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12 septembre 2012 3 12 /09 /septembre /2012 07:00
QUATRE PETITES VIDEOS PARFAITES D'ATTAC, avec Thomas Coutrot, économiste antilibéral bien connu, membre d'ATTAC et des "Economistes atterrés" :
 
Et puis :POURQUOI FAUT-IL ALLER MANIFESTER CONTRE LE TRAITE EUROPEEN LE 30 SEPTEMBRE ? 
Et aussi : un commentaire sur Ayrault
Et enfin, LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE ET SON FAMEUX "PACTE DE CROISSANCE" :

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4 septembre 2012 2 04 /09 /septembre /2012 06:31

31-08-2012, magazine Challenges
INTERVIEW Dominique Plihon, professeur d’économie à l’Université de Paris XIII et président du conseil scientifique d’Attac.

Dominique Plihon, professeur d’économie à l’Université de Paris 13 et président du conseil scientifique d’Attac : "Beaucoup d’économistes ont oublié l’interdépendance des économies. Rappelons que la France réalise 50% de ses échanges extérieurs avec les autres pays européens. Cela amplifie les effets multiplicateurs des politiques d’austérité. Si plusieurs Etats mènent une politique budgétaire restrictive, cela fait plonger l’économie des pays voisins." (DR)

"Beaucoup d’économistes ont oublié l’interdépendance des économies. Rappelons que la France réalise 50% de ses échanges extérieurs avec les autres pays européens. Cela amplifie les effets multiplicateurs des politiques d’austérité. Si plusieurs Etats mènent une politique budgétaire restrictive, cela fait plonger l’économie des pays voisins."

 

Avec "Les Economistes Atterrés", vous dénoncez, de longue date, les politiques d’austérité en Europe. De nombreux experts font le même diagnostic aujourd’hui. S’agit-il d’une prise de conscience ?

Non, c’est un frémissement. Les experts et les politiques commencent à peine à réaliser que ces politiques d’austérité budgétaire ont approfondi la crise. Et qu’elles n’ont pas atteint leurs objectifs, en aggravant la dette et les déficits publics. Beaucoup d’économistes ont oublié l’interdépendance des économies. Rappelons que la France réalise 50% de ses échanges extérieurs avec les autres pays européens. Cela amplifie les effets multiplicateurs des politiques d’austérité. Si plusieurs Etats mènent une politique budgétaire restrictive, cela fait plonger l’économie des pays voisins.

Que faire alors face au fardeau de la dette publique ?

Certains économistes préconisent de changer le mode de calcul du déficit public, en prenant le solde structurel, qui serait ajusté en fonction de la conjoncture. C’est une vieille idée, qui date des années 70, mais elle apporterait un certain progrès. Toutefois, la question est de savoir à quel niveau il faut ramener le déficit. Le traité européen de mars 2012 veut imposer une limite de 0,5% du PIB. C’est une erreur.

Pourquoi ? L’Etat ne doit pas équilibrer son budget ?

On a une conception erronée de l’Etat, en le considérant comme les entreprises et les ménages, qui doivent équilibrer leurs dépenses et leurs recettes. L’Etat n’a pas la même exigence d’équilibre car il réalise de lourds investissements publics, à un horizon de 50 ans, qui sont porteurs de bien-être. En plus, il faut savoir qu’une partie de la dette publique est illégitime car elle provient de baisses d’impôts et de niches fiscales accordées souvent aux plus aisés.

PAR THIERRY FABRE     

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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 06:27

Le moral des Français au plus bas pour un après-présidentielle

LIBERATION - 1 septembre 2012  

Le moral des Français est au plus bas pour une période d’après-élection présidentielle, avec 68% de personnes se disant pessimistes pour leur avenir malgré l’alternance politique, selon un sondage Ifop réalisé pour Dimanche Ouest France.

Ce chiffre approche le pic historique de pessimisme mesuré par l’institut en août 2005 (70%) dans le cadre de cette vague d’enquête créée en 1995.

