déstabilisent l’infrastructure et l’intégrité de la vieille ville de Jérusalem. Et maintenant, ils commencent à essayer d’empêcher les Palestiniens de prier à Al-Aqsa pour la première fois, pour que des extrémistes religieux juifs puissent monter sur l’esplanade et conduire leur propre genre de prières et donc toutes ces perturbations déstablisent Jérusalem.

Et vous avez 300 000 Palestiniens à Jérusalem, vivant sous occupation, sous une pression constante des colons, ils vivent parmi les éléments les plus extrêmes de la société israélienne qui sont armés. Eux-mêmes ne sont pas armés. La jeunesse a été traumatisée par cet environnement, et ils se révoltent, et le point de friction est la mosquée Al-Aqsa. Et souvenez-vous que la mosquée Al-Aqsa est l’endroit où la Seconde Intifada a commencé, lorsqu’Ariel Sharon y est monté entouré de forces de sécurité, et cela a mené à un véritable bain de sang.

[Documentaire] Cette journée a encore été sans répit pour les médecins ici, alors que les victimes continuent à arriver en masse. Tragiquement, un grand nombre d’entre eux sont des enfants. Niema a seulement 2 ans et demi. Elle a été touchée par l’attaque de missile d’un F-16. Son nez est cassé et son crâne fracturé. Elle n’a pas dit un seul mot. « On dormait. Notre maison s’est complètement effondrée sur nous. » Les médecins de l’hôpital n’ont pas pu sauver Shahed.

Abby Martin : Le siège de Gaza joue sans aucun doute un rôle dans la colère partout en Palestine. Max, vous étiez sur le terrain, et votre livre a souligné avec des détails terrifiants ce que vous avez vu. Pouvez-vous nous décrire la dévastation qui s’est tenue durant la guerre de 51 jours en 2014.

Max Blumenthal : Après être entré à Gaza, je suis immédiatement allé à Shuja’iya. Ce n’est pas vraiment un quartier, c’est plutôt une ville entière, une ville à l’Est de Gaza qui a été rayée de la carte par l’artillerie israélienne, et en fait plus ou moins par tous les modes de destruction à la disposition des Israéliens. Chaque maison dans laquelle je suis allé... Ce n’étaient pas vraiment des maisons, plutôt des ruines de maisons.

J’ai parlé à des femmes âgées et à des familles entières qui m’ont relaté l’exécution sommaire de membres de leurs familles sous leurs yeux, j’ai interviewé des personnels médicaux qui ont trouvé une femme de 80 ans dans un poulailler – elle s’y était terrée pendant 8 jours, se nourrissant d’aliments pour volaille –, qui ont trouvé des corps de familles palestiniennes entières sous les décombres, et se sont rendu compte qu’ils ne pouvaient pas les retirer car leurs membres se déchireraient. Ils ont dû amener des bulldozers pour enterrer les corps dans des fosses communes.

J’ai interviewé la famille Rijela qui a du fuir des tanks en abandonnant leur fille gravement handicapée sur la route dans sa chaise roulante, et l’ont retrouvée une semaine plus tard criblée de balles dans sa chaise roulante. Voilà le genre d’histoires que j’ai entendu jour après jour, vraiment partout où je suis allé. Je parcourais un véritable film d’horreur. Et telle fut l’expérience du peuple palestinien à Gaza pendant 51 jours. C’était comme suite au film (d’horreur) Saw.

Comment faire face à tout ça psychologiquement ? C’est la question que nous devons poser maintenant parce que la situation humanitaire est pire que jamais dans l’Histoire. L’UNRWA a prédit que Gaza serait invivable en 2020. Et c’est déjà invivable. Les gens y sont piégés, la majorité ne peut pas partir. Et qui sont les 300 000 juifs israéliens qui ont participé à cette opération ?

Que pensent-ils ? Netanyahou a été réélu, à la surprise de beaucoup d’Américains, après l’opération Bordure protectrice. Il faut avoir une mentalité d’extrême droite très éliminationniste pour justifier ce massacre,et Netanyahou a été capable d’y répondre. La violence démesurée dont j’ai été témoin n’était que le début du cauchemar qui se poursuit jusqu’à présent.

De 72 à 80% des résidents de la bande de Gaza sont des réfugiés,si bien que c’est un entrepôt pour humains excédentaires, et on voit pour la première fois, par exemple, une vague de suicides d’enfants.

J’ai interviewé le père de Salam Chemali, qui a été tué en direct. Il était à la recherche de son cousin blessé, et il a été tué.

