UNE ANALYSE ECONOMIQUE ET POLITIQUE DE LA SITUATION FRANCAISE : Un graphique en soi ne dit rien. Son évolution ne peut pas non plus s’expliquer par la « main invisible du marché » censée en « économie de marché », tout équilibrer. Il faut donc ajouter au graphique des informations de nature politique, permettant de commencer à formuler une explication.

La rupture réelle se fait en 2010, en plein récession économique, suite au Krach de 2008. La hausse du chômage de masse notamment pour les jeunes, leur précarisation massive, à l’image de l’Allemagne, la difficulté pour les femmes de trouver un emploi stable (les plus précarisées) et les violences du monde (Terrorisme-guerres) n’incitent pas à avoir confiance et de fait à vouloir « faire des enfants ».
Se rajoute à cet aspect structurel le fait que les ordonnances Macron fragilisent les sécurités du code du travail, ce qui ne peut que nuire à l’envie de procréer. Au contraire, dans toute société développée toute précarité et risque de précarité augmenté incitent à réduire « l’envie de faire des enfants », car au-delà de l’envie, il y a la responsabilité de les élever. Or plus le monde est incertain, voir violent, plus la responsabilité augmente et des parents responsables n’ont pas envie de faire comme en 1900 de la ’chair à canon’...
EVOLUTION DU SOLDE NATUREL : Le solde naturel est résultat comptable de la différence entre les naissances et les décès. Après la période du Baby-boom après la seconde guerre mondiale, on observe une première chute en 1973, puis une stabilisation des naissances. La crise de 2008 et ses conséquences sociales, engendre une nouvelle tendance à la baisse des naissances, qui de plus s’accompagne d’une remontée des décès…

UN RECUL DE L’AGE DE NATALITE : Se rajoute à ces aspects, le fait que l’âge de procréer ne cesse de reculer : « Pour la première fois, l’âge des femmes à la maternité a passé le seuil des 30 ans. C’est ce que révèle une étude de l’Ined qui observe que sur le total des femmes accouchées en 2009, la moyenne atteignait cet âge. Si ce dépassement est un cap historique, hormis la parenthèse de la Première Guerre mondiale qui avait vu augmenter l’âge des mères jusqu’à dépasser 30 ans entre 1916 et 1919, il est pourtant symbolique d’une tendance qui se poursuit en France depuis un siècle. Sur la période récente, alors que les femmes avaient accouché en moyenne à l’âge de 26,5 ans en 1977, elles passaient à 29,9 ans en 2008. » [7]
UNE EVOLUTION DE LONG TERME QUI TEND A … : Comme le montre ce graphique ci-dessous, à partir de 1974, le recul de l’âge de natalité se fait depuis désormais depuis une quarantaine d’années. Les raisons en sont multiples et se combinent entre elles.
- Autorisation d’utilisation des moyens contraceptifs et leur publicité (1967)
- Loi sur l’I.V.G (1975)
- Hausse de la population active féminine. Ce facteur est en un déterminant essentiel : « Au cours des 50 dernières années, la proportion de femmes participant au marché du travail a fortement progressé. En 1962, à une époque où les femmes devaient demander l’autorisation de leur mari pour travailler, seulement 40 à 45 % des femmes ayant entre 30 et 50 ans étaient déclarées actives. Désormais, la proportion de femmes actives à ces âges est supérieure à 80 %. » [8]. C’est dans cette articulation, que l’on mesure à quel point démographie et développement sont intiment liés. Et dans le cadre de la féminisation du travail, le statut des femmes ne devrait-il pas être une priorité, pour toute politique démographique de progrès, notamment en termes de droits nouveaux, visant la sécurisation professionnelle ???

Ce graphique permet de visualiser aussi que cette situation s’est auparavant retrouvée dans l’Histoire au moment de la première et de la seconde guerre mondiale, période qui n’étaient pas propices à la natalité. On peut donc considérer que les périodes de danger et d’incertitudes ne sont pas propices au « désir d’enfants »…
…SE PROLONGER : Si l’on observe l’évolution récente on constate une augmentation de l’âge moyen de procréation qu’il faut mettre en relation avec la situation d’incertitude économique et social de la période. Pour ne dire qu’un chiffre, en 2011, pour un taux de chômage moyen de 9, 2 %, les femmes de moins de 25 ans subissaient un taux de chômage de 24, 3 %.
Si l’on considère qu’avec le développement de l’éducation et de la responsabilisation, les femmes ne font plus des enfants par accident, on peut alors considérer qu’une partie de ce recul de l’âge de la maternité, s’explique donc, notamment dans la dernière période, par l’incertitude sociale et économique de la situation actuelle.

