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11 avril 2012 3 11 /04 /avril /2012 15:14

DANS "MEDIAPART", un patron qui n'a pas peur du programme du Front de Gauche, au contraire...

Être un patron de petite entreprise n’empêche pas d’être humaniste et le programme ‘L'humain d’abord’ du Front de Gauche me semble être le seul programme présidentiel qui permette de considérer la relation contractuelle entre l’employeur et l’employé par son côté humain.

Pour me situer, je dirige Spin SAS, société composée de 8 personnes et qui gère 3 magasins d’électroménager en Isère Nord. Question parité, il y a 2 femmes pour 6 hommes mais le plus gros salaire est perçu par la responsable des ventes. Pour moi-même, comme dans beaucoup de TPE, le salaire dépend de l’activité et n’est donc pas le plus haut de l’entreprise dans la conjoncture actuelle.

Je souhaitais relativiser les fameuses ‘contraintes’ insurmontables du futur contrat de travail proposé par Jean-Luc Mélenchon :

- Le CDI comme contrat standard. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le CDI est moins contraignant pour l’employeur qu’un CDD et permet de définir précisément les relations entre les deux parties. Quand on signe un bail, il y a des obligations pour le bailleur comme pour le preneur. Pourquoi le contrat de travail devrait-il impliquer une subordination à l’employeur ? Je préfère faire en sorte que les employés de l’entreprise se sentent bien dans leur peau plutôt que de leur faire peur. Finalement, ce sont nos clients qui sont heureux de voir qu’on les reçoit avec le sourire !

- Le SMIC à 1700 € brut représente bien sûr une augmentation de nos charges salariales mais accoudée à d’autres mesures de relance telles que la titularisation des précaires de la fonction publique ou la régularisation des travailleurs sans papiers qui va générer une augmentation formidable de la sérénité des ménages, ménages qui auront dès lors bien moins de difficultés à envisager l’achat et l’équipement d’une maison, d’une voiture ou l’éducation de leurs enfants. Ces nouveaux salariés, en CDI, rassurés sur l’avenir pourront consommer raisonnablement des produits réindustrialisés en France grâce à une politique favorisant la relocalisation mais aussi nous protégeant de l’entrée en France de produits low-cost comme le font les Etats-Unis depuis toujours. L'instauration d'une taxe kilométrique dépénalisera les productions locales.

- Légaliser tous les travailleurs sans papiers. La concurrence libre et non faussée prônée par le TCE apparaît beaucoup moins libre et non faussée quand certains se permettent de faire travailler (ou de forcer au travail) une population qui n’a aucun recours car sans papiers. Régulariser les travailleurs sans papiers permettra de rétablir une concurrence loyale dans les secteurs d’activités concernés mais aussi permettra à ces salariés de consommer, d’acheter une maison ou de l’électroménager et de se sentir mieux dans leur pays : la France ou tous ont les mêmes droits au travail !

- L’égalité de salaire entre femmes et hommes : n’ayant jamais considéré qu’il puisse y avoir de différences entre une femme et un homme, je ne vois pas en quoi c’est une contrainte. La rémunération dépend des compétences, qu’elles soient démontrées par l’expérience ou présumées par les diplômes (entre autres), pas par le sexe.

- Ecart de salaires limité à 20 : En France, combien y a-t-il vraiment de sociétés ou cette contrainte en est vraiment une ? Seuls des incompétents peuvent considérer qu’on peut être payé plus de 20 fois le salaire du plus modeste employé de la société. Si je pouvais me le permettre, cela sous-entendrait que je me paierais plus de 20.000 € nets par mois ! Mais bon sang, qu’en ferais-je ? Une fois que j’aurais payé ma maison, ma voiture et des cadeaux à tous, je serais bien embêté avec cet argent. Eh bien non, à mon avis, il vaut mieux faire évoluer l’entreprise, créer de nouveaux emplois, améliorer encore les conditions de travail avec les bénéfices plutôt que d’amasser seul, replié dans son égoïsme et sa cupidité. Bon ok, ce n’est pas dans l’air ambiant que de vouloir partager. Mais est-ce que l’air ambiant est celui que nous voulons ? Ou celui que l’on veut nous imposer à grands coups de communication idolâtrant l’individualisme et cherchant à démontrer que la réussite n’est qu’une affaire d’argent, de montres suisses et de yachts ?

- La démocratie dans l’entreprise. Comment peut-on considérer autrement la vie dans l’entreprise sans que tous soient impliqués ? Bien sûr, on ne va pas faire un référendum avant d’acheter un nouveau rouleau de scotch à la compta, mais mettre en place une nouvelle image ou de nouvelles stratégies de vente demande au minimum un avis des employés qui devront tous les jours vivre avec. La conduite du changement a toujours fonctionné quand les personnes concernées sont impliquées. Demandez aux consultants informatiques comment ils font changer de logiciel dans les grandes sociétés. Pourquoi ne ferait-on pas pareil avec les autres grands changements dans l’entreprise ? On entend malheureusement trop souvent les commentateurs limiter leur réflexion à la perte d’autonomie (ou de pouvoir) du patron liée à cette démocratie quand la réalité du programme du Front de Gauche permet simplement aux employés d’avoir un regard sur la gestion de l’entreprise pour éviter, par exemple, qu’un patron confonde la caisse de l’entreprise avec la sienne ou qu’il licencie parce qu’il ne fait pas assez de bénéfices.

- La création d’un véritable pôle public de financement des entreprises nous permettra de pouvoir améliorer notre gestion de la trésorerie et entrevoir la possibilité de lancer des investissements beaucoup plus simplement. La suppression du statut d'auto entrepreneur supprimera une concurrence non saine. Enfin, n’oublions pas que tout cela sera boosté par une politique publique d’investissement rendue possible par la renégociation de la dette publique auprès des banques privées et la réinstauration d’une banque centrale ayant le pouvoir de prêter à l’état et aux collectivités locales à taux nul ou quasi nul, ceux-ci pourront alors passer commandes auprès de nous bien plus aisément.

J’avais regardé la prestation de Nicolas Sarkozy sur TF1 juste avant son annonce de candidature et je m’étais dit que ses annonces ne pouvaient que plaire à mes collègues patrons avec notamment :

- TVA sociale = Augmentation de notre trésorerie, pas d’impact sur le bénéfice,

- Suppression des 35 heures (et du droit du travail) = A priori, parfait pour transformer un employé en esclave corvéable à merci,

Mais en y réfléchissant de plus près, pressurer les employés ne va pas les amener à consommer plus et/ou mieux, bien au contraire, cela va les enfermer dans la peur et les pousser (pour ceux qui peuvent) à provisionner. La politique de Nicolas Sarkozy : rigueur et cadeaux aux riches va dans le mur. La seule politique qui permette de sortir de la mouise c’est la relance ! De fait, je ne vois pas bien d’autre programme qui me permette de penser que mes commerces vont voir défiler des clients à nouveau. C’est donc parce que je pense à moi, à mon entreprise et à ses employés que je vais voter Jean-Luc Mélenchon.

J’étais à la Bastille avec tous ces gauchistes heureux et après le discours, pendant que j’essayais de m’extirper de la foule compacte, je ne voyais que des sourires autour de moi malgré la cohue. C’est ce que je veux dans mon pays, dans ma rue, dans ma société ! Quand on court après l’argent, on sourit peu, quand on court après le bonheur on sourit tout le temps !

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