[Documentaire] « O Dieu, ô Dieu. J’atteste qu’il n’y a d’autre Dieu que Dieu. O mon Dieu ! »

Max Blumenthal : Cela a été rapporté dans les médias internationaux, et la famille a été vraiment affectée de le découvrir, vous savez. « Notre fils a été tué et nous l’avons su parce qu’on a reçu la vidéo par e-mail ce matin, et nous n’avons su que c’était lui que parce que nous avons reconnu sa voix et ses cris. » Le père de Salam m’a dit que ses autres fils et enfants font des ’amanat’, un terme unique qui n’a pas vraiment d’équivalent en anglais, mais cela désigne les derniers vœux du mourant.

La violence infligée aux Palestiniens est bien sûr physique, mais elle a également une composante psychologique. Les Israéliens ont menacé de bombarder l’hôpital principal, l’hôpital Al-Najah à Rafah, et tout le monde a dû en sortir précipitamment, des blessés, des gens qui avaient perdu des membres, ainsi que l’ensemble du personnel médical, et le seul endroit restant était l’hôpital koweïtien, qui n’est qu’une clinique de gynécologie-obstétrique de 20 lits au centre de la ville, complètement sous-équipée face à ce genre de désastres. Et le docteur que j’y ai rencontré, Samir Homs, m’a dit qu’il s’occupait d’amputés à même le sol et que les cadavres de son propre personnel médical étaient apportés.

Le carnage était tel qu’il a dû faire apporter des bacs à glace depuis des commerces locaux pour entreposer les corps de nourrissons. Et cette image qui a été largement diffusée de 4 bébés dans des linceuls blancs entreposés dans un bac à glace est selon moi emblématique. C’est l’image qui distille toute la sensibilité de la société israélienne à ce moment, et à quel point les vies palestiniennes n’ont aucune valeur pour eux.

 

Abby Martin : Et tandis que les forces israéliennes recouraient à la doctrine Hannibal, tirant de manière indiscriminée même sur leurs propres soldats capturés, les brigades al-Qassam ont changé leurs tactiques durant les dernières années. Nous les avons vu agir assez différemment durant la guerre de 51 jours. Parlez-nous de ce qui s’est passé là-bas.

Max Blumenthal : Les tactiques des brigades al-Qassam en tant que force de guérilla dans les combats face à face avec les soldats israéliens n’avaient pas été éprouvées. Toutes les forces israéliennes sous-estimaient leurs capacités. A travers les réseaux de tunnels dans le sud de Gaza, les brigades al-Qassam et le Hamas ont pu importer des armes lourdes, le genre d’armes en possession du Hezbollah au Sud-Liban : des missiles anti-tanks Kornet, des lance-roquettes, beaucoup d’AK-47, ainsi que des armes automatiques plus lourdes qui pouvaient être transportées.

Mais de manière plus importante, les brigades al-Qassam ont importé les tactiques du Hezbollah, et ils ont pu recevoir un entrainement syrien, ou un entrainement syrien indirect via le Hezbollah, et elles se sont révélées très efficaces lorsque l’armée israélienne a envahi le quartier de Shuja’iya en juillet 2014.

En gros, des équipes locales de combattants se placent dans des tunnels dans et autour de Shuja’iya, et attendent en embuscade les soldats israéliens qui sont initialement entrés dans des véhicules très légèrement armés, fournis par l’armée américaine, un surplus, des restes de l’ère du Vietnam. Quelques équipes de sapeurs d’al-Qassam sont parvenues à détruire ces véhicules simplement en plantant manuellement des charges dessus, des charges explosives fixées à la main, en faisant preuve de beaucoup de bravoure.

Mais je pense que l’action la plus importante qui a été réalisée à Shuja’iya fut la volonté d’affronter les troupes israéliennes à moins de 15 mètres de distance pour des durées prolongées. Pendant l’opération Plomb durci en 2008-2009, al-Qassam lançait des attaques brèves (attaquer et fuir), et ils ont appris du Hezbollah qu’il ne faut pas attaquer et prendre la fuite, mais rester et combattre, car cela neutralise les deux points forts d’Israël face à toutes les autres forces du Moyen-Orient, à savoir la force aérienne et la puissance de l’artillerie. Si vous avez des soldats engagés dans des combats face à face, vous ne pouvez pas leur apporter de soutien aérien ou d’artillerie, sinon vous les tuerez.