LA PRECARISATION DE L’EMPLOI DES FEMMES : le graphique ci-dessous à gauche dévoile le nombre d’emplois créés selon le statut. On observe de fait une « précarisation globale de l’emploi créé », qui concerne notamment les jeunes, puisqu’on parle de « création d’emplois ». S’y rajoute le graphique de gauche qui montre comment cette précarité touche davantage les femmes par le travail partiel subi. Nous sommes donc en tant que société confronté à un système de « précarisation massif de l’emploi féminin ». [9] En d’autres termes le contraire de ce qu’il faudrait pour une politique démographique progressiste, permettant de reconstruire de la … « confiance ».
Ces graphiques esquissent un début d’analyse qui semble lier étroitement « comportement familial » et « situation économique »…S’agit-il d’une réalité ou d’un présupposé idéologique ???
LE SUBSTRAT ECONOMIQUE DE LA DEMOGRAPHIE : En matière démographique comme on a pu le mesurer dans certains graphiques plus haut certains comportements et modifications de comportements ne sont pas de fondements économique mais de nature sociétale. La possibilité et la liberté d’utiliser des moyens contraceptifs, l’éducation à la sexualité, le droit à l’I.V.G ont produit des effets comportementaux qui modifient l’évolution de la natalité (baisse de la fécondité, recul de l’âge de la natalité).
Cependant, une fois cette chose dite, il reste que les évolutions démographiques, y compris dans le comportement des familles dépend du « substrat économique » perçu et ressenti. Les familles des Pays développées ont tendance à calquer leur comportement sur l’appréciation de la situation économique et de son devenir potentiel.
C’est si vrai qu’un journal comme Atlantico, peu connu pour ses sympathies marxistes ou gauchisantes, constatant le recul de l’âge de natalité des femmes explique : « Et cette situation n’est pas simplement le reflet d’un ’changement de société’ où les femmes, par simple choix de vie, retarderaient le moment d’une naissance. Un facteur économique semble bien agir sur cette situation. En effet, la corrélation entre le niveau d’activité des 15-24 ans et le niveau de fécondité de la même classe d’âge est très forte » [10].
Et il poursuit : « Le résultat est une tautologie : pour avoir un enfant, il vaut mieux avoir un emploi. Le plus souvent, la justification apportée est que les femmes en question feront des enfants plus tard [11].
UNE ETUDE AMERICAINE : Une étude américaine contrastée dévoile cependant une modification du comportement dont les impacts se font sur le long terme. La famille, qui rappelons-le, dans la théorie libérale, est traité comme un « agent économique », semble intégrer la situation économique, comme un « input » qui modifie son comportement :
« ’Une hausse de 1 point du taux de chômage réduit la fécondité à court terme de 6 naissances pour 1000..(..) Lorsque nous suivons ces femmes jusqu’à 40 ans, nous trouvons qu’une hausse d’un point de chômage expérimenté entre l’âge de 20 à 24 ans conduit à une perte totale de 14.2 naissances pour 1000 femmes. Cet effet à long terme est dû en grande partie aux femmes qui restent sans enfant.’
’Ces femmes ne font pas que renoncer aux premières naissances, elles renoncent également aux naissances ultérieures’. (…) ’Nous trouvons remarquable que l’évolution des conditions macroéconomiques au moment du jeune âge adulte ait un effet profond sur la vie future de chaque femme’ [12].
LA CONCLUSION DU JOURNAL ATLANTICO : Le journal conclue ainsi : « Ainsi, concernant le cas français actuel, et bien que la forte tendance à la baisse de la natalité des moins de 30 ans soit compensée par la hausse de la fécondité des femmes de plus de 30 ans, la bonne tenue de la démographie pourrait ne pas être durable.
La génération actuelle, arrivant sur un marché de l’emploi en crise depuis 2008, pourrait durablement faire moins d’enfants que la génération précédente. Si la natalité française apparaît encore bien vigoureuse, il est probable que la crise économique ne délivrera ses effets que sur le long terme » [13].
Rappelons ici que cette analyse succincte date de 2015 et que les résultats de 2017 aggravent cette analyse.
LES TRANSMUTATIONS ECONOMIQUES : On peut ainsi mieux comprendre, pourquoi dans notre pays, l’âge moyen de natalité recule. Plus la situation d’incertitude économique augmente, moins l’envie de natalité active peut se développer. On ne peut faire des enfants que dans le cadre d’une « société de confiance », ce qui avec les réformes sur le marché de l’emploi, qui insécurise encore plus (« Ordonnances Macron »), ne peut que porter atteinte au sentiment de confiance dans l’avenir. Il nous faut donc aborder sommairement les transmutations du système économique et notamment son mécanisme actuel de « financiarisation » en articulation avec la « mondialisation ».