«C’est également la première fois que l’inquiétude est aussi vive en début de mandat présidentiel : en août 2002 et août 2007, après la réélection de Jacques Chirac et l'élection de Nicolas Sarkozy, respectivement 34% et 50% des Français se disaient inquiets pour eux et leurs enfants», relève l’Ifop.

Lors de la précédente vague, début janvier, 65% des sondés se disaient pessimistes pour leur avenir et celui de leurs enfants. Ils étaient 66% il y a un an. Le pessimisme n'épargne pas les sympathisants du PS, avec 58% d’idées noires.

Si le pessimisme prime dans toutes les catégories de population interrogées, il touche prioritairement les Français âgés de 65 ans et plus (74%), les artisans et commerçants (70%) et les inactifs (72%), relève l’Ifop. L’optimisme a en revanche, «sensiblement» cru auprès des ouvriers (33%, +4 points depuis janvier).

A l’instar des trois vagues d’enquête précédentes, la confiance accordée par les Français au nouveau gouvernement apparaît minoritaire, sauf pour la protection de l’environnement (50%, +7 points), souligne l’institut.

Quelque 45% des personnes interrogées font confiance au gouvernement concernant l’intégration des personnes issues de l’immigration (+17), 42% pour la lutte contre l’insécurité (-1) et 42% également pour la lutte contre la pauvreté et l’exclusion (+21).

Sondage réalisé les 30 et 31 août par téléphone auprès d’un échantillon de 1.004 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus», selon la méthode des quotas.

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22 juillet 2012 7 22 /07 /juillet /2012 07:15

PARU DANS "LE MONDE", LE 18 JUILLET :

Sus à l’orthodoxie budgétaire défendue par la Cour des comptes !

Point de vue par Jean-Marie Harribey, Dominique Plihon, Pierre Khalfa, Stéphanie Treillet, Edwin Le Héron, Christophe Ramau : quelques-uns des meilleurs économistes antilibéraux français, tous proches du Front de Gauche :