L’armée israélienne, la Brigade Golani, ses meilleures forces spéciales d’élite – en réalité, elles ont très peu d’expérience de combat face à des forces vraiment motivées et bien armées, je veux dire qu’elles ont plutôt l’habitude de tabasser des fermiers et des enfants qui jettent des pierres en Cisjordanie –, ont commencé à perdre des hommes à un rythme alarmant, des blessés arrivaient par dizaines, et je pense que c’est la nuit du 14 juillet, je me trompe peut-être sur la date, ils ont décidé de se retirer et de réaliser l’une des manœuvres militaires les plus lâches de l’histoire militaire moderne : ils ont effectué une retraite aussi rapide que possible dans leurs véhicules blindés vers la frontière entre Israël et Gaza, et ont déchargé ce qui correspondait à la moitié des pièces d’artillerie dans les stocks d’Israël pour raser toute la zone avec des Howitzers de 120 et 155 mm. Et c’est ce qui a causé la destruction de Shuja’iya. Ce fut en réalité la défaite, ou plutôt la défaite morale de l’armée israélienne.

L’opération la plus fameuse eut lieu à Nahal Oz. Plus tard en juillet, une équipe de combattants d’al-Qassam avec des caméras Go Pro attachées à leurs casques a attaqué une base militaire israélienne. Je pense que l’objectif était de capturer des soldats, ce qui aurait complètement bouleversé la donne, et leur aurait accordé une grande marge de manœuvre dans les négociations. Cela aurait même pu mettre fin à la guerre. Ils ont réussi à tuer presque tous les soldats qu’ils ont rencontrés. Ils n’ont perdu qu’un des membres de leur équipe, et sont parvenus à retourner au tunnel avec l’une des armes des soldats qui a été exhibée comme un trophée à la fin de la guerre.

Cette opération a eu deux effets : elle a démontré qu’attaquer des civils n’intéressait pas les brigades al-Qassam, car la base de Nahal Oz fait partie d’un kibboutz, et ils auraient pu aller tuer des civils, mais ils ont choisi de s’attaquer à des soldats. Le Commandant en chef des brigades al-Qassam Mohammad Deïf a déclaré clairement : « Nous attaquons les soldats, alors que vous faites écrouler les maisons sur les têtes de nos civils. »

Le second effet de cette opération fut d’assurer un soutien presque unanime de la société palestinienne, y compris parmi ceux qui soutiennent le Fatah à Ramallah, pour le concept de la résistance armée. Les Palestiniens ont l’habitude de voir leurs proches et leurs amis, et eux-mêmes ressentent et vivent l’humiliation infligée par les soldats israéliens, surtout s’ils vivent à Jérusalem, ou dans l’une des zones où sont les colons, et pour la première fois, ils ont vu de jeunes Palestiniens vêtus comme des commandos et infligeant une défaite cuisante à l’armée israélienne, portant le combat chez l’ennemi. Cela a eu un très fort impact dans la société palestinienne.

Actuellement, il y a beaucoup de critiques contre le Hamas, des protestations contre le Hamas dans la bande de Gaza, mais je ne connais personne qui remettrait en question l’importance du maintien d’une force de guérilla hautement militarisée pour combattre l’armée israélienne.

[Documentaire] Le Parlement israélien a approuvé une loi qui impose des peines extrêmement sévères à quiconque jette des pierres sur des véhicules en marche. Selon cette loi, les lanceurs de pierre pourraient être condamnés à 10 ans de prison, et jusqu’à 20 ans s’il est établi qu’ils avaient l’intention de blesser sérieusement les occupants du véhicule. Selon le législateur qui a parrainé cette loi, un tiers des arrestations à Jérusalem sont liées à des jets de pierres.

Abby Martin : Le gouvernement israélien va très loin pour écraser toute résistance, la dernière mesure étant la peine de prison de 20 ans pour quiconque jette une pierre. Max, parlez-nous de la signification des pierres en Palestine, et pourquoi cette loi a été passée selon vous.

Max Blumenthal : Dans ce cas, la loi a été passée par le Parlement israélien, une loi très extrême, et les membres du parti travailliste dans l’opposition l’ont supportée, ce n’étaient pas seulement des membres de l’extrême droite qui étaient déterminés à jeter de jeunes gens en prison pour presque l’ensemble de leur vie adulte pour avoir jeté une pierre. Cela montre à quel point la société israélienne est menacée par les itérations les plus petites, les plus infimes de résistance palestinienne, même une résistance symbolique comme les pierres. Maintenant, c’est devenu un symbole de résistance qui dit aux Israéliens qu’ils ne sont pas les bienvenus. Pourquoi jeter des pierres à des soldats qui portent des gilets pare-balle et sont protégés même contre des balles de 7.62 mm ?