LA FINANCIARISATION UNE DEFINITION : La financiarisation de l’économie, n’est pas une invention des « méchants marxistes », du fait que l’on trouve sa définition dans de nombreuses études : « La financiarisation est le concept fréquemment utilisé pour caractériser les changements majeurs intervenus dans le fonctionnement macroéconomique des pays avancés (et, peut-être dans une moindre mesure, des pays en développement) depuis le début des années 1980.
Pour résumer, ce concept fait référence au rôle croissant de la finance dans la transformation des institutions, des comportements et des objectifs des acteurs économiques (ménages, sociétés non financières, sociétés financières, État). Dans cet article, nous montrons que la financiarisation, en promouvant une nouvelle norme financière de rentabilité accrue, a élevé le coût du capital pour les sociétés non financières en France.
Après avoir revisité la notion de coût du capital et proposé une mesure de ce qu’on pourra appeler le « surcoût » du capital, nous exposons les raisons qui permettent de comprendre pourquoi l’évolution de ce surcoût peut expliquer la diminution du rythme de l’accumulation du capital, et in fine, pourquoi cette élévation du coût du capital permet de mieux appréhender le ralentissement des performances macroéconomiques françaises depuis les trente dernières années. » [14]
A FINANCIARISATION DE LA SOCIETE OU LE CAPITALISME PREDATEUR : On peut dans ce cadre parler de « Capitalisme prédateur » : « La financiarisation de l’économie est l’importance grandissante du recours au financement par endettement des agents économiques [15]. Cette financiarisation se traduit par une augmentation notable de la part des activités financières dans le PIB des pays développés.
La valorisation des actifs se fait en fonction des valorisations par les marchés financiers. Les revenus des activités des activités de services dans la banque, l’assurance et les placements sont d’importance croissante, et les seuls primes des banquiers se chiffrent en milliards de dollars. L’ingénierie financière multiplie les types d’actifs financiers, les sommes en cause deviennent colossales, et si les profits sont énormes, il en est de même des pertes, les risques paraissant devenir hors de contrôle dans le cadre des dérapages et dérives financières. [16]
Précisons qu’à ce moment-là, ce sont les Etats, qui pour sauver le malade, récupère les dettes privées, via les « banques centrales » et que pour ré oxygéner le malade, les Etats commandent des « grands travaux » financées par de l’emprunt, obtenus auprès de ces mêmes malades, à des taux prohibitifs.
Ce sont ces mêmes emprunts faits pour que le secteur privé se sauve de sa propre crise, qui accumulé au cours du temps devient, par simple jeu d’écriture, « dette publique », propagande indispensable pour justifier la baisse des dépenses publiques, et de fait la « privatisation » des activités publiques (Poste, Télècoms, Autoroutes, et bientôt éducation, santé, culture etc…). La financiarisation de la société construit de fait un « capitalisme prédateur », puisque se nourrissant de l’activité publique abandonnée et transférée au secteur privé comme moyen de régler une dette dite publique générée par les marchés (graphique).

L’ACCELERATION DE LA FINANCIARISATION : Le document poursuit son approche expliquant l’origine du mécanisme de financiarisation : « La financiarisation de l’économie a été fortement accélérée par deux facteurs : l’un est le développement des financements internationaux et l’autre est la politique fiscale des Etats pour attirer les liquidités internationales. » [17] Observons que la « politique de Versailles » (réception par Macron des investisseurs Internationaux va amplifier ce mécanisme.
La réalisation du système appelé « Mondialisation » en est à l’origine : « Le développement des financements internationaux s’est fait dans le cadre de la mondialisation de l’économie mais en raison en particulier du développement des pétrodollars à la suite de l’augmentation des recettes pétrolières des pays exportateurs de pétrole. Cette abondance de liquidités qui a marqué la deuxième moitié des années 1970 s’est en particulier renouvelé dans les années 2000 » [18].
L’attractivité des capitaux devient dès lors la seule politique appliquée : « La libre circulation des capitaux devient la règle, mais au-delà de cette libéralisation, les états cherchent à attirer les flux de capitaux internationaux. Pour attirer ces liquidités les états ont mis en place une défiscalisation partielle ou totale des versements d’intérêts à des prêteurs étrangers.