Le monde connaît sa plus grande crise depuis les années 1930. Le modèle néolibéral est clairement responsable de la déflagration ouverte en 2007. Pourtant, depuis 2010, en Europe particulièrement, les néolibéraux réussissent un véritable tour de force : ils prennent prétexte de l’une des conséquences de leur crise, le gonflement des déficits et des dettes publics, pour imposer encore plus leur modèle en faillite. Au lieu de prendre la dette publique pour ce qu’elle est (une conséquence de la crise), ils la présentent comme la cause de tous les maux. A la façon du funeste médecin de Molière, ils préconisent la saignée : l’austérité généralisée. Cette austérité tant budgétaire que salariale plonge la zone euro dans la récession et menace d’y entraîner le monde.
La récession n’engendre pas seulement contraction du pouvoir d’achat, explosion du chômage et de la pauvreté, elle entraîne également une chute des recettes fiscales, de sorte que déficits et dette publics ne se réduisent pas. Ce qui est "gagné" d’un côté (par la réduction des dépenses) est perdu de l’autre (par la chute des recettes). Qu’importe : puisqu’ils ne se réduisent pas, il faut aller encore un peu plus loin. La spirale est absurde : les politiques d’austérité plombent la croissance, donc creusent le déficit, ce qui justifie de nouvelles politiques d’austérité, et ainsi de suite.
Le résultat de cette politique est accablant : après la grande récession de 2008-2009, puis deux années de reprise poussive, l’Europe replonge en récession. Faut-il poursuivre et même durcir cette politique ? C’est ce que préconise le nouveau rapport de la Cour des comptes.
Ce rapport ne contient aucune analyse sur les causes de la nouvelle récession, ni a fortiori sur les moyens susceptibles de l’enrayer. Son mantra est tout autre : la France doit à tout prix respecter la politique de "réduction du déficit" afin de bénéficier d’une "appréciation favorable" des "marchés financiers sur sa politique".
La Cour s’accroche à l’objectif de réduction du déficit public à 3 % du produit intérieur brut (PIB) en 2013. Cette cible avait été fixée par le gouvernement Fillon, en 2010, mais avec une prévision de croissance de 2,5 % par an sur la période 2011-2013. Or la croissance sera beaucoup plus faible, reconnaît la Cour (0,4 % en 2012 et 1 % en 2013).
Pire, indique-t-elle incidemment, "une récession dès la mi-2012 et une croissance quasi nulle en 2013 pourraient même être envisagées". Comment expliquer ce ralentissement économique ? La Cour délivre un satisfecit marqué au précédent gouvernement. Mais sa politique de rigueur, à l’instar de celle appliquée un peu partout en Europe, n’est-elle pas pour une large part responsable de ce retournement ?
La Cour évoque en quelques lignes le point de vue keynésien sur le sujet : une réduction des déficits d’un point de PIB peut provoquer une baisse du PIB allant jusqu’à 1,5 %. La dépense publique, ce sont des transferts aux ménages (54 %) ou bien encore des salaires versés aux fonctionnaires (24 %). La réduire, c’est contracter d’autant les revenus, la demande et donc la production, tant publique que privée, et par conséquent aussi les recettes fiscales. Mais ce point de vue est rapidement balayé.
Selon la Cour, "une stratégie crédible de réduction des déficits est susceptible d’amener les agents économiques à réduire leur épargne de précaution". C’est l’argument libéral des "anticipations rationnelles" qui ressort à l’occasion. Elle suppose que chacun fonctionne comme suit : si l’Etat réduit ses dépenses, alors chacun sachant qu’il paiera moins d’impôts demain, se précipite chez son commerçant pour dépenser la somme qu’il n’aura pas à payer en impôt, de sorte que l’effet récessif de la baisse des dépenses publiques est neutralisé. Mais cette fable de la forte baisse de l’épargne est-elle crédible, a fortiori en période de hausse du chômage ?
L’argument keynésien balayé, reste donc le noyau dur des préconisations. Puisque la croissance sera plus faible que prévu, l’effort devra être encore plus grand que planifié pour atteindre le sacro-saint objectif de 3 % de déficit en 2013. Les parlementaires qui vont discuter du projet de loi de finances 2013 n’ont pas le choix. Il leur faudra trouver la bagatelle de 33 milliards d’euros d’économies supplémentaires.
Gel des prestations sociales (dont les retraites et les prestations familiales) et des salaires des fonctionnaires, blocage des promotions et des avancements, extension de la révision générale des politiques publiques (non-remplacement d’un départ sur deux à la retraite) aux collectivités locales, et, pourquoi pas, hausse "temporaire" de la TVA et de la contribution sociale généralisée (CSG), c’est-à-dire deux impôts non progressifs : les préconisations de la Cour ont le mérite de la clarté. L’objectif de 3 % passe avant tout souci de croissance, d’emploi, de cohésion sociale.
Les orientations préconisées par le rapport de la Cour des comptes sont socialement insupportables, économiquement absurdes, démocratiquement inacceptables. Elles sont présentées comme une évidence non discutable. Mais, après le cataclysme ouvert en 2007, est-il encore admissible qu’un unique point de vue ait droit de cité dans les rapports officiels ?
Jean-Marie Harribey, Dominique Plihon (Attac) ; Pierre Khalfa, Stéphanie Treillet (Fondation Copernic) ; Edwin Le Héron, Christophe Ramaux (Economistes atterrés).

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4 juillet 2012 3 04 /07 /juillet /2012 17:19
COMMUNIQUE NATIONAL DU P.G. : Mercredi 4 Juillet 2012

La couleur politique du nouveau gouvernement n’y change rien. La France va prochainement adopter un plan de rigueur d’une brutalité sans précédent. C’est une immense erreur économique car c’est la première fois que le moteur de la deuxième économie du continent sera ainsi éteint. Il y aura des réactions en chaîne. (...) Comprimer encore les revenus salariaux et de la protection sociale tout en diminuant l’investissement va faire reculer l’activité.  