Les Israéliens répondent maintenant avec des mesures sans précédent. Je suis allé à l’hôpital de Ramallah en juillet, et j’ai interviewé un médecin qui m’a dit qu’il traitait des dizaines de blessures par balle aux jambes et qu’Israël avait une politique de tirer pour handicaper. Il m’a fourni des documents qui prouvaient que les soldats réprimaient les manifestations par des tirs à balles réelles dans les jambes, et non seulement ça, mais certaines balles étaient ce que les Palestiniens appellent des balles Tan-Tan, ou Dum-Dum, des balles expansives qui pénètrent profondément dans vos membres et éclatent, et vous paralysent vraiment à vie.

Cette loi qui emprisonne pour 20 ans ceux qui jettent des pierres complète une autre mesure mise en place par l’armée et la police israéliennes, et qui permet même aux policiers israéliens de tirer sur les manifestants avec des balles de calibre 22, avec des fusils Ruger. Le calibre 22 a moins de chances de tuer, et plus de chances de paralyser. Ces balles pulvérisent les os, et vrillent souvent à l’intérieur de votre corps. C’est maintenant une pratique standard, c’est la pratique standard de tirer à balles réelles sur les manifestants.

[Ministre de la justice israélienne] : Malheureusement, les Palestiniens, au lieu de faire de la bande de Gaza le Singapour du Moyen-Orient, ont choisi la voie de la terreur.

[Benyamin Netanyahou] : Ils voulaient empiler autant de morts civils que possible car quelqu’un a dit qu’ils utilisent des Palestiniens télégéniquement morts pour leur cause. Pour eux, plus ils ont de morts, mieux c’est.

[Bulletin télévisé CNN] Dans sa lettre (à Netanyahou, le membre du Likoud Moshe Feiglin) dit que « les zones habitées de Gaza seront bombardées avec une puissance de feu maximale. Toute l’infrastructure civile et militaire du Hamas... sera complètement détruite. » Et il ajoute : « Ceux qui insistent pour rester (à Gaza) devront signer une déclaration de loyauté à Israël. »

Abby Martin : Les gens seront peut-être surpris d’apprendre que Netanyahou n’est pas le plus à l’extrême droite dans le gouvernement israélien mais qu’il s’est de plus en plus déplacé vers l’extrême droite durant la dernière décennie.

Max Blumenthal : Comme je l’ai dit durant les deux dernières années, Benyamin Netanyahou se place en quelque sorte au centre de la politique israélienne. Vous savez, j’ai parlé d’une génération de jeunes Palestiniens, la génération post-Oslo et la manière dont ils ont évolué, mais à l’intérieur de la société israélienne, il y a eu un développement parallèle. La génération israélienne post-Oslo est extrêmement radicale, et n’a aucune perspective de solution à deux Etats ou de processus de paix.

Leur approche à l’égard des Palestiniens est qu’il n’y a pas de partenaire pour la paix, et qu’ils ne comprennent que la force. C’est une génération qui a adopté une très forte identité juive, et une identité juive belligérante, par opposition à l’identité de la génération fondatrice d’Israël basée sur le concept de nationalisme israélien, qui était raciste mais accordait un peu de place aux Palestiniens ou aux Arabes. La sensibilité et l’identité adoptées par cette génération ne laissent aucune place à quiconque n’est pas Juif.

Cette génération est incarnée par la Ministre de la Justice actuelle, Ayelet Shaked. Cette loi dont nous avons parlé, emprisonner ceux qui jettent des pierres pour 20 ans, c’était son bébé. Elle l’a fait passer à la Knesset. Elle est jeune. Je pense qu’elle... Vous savez, elle a notre âge. Elle est très télégénique, et très populaire dans la société israélienne.

Elle n’est pas un colon. Elle vient d’une ville israélienne centrale, et à plusieurs égards, elle est une sorte de candidat parachuté. Et elle est génocidaire dans son approche envers les Palestiniens. De fait, elle a appelé à un génocide durant l’opération Bordure protectrice : elle a appelé à exterminer les mères palestiniennes pour les empêcher de donner naissance à de petits serpents. Et elle est en charge du Ministère de la Justice !

