Résultat d'une étude de la fondation TERRA NOVA (l'institut d'études du PS), qui a chiffré l'ensemble des avantages fiscaux distribués par Sarkozy depuis 2007 : 82 % de ces cadeaux fiscaux ont été destinés aux entreprises et aux ménages les plus aisés : une facture de 68 milliards d'euros par an !
Le quinquennat des privilégiés
Sarkozy, président des riches ? Au-delà du simple ressenti, nourri des divers épisodes people qui ont émaillé son mandat, la réponse est oui.
Ainsi, selon l’étude réalisée, à la demande de Libération (lire page 4-5), par le think tank Terra Nova, le bilan redistributif du quinquennat Sarkozy est sans appel : le président de la République a bien favorisé, sur l’ensemble de son bail élyséen, les classes les plus aisées, mais aussi, et dans une plus large mesure encore, les entreprises.
D’après cette étude, sur les 84 milliards d’euros d’argent public redéployés au cours des cinq dernières années, 50 milliards ont été attribués aux employeurs (59,6%), 18,5 milliards sont allés dans les poches des plus favorisés (22%), et 15,4 milliards ont bénéficié au reste de la population (18,4%). Sur la seule enveloppe consacrée aux ménages, 54,5% du montant redéployé a profité aux 10% les plus riches, contre 45,5% pour les autres.
(...) De fait, l’essentiel des mesures qui ont bénéficié aux plus fortunés sont issues de décisions prises en 2007, notamment au travers de la loi Tepa (travail, emploi, pouvoir d’achat). Résultat : «Les contribuables aisés sont les grands gagnants des premiers mois du quinquennat, avec des transferts considérables en leur faveur, de l’ordre de 20 milliards d’euros», remarque Olivier Ferrand, Président de Terra Nova. (...)
Pour les entreprises, enfin, le pic de mesures favorables se situe en 2009, du fait du plan de relance mis en place pour faire face à la récession, mais aussi en raison de la suppression ou la réforme d’impôts comme la taxe professionnelle ou le crédit d’impôt recherche. Et si elles commencent à être mises à contribution en 2011, cet effort est très loin de compenser ce qu’elles ont gagné les précédentes années.
L’année 2012, non prise en compte dans l’étude car non exécutée budgétairement, prolonge également cette orientation, puisque sur les 16 milliards de nouvelles recettes attendues l’année prochaine (issus des deux plans de rigueur votés à l’automne), seul un tiers proviendra des entreprises, le reste étant financé par les ménages, toutes catégories confondues.