Ce choix de Hollande est d’autant plus dramatique qu’il a permis de renforcer le tour de vis donné au même moment partout en Europe. En soutenant le traité Merkozy et en se disant prêt à accepter les évolutions soi-disant « fédérales » proposées par Merkel (un plus grand contrôle des politiques nationales par les partisans de l’austérité), Hollande prend la responsabilité de renforcer le verrou austéritaire que la défaite de Sarkozy aurait permis de faire éclater.

 

Ce choix lui vaut en revanche le soutien actif des puissants. Les instruments du bourrage de crâne sont en batterie. L’enthousiasme médiatique autour de l’audit de la Cour des Comptes explique par contrecoup l’acharnement de la presse dominante contre le Front de Gauche, seule force significative à refuser l’austérité. Cela rappelle la préparation d’artillerie sur les retraites. Il faut lire les éditorialistes qui jubilent en prétendant que les contraintes économiques s’imposent à tous par-delà les appartenances politiques. (...)

Beaucoup d’abstentionnistes dont il ne faut pas oublier qu’ils furent un nombre sans précédent lors des dernières législatives y verront la justification de leur position. A quoi servait ce vote dès lors que ce sont les traités européens qui imposent le cadre général et les hauts fonctionnaires non élus de la Cour des comptes qui fixent le détail de la feuille de route du gouvernement ? Pour les plus impressionnables le climat d’intimidation sur les comptes publics fonctionnera sans doute… jusqu’au jour où ils en mesureront les conséquences concrètes. Les espoirs douchés du changement créeront aussi de la colère chez ceux qui attendaient une politique de gauche de la victoire du PS.

Le Front de Gauche ne peut donc attendre qu’une prise de conscience mécanique se produise. Il sera un Front d’action pour impulser des alternatives et aider aux résistances. Il sera un front d’éducation populaire pour montrer que l’austérité n’est pas une fatalité. Il sera un front ouvert à tous ceux qui ont besoin d’une force de gauche dans ce pays. Ce programme sera mis en œuvre à la rentrée. Elle commence tôt cette année, avant même la Fête de l’Huma, lors d’Estivales Citoyennes organisées pour la première fois de son histoire par toutes les forces du Front de Gauche.

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3 juillet 2012 2 03 /07 /juillet /2012 05:56

COMMUNIQUE P.G. NATIONAL - MARTINE BILLARD :

  Le gouvernement a changé, mais pas les préconisations de la Cour des Comptes : hausse de la TVA, de la CSG, gel des salaires des fonctionnaires, baisse de toutes les dépenses publiques y compris celles des collectivités locales, de l’assurance chômage et des régimes de retraites complémentaires.

Exactement ce que voulait faire N. Sarkozy et que toute la gauche avait refusé y compris le PS.

Le rapport va même plus loin puisqu’il propose aussi de revenir sur l’indexation des pensions de retraite et des prestations familiales.

Dans ces conditions, rien ne sert de tabler sur un taux de croissance auquel personne ne croit puisque les politiques proposées vont avoir l’effet inverse : contracter la demande et donc provoquer la récession.

En chiffrant la baisse des dépenses nécessaires en 2013 entre 33 et 38,5 milliards d’euros, c’est une véritable saignée qui est exigée.

Tout cela démontre clairement que vouloir réduire le déficit public à 3% du PIB fin 2013 est absurde.
En chassant Nicolas Sarkozy le 6 mai, les électeurs n’ont pas voté pour remplacer une austérité de droite par une austérité de gauche.

Le Parti de Gauche appelle à abandonner cet objectif des 3% et à refuser le programme de stabilité imposé par la troïka européenne.

Le peuple français doit pouvoir donner son avis sur le traité européen qui contient ces exigences, un référendum est indispensable.
Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche

 

ET EN ALLEMAGNE, C'EST PAREIL...