Il suffit alors que localiser le titulaire de la dette en zone défiscalisée ou à faible fiscalité pour mettre en place un financement dont le coût est déductible par l’emprunteur, à la différence de la rémunération des fonds propres, et qui n’est pas fiscalisé ou l’est faiblement. Le traitement fiscal de la dette a conduit au développement des opérations dites à effet de levier. »
Le résultat final étant qu’il y a plus d’argent à faire dans la « financiarisation » que dans l’activité réelle : « La financiarisation de l’économie a permis un développement considérable de l’activité financière. En 2007 40% des profits du secteur privé aux Etats Unis a été fait par les banques, qui n’emploient que 5% des salariés. ». Dans la financiarisation, l’argent et son accumulation, passent avant, l’humain après.
LES CHIFFRES DE LA FINANCIARISATION : Au-delà de la définition il y a la matérialité des chiffres que visualisent ces graphiques. Dans les années 80, était débité à longueur de temps, le théorème Schmidt qui proclamait : « Les investissements d’aujourd’hui font les investissements de demain, qui feront les emplois d’après-demain ».
La vérification empirique du théorème montre l’inverse. Plus les profits se sont envolés et moins l’investissement productif s’est développée (graphique de gauche), la valeur ajoutée créée fut spolié du travail pour être donné au capital via les dividendes (graphique de droite), au point que l’ouverture du sommet de Davos cette annonce stupéfiante : « 82 % des richesses crées en 2017 ont été accaparés par 1 % de la population ».


Observons donc, qu’une fois de plus c’est notre système économique ’le capitalisme mondialisé’, qui est cause de cet affaiblissement de long terme, car c’est cette financiarisation de l’économie qui amène des éléments d’incertitude qui pèsent tant sur les familles, car la « financiarisation » c’est « l’argent du Capital d’abord et l’humain après » qui joue ainsi le rôle de « variable d’ajustement ».
ON NE FAIT PAS DE BEBES SANS CONFIANCE EN L’AVENIR : Dans les pays développés, et au vu des éléments d’analyse démographiques amenés ici, on ne fait pas de bébés sans une certaine confiance au lendemain. Avec la Crise de 2008, et sa profonde dépression, les familles, on le voit, ont peur de l’avenir et ne veulent pas prendre la responsabilité de mettre au monde des enfants, dont l’avenir social devient de plus en plus incertain, à la fois du fait de la situation économique, mais aussi des décisions politiques prises contre la sécurisation de leur insertion dans la société (Quelle école ? Quelles formations ?, pour quels diplômes ? Pour quels emplois ? Pour quels salaires ? Pour quelles conditions de travail ? Et pour quelle durée effective (Droit à la retraite).
Les décisions politiques prises à l’encontre du « droit du travail » en France (ordonnances Macron) vont produire des effets sur la démographie de notre Pays, portant atteinte à son développement réel de long terme.
DE LA SOCIETE DE CONFIANCE A LA SOCIETE DE DEFIANCE : Une fois posée les problématiques économiques et sociales que révèlent les données démographiques, il nous faut alors prendre de la hauteur, c’est-à-dire faire de la philosophie.
- La politique de confiance : Il est remarquable d’observer que tous les gouvernements successifs n’ont eu de cesse que de déclamer leur volonté de « redonner confiance ». En utilisant ces termes, ils parlaient non aux ménages, mais aux seules entreprises, dont le comportement « d’investissement » dépends de ce seul critère.
- Pour donner confiance à ces entreprises, les seuls politiques développées depuis plus de 30 ans ont été la baisse de la fiscalité, en vue de rendre l’investissement rentable. D’où toutes les décisions politiques successives de « baisse des charges », de « baisse des impôts » et de « réduction des contraintes » (Droit du travail), en vue « d’attirer les capitaux », pour qu’ils s’investissent, sans que, notons-le, le moindre mouvement effectif d’investissement réel ait lieu de manière intense et durable.
- *La politique de défiance : Pour les ménages cette « politique de confiance » s’est de fait traduite par une politique de « défiance permanente ». Le C.D.I, « base du contrat de confiance » est devenu le contrat de travail le moins utilisé par les entreprises qui lui préfèrent le C.D.D, et l’intérim, contrats précaires, exprimant un « rapport de défiance ». Les chômeurs qui sont avant tout des victimes d’une situation économique mal gérée par les gouvernements, sont plus contrôlés que les mouvements de capitaux qui eux déstabilisent l’ensemble de la planète (Krachs boursiers). Les jeunes de plus en plus précaires, sont, dès le premier jour, mis au défi de montrer leur compétitivité immédiate.- Les couples censées représentées l’équilibre divorcent de plus en plus, sous les coups de la flexibilisation des horaires et de la mobilité géographique exigée. Comment dans ces conditions le ménage peut-il trouver une stabilité, générant confiance dans l’avenir. Suite à la lecture d’un article sur la démographie, j’ai lu ce commentaire d’une lectrice que je livre dans son entier : « Bonjour vous parlez de la baisse de la natalité, vous ne parlez pas de la prime de naissance supprimée par notre gouvernement actuel et qui est versée deux mois après la naissance !! Le gouvernement a tué les commerçants indépendants de puériculture, j’en fais partie à Montauban je vais devoir fermer mon commerce !!! ». Dans ce témoignage, nous voyons la matérialisation immédiate de cette « politique de gribouille ».