Si vous regardez la direction dans laquelle va la société israélienne, vous voyez les sondages de l’Institut israélien pour la démocratie, selon lesquels la majorité des jeunes refuse de prendre place dans une salle de classe avec un Arabe ou un non-Juif, la majorité des jeunes favorise une sorte de solution d’Apartheid à un Etat, etc. En 2011, dans ce sondage, une majorité d’Israéliens a affirmé son soutien pour placer les citoyens arabes de l’Etat d’Israël dans des camps d’internement en temps de guerre. Dans un sondage récent du Times of Israel, 3/4 des nationalistes religieux israéliens affirment leur soutien pour le nettoyage ethnique total des citoyens palestiniens en Israël, les 20% d’Israël qui sont des citoyens palestiniens, et 80% affirment boycotter les commerces arabes.

Si vous regardez la direction dans laquelle va la société israélienne, vous devez conclure qu’il n’y a aucun espoir de changement venant de l’intérieur. Ceux d’entre nous à l’extérieur d’Israël qui veulent voir une issue autre qu’un conflit perpétuel ne peuvent pas œuvrer à cela depuis l’intérieur de la société israélienne, car il n’y a aucune possibilité d’y convaincre les gens.

Il doit y avoir de la pression depuis l’extérieur, et la pression doit commencer ici aux Etats-Unis, car c’est Washington et le gouvernement américain qui ont financé la radicalisation en Israël. Ils ont payé pour tout ce projet.

Car à chaque fois qu’Israël construit des colonies chaque fois qu’ils donnent de l’argent aux colons, chaque fois que le Ministère de l’Education amène des enfants à Hébron pour voir les colonies, chaque fois qu’ils décident d’enseigner l’Holocauste aux enfants d’école maternelle, et les poussent par la peur à une mentalité autoritaire, et à chaque fois qu’ils attaquent Gaza et obtiennent autant de temps qu’ils veulent, les Etats-Unis sont là pour financer l’ensemble du projet (sioniste) et pour les réarmer. En réalité, ils récompensent le radicalisme dans la société juive israélienne, et c’est la véritable raison, en fin de compte, de la poursuite de cette tendance.

[Documentaire] Cette vidéo a été enregistrée le 29 octobre 2015 dans le camp de réfugiés d’Aida (Cisjordanie).

[Un véhicule militaire israélien avance lentement dans une voie principale à l’aube ou au crépuscule et un soldat s’adresse aux habitants par mégaphone :]

« Gens du camp d’Aida, nous sommes l’armée d’occupation. Si vous nous lancez des pierres, nous vous gazeront jusqu’à ce que vous mouriez tous, vos familles, vos enfants, vos jeunes, vos vieux, vous allez tous mourir, on ne laissera aucun d’entre vous vivant.

Nous avons arrêté l’un d’entre vous, il est avec nous, on l’a pris dans sa maison, et on le massacrera et on le tuera sous vos yeux si vous continuez à nous lancer des pierres.

Rentrez chez vous ou on vous gazera jusqu’à ce que vous mouriez, vos familles, vos enfants, tout le monde. Ecoutez-nous. Rentrez tous chez vous, ça vaut mieux pour vous. »

[Des pierres sont lancées sur le véhicule qui est touché et fait marche arrière.]

[Voix de Palestiniens qui avancent vers le véhicule :] « Approchez ! Venez donc ! »

LA PALESTINE SERA LIBÉRÉE

Traduction : http://sayed7asan.blogspot.fr

Voir également cet autre documentaire d’Abby Martin : Le terrorisme israélien dans les territoires occupés

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11 avril 2018 3 11 /04 /avril /2018 23:20

YouTube interdit à 28 pays de regarder une vidéo exposant la violence d’Israël contre les manifestants. (The Canary)

YouTube a empêché 28 pays [dont la France - NdT] de regarder une vidéo de deux journalistes qui dénoncent l’occupation israélienne. La présentatrice d’Empire Files Abby Martin a interviewé l’auteur Max Blumenthal, qui a également critiqué la violence des militaires israéliens contre les manifestants palestiniens. L’émission a été diffusée sur le réseau latino-américain teleSUR English.

Interdit

YouTube, propriété de Google, affirme que la plate-forme Internet a interdit la vidéo dans 28 pays parce qu’elle viole les "lois locales". La plupart des pays où YouTube a bloqué l’accès à la vidéo sont européens. Ailleurs, YouTube a ajouté un avertissement à la vidéo et bloqué toutes les fonctions interactives :

En réponse à des signalements par des utilisateurs, nous avons désactivé certaines fonctions, comme les commentaires, le partage et les vidéos suggérées, parce que cette vidéo contient un contenu qui peut être inapproprié ou offensant pour certains publics.