A l’instar de François Hollande, le SPD fait du Merkel

Samedi 30 Juin 2012 - Céline Meneses

Ils l’avaient acté jeudi 21 Juin avec Madame Merkel. Ils l’ont fait ce vendredi 29 Juin.

Sous prétexte d’avancées pour la croissance qui n’en sont pas, 93 députés du SPD (équivalent allemand du PS) sur 146 ont voté pour le Pacte budgétaire Merkozy. Seuls 23 d’entre eux ont voté contre. Nous les saluons.
Sans surprise, les députés du SPD ont aussi très majoritairement voté pour le Mécanisme européen de stabilité: 128 voix pour et seulement 8 voix contre.
Seuls les députés de Die Linke (équivalent du Front de Gauche) ont unanimement voté contre ces deux traités qui condamnent les peuples à l’austérité et instaure le droit pour l’Allemagne et la France de décider seules du sort des Etats en difficulté.
Le Parti de Gauche dénonce la forfaiture des sociaux-démocrates allemands. Elle annonce le vote à venir des députés PS français. La validation du Pacte budgétaire par François Hollande  à l’issue du Sommet européen l’annonce tout autant.
Le Parti de Gauche salue ses camarades de Die Linke et les félicite pour la campagne qu’ils ont menée contre ces traités.
En France, l’heure est à la bataille contre le Pacte Merkozy et pour obtenir un référendum.
Ni Merkozy, Ni Merkhollande! Non à l’austérité!

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27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 06:42

DANS "LA TRIBUNE" (25/06), journal économique qui n'est pourtant pas de la gauche radicale, et les économistes cités non plus... :

Et si François Hollande nous conduisait tout droit à la récession...

La rigueur budgétaire pourrait faire replonger l'économie française dans une franche récession en 2013, estiment de plus en plus d'économistes. Patrick Artus et Elie Cohen évaluent à 1,5% la chute du PIB l'an prochain.

Ils sont de plus en plus nombreux à le prévoir : la stratégie de François Hollande, consistant, pour l'heure, à vouloir coûte que coûte ramener le déficit public d'une tendance de 4,8 à 5% du PIB cette année à 3% en 2013, n'est pas exempte de dangers. Les économistes de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) soutiennent cette thèse depuis des mois (...).

Une chute de 1,5% du PIB en 2013, après -3,1% en 2009
Les économistes de l'OFCE et deux de Dexia Asset Management sont aujourd'hui rejoints par le directeur des études économiques de Natixis, Patrick Artus, qui insiste sur le risque de récession, tout comme Elie Cohen, un économiste que nul ne peut soupçonner de verser dans l'opposition systématique au gouvernement actuel. Artus et Cohen évoquent les conséquences sur la conjoncture française d'une réduction trop rapide du déficit, citant le même chiffre : cette politique entraînerait une récession de l'ordre de 1,5% en 2013. Elle interviendrait alors même que l'économie française n'a pas retrouvé son niveau de production de 2007. L'Insee a révisé récemment ses estimations du PIB concernant les années récentes : celui-ci a baissé de 0,1% en 2008, avant de chuter de 3,1% en 2009. (...)

L'initiative de croissance étalée dans le temps
Directeur de recherche au CNRS, et membre du conseil d'analyse économique, Elie Cohen souligne, dans un texte publié par Telos, les limites de l'initiative de croissance européenne, que la France a reprise à son compte, et qui devrait être avalisée lors du conseil européen des 28 et 29 juin.
« Cette initiative dont la réalisation sera étalée dans le temps mobilise à peu près 1% du PIB européen, c'est-à-dire l'équivalent de 0,2% de PIB si les réalisations sont étalées sur cinq ans » écrit cet économiste. « Or, pour la France le respect de la trajectoire de réduction des déficits provoquera une contraction du PIB de 1,5% en 2013 ! (...) ». Un autre expert proche de la gauche, Daniel Cohen, soulignait récemment dans Libération qu'on « est dans une course au désendettement qui ne peut pas fonctionner : les politiques menées ont pour effet de réduire la croissance, ce qui entraîne une baisse des recettes et éloigne toujours plus de l'objectif ».
L'alternative à la politique défendue actuellement par l'exécutif serait de décaler d'un an l'objectif de 3% de déficit. C'est que préconisent la plupart des économistes critiques à l'égard de la stratégie actuelle.