Pour qui travaille les concepts, derrière les mots utilisés se trouvent aussi les maux d’un système. A force de ne voir que la « confiance dans l’entreprise », nos politiques tuent la « confiance des ménages » et de fait mettent en cause le développement de la société, sa reproduction réelle, et c’est ce que visualisent les évolutions démographiques analysées. Par ailleurs, le mot « entreprise » cache en fait le seul rapport de possession monétaire appelé « Capital », là où il faudrait sans doute définir l’entreprise comme « un espace humain créateur de richesses », mettant de ce fait en valeur, non le rapport juridique de propriété, mais la contribution effective à la création de richesses.
C’est pourquoi derrière la propagande utilisée de « politique de confiance », se cache en définitive « une politique de défiance », sacrée contradiction pour un système qui se prétends porteur de la liberté individuelle fondée sur la responsabilité.
DERRIERE LA DEMOGRAPHIE… LE DESESPOIR SOCIAL : ouverture
Arrivé aux termes de ce papier qui traitait à son introduction de problèmes démographiques, on observe, qu’y compris sur cette question, se niche la politique. En fonction des politiques sociales développées se construisent des comportements sociaux qui ont un impact sur toute la société.
Là où on pouvait croire au fait que faire un enfant était une liberté individuelle, indépendante du contexte, on observe dans les faits que l’enfant est aussi, le produit d’un rapport social donné.
L’on observe une articulation étroite entre des situations économique de crise, renforcées par des décisions politiques négatives (fiscalité, politique salariale, contrats de travail, chômage et précarités entretenues, retraites etc.) et la baisse de la fécondité. Nous sommes bien dans une situation « d’inquiétude sociale » qui rejaillit sur l’ensemble de la société, via le taux de natalité, qui devient l’expression de « l’inquiétude sociale ».
Cette « inquiétude sociale » pèse d’autant plus qu’il se combine à l’accélération de l’individualisation des rapports sociaux, qui débouche sur le déclin apparent des luttes collectives et leur remplacement par la judiciarisation des procédures, alors que dans le même temps les droits sociaux collectifs, donc individuels, sont de plus en plus, mis en cause (droit du travail).
Comment peut-on être en « confiance individuellement », quand l’environnement du quotidien et ses perspectives se dégrade ???
La baisse de la natalité en France, le recul de l’âge de natalité en France et en Europe ont directement à voir avec les politiques économiques et sociales développées dites de « rigueur » mais qui ne sont fondées sur aucune approche rigoureuse des réalités, juste l’application d’une théorie de « tubes à essais ». Nous sommes donc ici dans l’application d’une idéologie, sans aucun retour critique effectif.
Pour moi enfin, derrière ces évolutions démographiques négatives, se cache le « désespoir social ». Enfin, derrière la « politique de confiance » affichée se cache en définitive la « destruction de la confiance » en l’humain. A chacun de réfléchir, fondement de la politique, avant qu’il ne soit trop tard…
Fabrice
Le 30 Janvier 2018
P.S / je conseille la lecture du très bon article d’Atlantico sur la question traitée en rappelant qu’il date de 2015 et que depuis, les choses se sont encore aggravées. http://www.atlantico.fr/decryptage/derriere-apparente-bonne-sante-demographie-francaise-tres-inquietante-baisse-fecondite-femmes-moins-30-ans-nicolas-goetzmann-1953466.html
P.S 2 / En lisant l’humanité de ce jour, j’apprends que les personnels des EHPAD sont pour certains en grève depuis 117 jours le sous-titre s’intitule : « c’est l’austérité qui produit la maltraitance ». Il faudrait étudier plus profondément, mais je ne peux m’empêcher de faire la relation entre la situation des naissances en France, qui se dégrade, y compris pour ce qui concerne la mortalité infantile, et la hausse de la mortalité en fin de vie. Du début de la vie à sa fin, il y a quelque part « maltraitance humaine » et le politique est, du fait des politiques économiques et sociales appliquées, directement responsable.