"Il n’y avait absolument rien d’illicite"

Mais Blumenthal, auteur de The 51 Day War : Ruin and Resistance in Gaza, a déclaré :

YouTube a affirmé qu’il a supprimé mon interview sur Israël-Palestine avec Abby Martin pour se conformer aux lois de 28 pays. Cependant, dans tout ce que j’ai fait ou dit au cours de la discussion il n’y avait absolument rien d’illicite, même dans les pays qui ont les lois les plus strictes en matière de crimes de haine. Mes commentaires étaient entièrement fondés sur ma grande expérience de journaliste dans la région et mon analyse était de nature clinique. À aucun moment, je n’ai dénigré quelqu’un en raison de sa foi ou de son origine ethnique.

Le journaliste a déclaré que ses motivations étaient "une forte opposition à la discrimination systémique d’Israël à l’encontre des Palestiniens" et "l’attachement à l’égalité des droits pour tous".

Faire la lumière sur les actes récents de l’armée israélienne

La vidéo d’Empire Files, téléchargée en novembre 2015, attire l’attention sur la politique d’Israël concernant les manifestations palestiniennes.

Le 30 mars 2018, les forces armées israéliennes ont tiré sur des Palestiniens manifestant à Gaza. Au moins 17 personnes sont mortes et des centaines d’autres ont été blessées.

Dans la vidéo interdite, Blumenthal parle à l’animatrice Abby Martin au sujet d’une présumée politique de "tirer pour estropier" :

Les soldats réprimaient les manifestations en tirant dans les jambes.

Il semble qu’Israël continue d’agir de la sorte en 2018. Après la fusillade du 30 mars, l’armée israélienne a envoyé un tweet :

tout était précis et mesuré, et nous savons où chaque balle a atterri.

Le tweet a disparu depuis.

Israël a déclaré que tuer et estropier les manifestants palestiniens le 31 mars était " précis et mesuré, nous savons où chaque balle a atterri ". Maintenant, YouTube a interdit une vidéo @EmpireFiles qui met en lumière la politique présumée d’Israël de " tirer pour estropier " contre les manifestants palestiniens : pic.twitter.com/AGi8rvsi4i

James Wright (@wrightismight) 6 avril 2018

Dans la vidéo, Blumenthal dit aussi qu’Israël a utilisé :

des balles ’dum dum’, qui sont des balles explosives. Elles éclatent dans tous les sens à l’intérieur de votre corps et vous estropient pour la vie.

Lorsqu’il a été interpellé par Vice en 2013, un porte-parole de l’armée israélienne n’a pas nié l’utilisation de telles balles, qui sont interdites en vertu de la Déclaration de La Haye.

Une décision politique

Maintenant, YouTube a censuré la vidéo. Blumenthal a qualifié la décision de YouTube de "politique" et "probablement prise sous la pression de puissants intérêts pro-israéliens". Depuis l’année dernière, la Ligue pro-Israël contre la diffamation est un membre actif du programme Trusted Flagger de YouTube. La Ligue contre la diffamation associe l’opposition à la violence israélienne à " l’opposition au droit d’Israël à exister ". Blumenthal croit que la Anti-Defamation League est probablement à l’origine de la censure de son entrevue avec Martin.

Il a ajouté :

La tendance à censurer tout ce qui présente Israël sous un jour moins favorable n’a fait que s’intensifier au fur et à mesure que les attaques de l’establishment contre les voix critiques se multiplient. Ce dernier épisode confirme mon point de vue selon lequel le lobby pro-israélien et ses complices volontaires dans la Silicon Valley représentent l’une des plus grandes menaces à la liberté d’expression en Occident.

En plus de YouTube, Facebook a bloqué de nombreux comptes de militants palestiniens. Les responsables israéliens ont loué la bonne volonté de Facebook quand Israël exige la censure, affirmant que Facebook a répondu favorablement à 95% des demandes en quatre mois.

The Canary a sollicité des commentaires à Google, mais n’en avait reçu aucun au moment de la publication.

James WRIGHT

Traduction "après avoir constaté de visu la violation par Youtube de mon droit à l’information" par VD pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles


VIDEO EN VOSTFR

VIDEO SUR TELESUR (parce qu’il n’y a pas que Youtube dans la vie) - en anglais :

MISE A JOUR vidéo (à nouveau ?) disponible sur la chaine de TeleSur

»» https://www.thecanary.co/global/world-news/2018/04/06/youtube-bans-28-...

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