 

ET DANS "MEDIAPART" (26/06) :

Première gêne : le montant de l'enveloppe, jugée trop modeste. Ces 130 milliards d'euros représentent à peine 1 % du PIB de l'Union. « C'est une bonne nouvelle, mais le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'est pas beaucoup, observe Jacques Le Cacheux, économiste à l'OFCE. On racle les fonds de tiroir là où l'on peut, on fait intervenir le plus possible les investissements privés… Mais au final, cela reste totalement insuffisant. »

A titre de comparaison, le plan d'aide aux seules banques espagnoles, qui devrait être débloqué début juillet à Madrid, devrait osciller entre 60 et 100 milliards d'euros. Le méga-prêt signé avec Athènes, en mars, portait sur 130 milliards. Quant au premier plan de relance de Barack Obama, lors de son arrivée au pouvoir en pleine crise américaine, dans le pur style « keynésien », il avoisinait les 1 000 milliards d'euros – soit 7 % de son PIB. (...)

Dans le détail, ces « 130 milliards » sont à prendre avec des pincettes. La majorité de la somme provient en fait d'investissements privés, que les dirigeants européens anticipent, via des montages financiers plus ou moins complexes, et de savants effets de levier. C'est le cas de la recapitalisation, à hauteur de dix milliards d'euros, de la Banque européenne d'investissement (BEI) : cet argent frais, apporté par les capitales, devrait en fin de compte se transformer en 70 milliards de prêts pour financer l'investissement sur le continent. Dans l'entre-deux, la BEI aura simplement levé de l'argent sur les marchés financiers.

Dans le cas des « project bonds », ces emprunts obligataires qui servent à financer des projets « porteurs de croissance », l'Union sert surtout de garantie à des investisseurs privés. Une signature suffisamment crédible pour leur permettre d'obtenir des taux d'intérêt plus favorables, par exemple auprès de la BEI. Le projet, cantonné à un stade expérimental, devrait coûter à peine 230 millions d'euros à l'Union, sur 2012 et 2013, pour constituer un fonds de départ.

On est loin des ordres de grandeur de la crise en cours… Tout se passe comme si les Européens étaient aujourd'hui pris dans un dangereux étau. D'un côté, les Etats sont obligés d'appliquer des politiques d'austérité qui dépriment leur économie. De l'autre, il revient à Bruxelles d'orchestrer une politique de relance, que les Etats n'ont plus les moyens de prendre en charge. Sauf que le budget européen est minuscule (1,2 % du PIB de l'Union), et que l'UE n'est pas autorisée à s'endetter : les marges de manœuvre, pour doper la croissance, sont donc très étroites. Quasiment illusoires. (...)

Dans leur dernier essai, publié en juin, les « économistes atterrés » – ce collectif d'universitaires « atterrés » par les politiques d'austérité en Europe – développent une autre série de critiques, plus violentes, à l'encontre du pacte de croissance de François Hollande. (...)

Leur démonstration est assez simple. A cause du « pacte budgétaire », rebaptisé « pacte pour l'austérité perpétuelle » (qui généralise la « règle d'or » des comptes publics, et que Mediapart a déjà décrypté ici), les Etats sont contraints de « serrer les freins d'autant plus fort que l'activité est déjà ralentie ». (...)

Pour les « atterrés », c'est tout le diagnostic qui sous-tend le « pacte budgétaire » qu'il faut revoir dès à présent : non, la crise des dettes souveraines en cours n'est pas tant l'affaire de gouvernements laxistes qui ont laissé filer leurs comptes publics, et qu'il faudrait davantage sanctionner, comme le suggère l'exemple grec, mais bien plutôt la conséquence des errements du secteur financier européen, comme le prouve la crise bancaire en Espagne.

En écho, d'autres économistes font valoir que le « pacte de la croissance », en l'état, ne résoudra rien, puisqu'il ne s'attaque pas aux priorités du moment. (...) « Où en est-on de l'union bancaire ? De la mutualisation des dettes en Europe ? De la renégociation de la dette grecque ? Ce sont des questions autrement plus difficiles à résoudre que de faire un plan de relance à 130 milliards, mais c'est aussi plus important pour l'avenir de la zone euro », assure Pierre-Noël Giraud. Les propositions de François Hollande sont en effet des mesures temporaires, qui ne modifient rien aux grands équilibres de la zone euro.

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30 mai 2012 3 30 /05 /mai /2012 06:30

 

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Edito du PG :

Tout se tient

 

Y a-t-il un rapport entre la préparation du prochain sommet social, qui commence au moment où nous bouclons A Gauche, et les premiers pas du gouvernement Ayrault sur la scène internationale ? Oui, sans aucun doute.

Face à la crise, les stratégies économiques, sociales et internationales se tiennent étroitement. Quand Laurent Fabius demande « sans arrogance » aux Grecs de supporter une baisse de leurs salaires de 22% pour ne pas mettre en péril les actifs de banques européennes gavées de titres de dette très lucratifs, on imagine mal que le gouvernement dont il est membre soit enclin à revaloriser fortement le point d’indice des fonctionnaires. Quand les premiers déplacements ministériels à l’étranger consistent à rassurer la chancelière Merkel qui est en train de conduire l’Europe au désastre austéritaire, on sait que l’heure n’est pas à rendre aux services publics les moyens de fonctionner normalement.

Le nouveau gouvernement reste dans les clous de l’austérité. Il ne souhaite pas répondre à la crise en relançant l’activité par la hausse des salaires, et en réformant les traités européens en conséquence. Dès lors, bien que les Français aient défait Sarkozy, c’est toujours Merkel qui donne le la. (...)

Partout en Europe le départ de Sarkozy est interprété comme l’attente d’un changement de cap. Les Pays-Bas, réputés solidement arrimés à l’orthodoxie budgétaire des conservateurs allemands, convoquent des législatives anticipées pour dénouer la crise gouvernementale provoquée par un plan de rigueur. L’offensive violente de la finance a déjà fait éclater le système politique grec. Elle continue sa course folle en menaçant désormais l’Espagne, un morceau bien plus gros que les ressources du Fonds européen de stabilisation financière. Si l’Espagne bascule, tout le système économico-politique de l’Union européenne serait donc emporté.

La bonne nouvelle dans ce tumulte c’est que la gauche peut prendre la main simultanément en Grèce et en France. Le hasard des calendriers fait que les prochaines élections législatives seront concomitantes dans nos deux pays. Une configuration exceptionnelle peut dès lors se mettre en place. D’un côté la victoire en Grèce de Siriza imposerait une renégociation du referendum. De l’autre une majorité parlementaire en France dans laquelle le Front de gauche serait suffisamment fort serait en mesure de décrocher la position française de l’orthodoxie néolibérale du gouvernement allemand.

Alors une nouvelle alliance européenne pourrait se mettre en place. Non pas l’Europe des mauvais élèves contre la vertueuse Allemagne comme on voudrait nous le faire croire. Mais l’alliance de ceux qui en Europe veulent respecter la souveraineté des peuples et proposeraient une issue à l’impasse dans laquelle s’enferme l’Union. C’est possible. Cela dépend de nos votes. Voilà au moins une chose rassurante. Même si les néolibéraux le tiennent pour quantité négligeable, au final c’est toujours le peuple qui décide.

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